Les cons

aussi : quand tu visite une chambre, ils te montrent la chambre... C’est minable! Quand je vais habiter en promiscuité avec une poignée d’autres victimes, le plus important c’est pas la couleur de la moquette mais les gens que je vais voir tous les jours.
        Les cons
        Bon, j’ai un peu survolé la période de mon atterrissage. Let’s get down to business :
        Vendredi dernier (on est Jeudi), vers 3h du matin le père de Fareed a fait une crise cardiaque. Vendredi soir, Fareed décollait de Londres vers le Pakistan et sa famille. Ha oui, Fareed est originaire du Pakistan. Son père est mort le lendemain apparemment. J’ai pas de nouvelle, j’aimerais bien compatir, mais mon père n’est jamais mort et je n’ai aucune idée de ce que ça fait (Peut être qu’il est super content d'hériter…). Conséquences pour moi : Je me retrouve tout seul à la barre de l’entreprise. Bigboss repart en France le soir et il a une semaine de ouf qu’il peut pas annuler pour assurer l’intendance. Je me suis bien gardé d'émettre des réserves sur mes capacités à garder la tête au dessus de la surface. j’ai essayé de donner l’image du mec sûr de lui qui s’est sorti de pires emmerde au Viet-Nam.
        Donc, avec deux semaines d'ancienneté, je me retrouve à gérer la filiale tout seul pendant une semaine, Bigboss revenant Mardi prochain. Et c’est une très grosse semaine : Fareed avait trois démonstration programmée que j’allais devoir effectuer à sa place. Une démonstration c’est quand un client est suffisamment intéressé, il demande à ce qu’on passe chez lui avec une machine faire des essais ses pièces.
        J’ai donc passe le début de la semaine à essayer de faire passer inaperçu la situation foireuse de l’entreprise. Gros avantage : à la fin de cette semaine, je ne devrais plus avoir besoin de beaucoup de formation. Alors que, si tout s'était passé normalement, ça aurait pris peut être un ou deux mois, je vais pouvoir commencer à travailler efficacement tout de suite. Y a plusieurs intérêts : d’une, les journées passent plus vite quand on a quelque chose à faire. De deux, je me fait tourner moi-même à 100 % et c’est à la fois de la gymnastique de matière grise et un test de ma résistance à la surcharge. De trois, au bout d’un an et demi, quand je voudrais me barrer, Bigboss pourra pas me sortir l’argument du mec qui coute de l’argent pendant la première année et qui commence seulement à être efficace après. Ce raisonnement, c’est pour la SNCF.
        Concernant le deuxième point, je l’ai trouvé, mon point de rupture. Les journées de Mardi et Mercredi, je n’avais pas de démonstration programmée. Ça veut dire bureau toute la journée. Épuisant. Mercredi soir, j'étais tellement au bout du rouleau que je me suis perdu dans ma rue. J’ai pris la bonne direction, certain d'être dans la mauvaise, j’ai fait demi tour, roulé un kilomètre avant d’arriver devant un mur qui était pas là la veille. Je me suis garé, et je suis resté con bien dix minutes ; à me demander si j'étais pas par hasard passé dans une autre dimension. Après avoir décidé quoi faire et m'être retrouvé sur la bonne route, j’ai conduit sur la pointe des pieds, certain d'être au bord d’une erreur de jugement misérable genre : « Pourquoi il roule en contre-sens ce 16 tonnes ? Rien à foutre, c’est à lui de changer de file ». J’ai bien flippé ma race.
        Ha oui, mon week-end à Londres.
        Ça s’est passé avant cette semaine de ouf. J’ai été retrouver des potes à Londres.
        C'était un couple de voyageurs qui avaient partagé mon hostel à Atlanta pendant une semaine quand j'étais en stage là-bas, il y a trois ans. JP et Sophie. Sophie est vraiment quelqu’un d’exceptionnel. Je ne vois en elle que des qualités. Une de ses qualité est tellement excessive qu’elle pourrait passer pour un défaut : elle a toujours quelque chose d'intéressant à dire, mais il y a une limite à ce qu’un mec lambda peut absorber comme information et je décroche parfois quand elle part dans un monologue. En même temps, c’est peut être le bon dieu qui me l’envoie pour que je comprenne ce que je fais subir aux autres.
        Sinon, elle était peintre à une époque, j’ai pris deux photos :

        Donc, voilà pour Sophie. Et bien dites vous que, aussi incroyable elle puisse être,