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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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En chemin, j'ai sonné chez Sina, l'allemande qui m'avait invité à la teuf, peu après mon arrivée, et qui répondait pas au téléphone depuis. Je pensais qu'elle était repartie en Teutonie, mais non, la voilà qui m'ouvre la porte. Évidemment, elle me baratine : « Oui mais j'avais plein de truc à faire ces deux derniers mois... ». Ok, ciao, à jamais.
        Un peu plus loin, je suis arrive près de l'endroit ou j'avais laissé la française que j'avais rencontrée au bureau de poste. Je l'appelle, pareil, répond pas. Merde, j'ai l'air d'un tueur en série ? Ça me fait vraiment chier de me faire traiter comme ça. Surtout que ces deux là sont loin d'être de ces pouffes sans cervelle qui peuplent les dortoirs d'internat et les grands magasins. Putain, je suis véner jusqu'à la moelle.
        Mais j'avais mieux à faire que prendre le thé avec ces mégères en herbe. J'avais une planche à tester et des descentes à trouver. J'ai donc fait les derniers réglages de feeling. Je ferais les réglages fins plus tard. Et j'ai trouvé de la descente.
        Rhaaa, rien que de l'écrire, j'ai envie d'y retourner. J'ai trouvé deux descentes parallèles, à deux pas d'ici. Une qui envoie du moyen (1) et une qui envoie du semi-gros (2). Toutes deux dans une zone résidentielle, peu de trafic, l'une (1) en cul de sac (trafic quasi-nul) et du bitume haute-qualité et l'autre avec du bon bitume, et l'arrivée en T avec un boulevard, pour le frisson.
        J'ai pas encore réussi à décrocher un slide avec mon nouveau set. Pourtant c'est pas les capacité de braquage qui manquent. Par contre, je commence à saisir le concept du pompage. Donnez moi quelques heures d'entrainement et je vous monte une cote à 1 % sans poser le pied par terre. Mes roues roulent au
taquet
, les trucks tournent au TAQUET, ma planche rebondit comme d'habitude et c'est au TaQuEt la chattatamère! Je suis trop jouasse !

        Lundi 23 janvier 2006
        Putain, je me suis fait démonter la gueule par Bigboss au téléphone (il est en France) parce que j'étais en retard ce matin. Bon, en retard d'une heure quand même. J'ai énuméré mentalement chacune des techniques de manipulation qu'il essayait sur moi et autres poncifs directement issus du manuel du petit patron. Merde, j'ai eu des
cours
sur la manipulation mentale, je sais à quoi ça ressemble. En s'en servant contre moi il ne fait qu'aggraver nos relations. Comment se fait-il que, lui qui est sensé être un meneur d'hommes (c'est son job, « manager ») ne s'en rende pas compte. Ça me laisse un peu perplexe. Peut-être que le fait que je me rende compte de ça fait partie d'un plan de manipulation au deuxième degrés, c'est très possible. Je ne vois vraiment pas comment, mais ça empêche rien. Ou alors il me prend effectivement pour un âne. Genre qu'il faut lui crier dessus pour qu'il avance.
        Le fait que je ne voie pas où il veut en venir est une source de stress latent qui affecte sensiblement mon état d'esprit, sans avoir encore de conséquences sur ma productivité (j'ai abattu une bonne masse de taf aujourd'hui). Mais si la situation devait aller plus loin dans ce sens, je n'en donne pas cher. Demain il est là. Il m'a déjà dit qu'il voulait avoir une
conversation
avec moi. Comme un papounet et son fiston qui montre des signes de dissipation en classe. J'hallucine.
        Ce soir, en rentrant, j'ai trouvé une clope par terre. Je l'ai fumée après bouffer et je suis un peu fonsdé au tabac. Au plus fort de l'effet, je me suis envoyé une série de Renaud. C'est vraiment un Dieu ce mec. Texte choisi:

    Jamais une statue ne sera assez grande
    Pour dépasser la cime du moindre peuplier
    Et les arbres ont le cœur infiniment plus tendre
    Que celui des hommes qui les ont plantés
    Pour toucher la sagesse qui ne viendra jamais
    Je changerai la sève du premier olivier
    Contre mon sang impur d'être civilisé
    Responsable anonyme de tout le sang versé
    Fatigué, fatigué
    Fatigué du mensonge et de la vérité
    Que je croyais si belle, que je voulais aimer
    Et qui est si cruelle que je m'y suis brûlé
    Fatigué, fatigué
    Fatigué d'habiter sur la planète Terre
    Sur ce brin de poussière, sur ce caillou minable
    Sur cette fausse étoile perdue dans l'univers
    Berceau de la bêtise et royaume du mal
    Où la plus évoluée parmi les créatures
    À inventé la haine, le racisme et la guerre
    Et le pouvoir maudit qui corrompt les plus purs
    Et

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