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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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s’élança de l’endroit où il était caché, et, pendant que le Grec se baissait, il le frappa et le jeta sur le corps du chrétien ; puis, élevant sa forte voix aussi haut qu’il le put, il s’écria :
    « Holà ! citoyens, holà ! à mon aide… Ici, ici ! Au meurtre, au meurtre devant votre temple ! au secours… afin que le meurtrier ne puisse s’échapper !… »
    En parlant ainsi, il plaça son pied sur la poitrine de Glaucus… précaution vaine et superflue… car, l’effet du breuvage se combinant avec la chute, le Grec demeurait sans mouvement, insensible, à l’exception de ses lèvres qui laissaient sortir des sons vagues et incohérents.
    Tandis qu’il restait dans cette position, en attendant l’arrivée de quelques citoyens, peut-être éprouva-t-il quelque remords, quelque pitié… car, en dépit de ses crimes, il était homme… L’état inanimé de Glaucus sans défense, ses paroles sans suite, sa raison égarée, le touchèrent plus que la mort d’Apaecidès… Il dit si bas qu’à peine put-il l’entendre lui-même :
    « Pauvre argile ! pauvre raison humaine ! Où est maintenant ton âme ? Je pourrais t’épargner, ô rival… qui ne peux plus être un rival pour moi… Mais la destinée doit avoir son cours ; ma sûreté demande ce sacrifice. »
    Puis, pour étouffer cette pitié momentanée, il cria plus fort qu’auparavant ; et, tirant de la ceinture de Glaucus le style qui y était attaché, il le plongea dans le sang du malheureux assassiné, et le posa à côté du corps.
    Alors arrivèrent plusieurs citoyens, empressés et hors d’haleine ; quelques-uns avec des torches, que la clarté de la lune ne rendait pas nécessaires, mais qui flamboyaient d’une manière sinistre à travers les arbres : ils entourèrent la place.
    « Emportez ce corps, dit l’Égyptien, et emparez-vous du meurtrier. »
    Ils soulevèrent le corps, et grande fut leur horreur, ainsi que leur sainte indignation, lorsqu’ils découvrirent que cet être inanimé était un prêtre de la vénérable et adorée Isis ; mais leur surprise fut encore plus grande quand ils virent que l’accusé était le brillant Athénien si admiré par eux tous.
    « Glaucus ! s’écrièrent les assistants d’une commune voix. Est-ce croyable ?…
    – Je croirais plus volontiers, dit un homme à son voisin, que c’est l’Égyptien lui-même. »
    Un centurion se jeta dans la foule avec un air d’autorité.
    « Ah ! du sang versé ! dit-il. Quel est le meurtrier ? » Les assistants montrèrent Glaucus.
    « Lui ! par Mars ! il a plutôt l’air d’une victime. Qui l’accuse ?
    – Moi ! » dit Arbacès en se redressant avec fierté.
    Et les joyaux qui garnissaient sa robe, resplendissant aux yeux du digne guerrier, lui persuadèrent aisément que c’était là un témoin des plus honorables.
    « Pardonnez-moi ; votre nom ? dit-il.
    – Arbacès ; il est bien connu, je crois, à Pompéi. En passant dans ce bosquet, j’ai vu ce Grec et le prêtre ensemble : leur conversation était très animée. Je fus frappé des mouvements désordonnés du premier, de ses gestes violents, de sa voix éclatante. Il me paraissait ivre ou fou. Soudain je l’ai vu tirer son style… Je me suis élancé, mais trop tard, pour empêcher le coup. Il avait frappé deux fois sa victime, et se penchait sur son corps, lorsque, dans mon horreur et dans mon indignation, je l’ai jeté violemment lui-même la face contre terre… Il est tombé sans lutte, ce qui me fait supposer qu’il n’était pas maître de ses sens lorsqu’il a commis le crime : car, remis à peine d’une cruelle maladie, le coup que j’ai porté était faible, et surtout comparativement à la force du jeune Glaucus, comme vous pouvez en juger.
    – Ses yeux s’ouvrent, ses lèvres se meuvent, dit le soldat. Parle, prisonnier ; que réponds-tu à l’accusation ?
    – L’accusation, ah ! ah ! Ce qui a été fait a été bien fait… Lorsque la vieille sorcière a dirigé son serpent sur moi… et que Hécate se tenait là riant à mon oreille… que pouvais-je faire ? Mais je suis souffrant… je me sens défaillir… la langue du serpent m’a mordu… Portez-moi dans mon lit… faites venir le médecin… le vieil Esculape accourra lui-même si vous dites que je suis Grec… Oh ! merci, merci ! je brûle… Mon cerveau, la moelle de mes os… Je brûle. »
    Et, après un long et douloureux soupir, l’Athénien

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