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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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conduisant à l’amphithéâtre et vers les palais adjacents. Il se trouva tout à coup, au détour d’une rue, au milieu d’une foule considérable : des hommes, des femmes, des enfants, s’agitaient, riaient, gesticulaient ; et, sans s’en douter, le digne Sosie fut entraîné dans leur courant.
    « Qu’y a-t-il donc ? demanda-t-il à un jeune ouvrier, son plus proche voisin ; qu’y a-t-il ? où courent ces braves gens ? Est-ce que quelques riches patrons font cette nuit une distribution d’aumônes et d’aliments ?
    – Non, bien mieux que cela, répliqua l’ouvrier ; le noble Pansa, ami du peuple, a accordé la permission de voir les bêtes dans leurs vivaria. Par Hercule, je connais des gens qui ne les verront pas demain avec la même sûreté !
    – Cela vaut la peine d’être vu, dit l’esclave en se laissant pousser en avant, et, puisque je ne puis assister demain aux jeux, je veux du moins jeter un coup d’œil sur les bêtes cette nuit.
    – Vous ferez bien, répondit sa nouvelle connaissance ; on ne voit pas tous les jours à Pompéi un lion et un tigre. »
    La foule entra dans un terrain vaste et accidenté, assez mal éclairé de distance en distance, ce qui offrait quelques dangers à ceux dont les membres et les épaules pouvaient redouter la presse. Cependant, les femmes surtout, beaucoup d’entre elles avec leurs enfants sur les bras ou même au sein, se montraient les plus empressées à se faire un passage ; et leurs exclamations, soit pour se plaindre, soit pour prier qu’on ne les étouffât pas, s’élevaient au-dessus des voix joyeuses des hommes. Parmi ces voix on distinguait celle d’une jeune fille, qui paraissait trop heureuse du spectacle qu’elle allait voir pour sentir les inconvénients de la foule.
    « Ah ! ah ! criait la jeune fille à quelques-uns de ses compagnons, je vous l’avais toujours dit. Un homme pour le lion, un homme pour le tigre ! nous les avons. Je voudrais être à demain !
    J’aime ces jeux où l’on voit mille têtes
    Suivre l’assaut des hommes et des bêtes.
    J’aime ces jeux où, redoublant d’efforts,
    Les combattants se prennent corps à corps ;
    Vous les voyez, sous leur sanglante étreinte,
    Se tordre, et puis se rouler dans l’enceinte :
    Vous respirez à peine de plaisir…
    La mort enfin, la mort vient les saisir.
    J’aime ces jeux…
    – Une joyeuse fille ! dit Sosie.
    – Oui, répliqua avec un peu de jalousie le jeune ouvrier, bien fait et beau garçon ; les femmes aiment les gladiateurs. Si j’avais été esclave, j’aurais pris pour maître d’école un laniste.
    – L’eussiez-vous fait ? dit Sosie avec un air dédaigneux. Chacun son goût. »
    La foule était arrivée au lieu de sa destination. Mais comme la cellule dans laquelle les bêtes se trouvaient renfermées était extrêmement petite et étroite, la presse des curieux était deux fois plus forte, à mesure qu’on approchait pour les voir, qu’elle n’avait été dans la route. Deux des employés de l’amphithéâtre, placés à l’entrée, diminuèrent sagement le danger, en ne délivrant qu’un petit nombre de billets aux premiers venus, et en n’admettant les survenants que lorsque la curiosité des premiers était satisfaite. Sosie, qui était assez vigoureusement constitué, et qu’un scrupule exagéré de politesse et de savoir-vivre ne gênait pas beaucoup, essaya d’arriver parmi les premiers.
    Séparé de son compagnon l’ouvrier, Sosie se trouva dans une étroite cellule où la chaleur de l’atmosphère était étouffante, et qu’éclairaient plusieurs torches fumeuses.
    Les animaux, gardés ordinairement dans différents vivaria ou différentes cellules, avaient été, pour le plus grand plaisir des spectateurs, rassemblés dans le même lieu, mais séparés les uns des autres par de fortes cages, protégées de barres de fer.
    On y voyait ces terribles habitants du désert, qui vont devenir les principaux personnages de notre histoire : le lion, d’une nature plus douce que son compagnon, avait été poussé par la faim jusqu’à la férocité ; il allait et venait dans sa cage d’un air inquiet et farouche, tout contre les barreaux ; ses regards peignaient la rage et la faim et, lorsqu’il s’arrêtait par moments pour regarder la foule, les spectateurs se rejetaient en arrière et respiraient deux fois plus vite. Mais le tigre était étendu tranquillement tout de son long dans sa cage, et le mouvement de

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