Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
Vom Netzwerk:
Rappelez-vous que vous êtes tous engagés chez moi pour la semaine prochaine, dit Diomède, qui se montrait tout fier de jouir de la connaissance d’hommes à la mode.
    – Ah ! nous n’aurons garde d’oublier, s’écria Salluste ; le siège de la mémoire, cher Diomède, est assurément dans l’estomac. »
    Passant alors dans un coin plus frais et de là, dans la rue, nos élégants mirent fin à la cérémonie d’un bain pompéien.

Chapitre 8
  Arbacès pipe ses dés avec le plaisir et gagne la partie
     
    L’obscurité descendait dans la cité bruyante, quand Apaecidès se dirigea vers la maison de l’Égyptien. Il évita les rues les plus éclairées et les plus populeuses ; et pendant qu’il marchait la tête appuyée sur sa poitrine et les bras croisés sous sa robe il y avait un étrange contraste entre son maintien solennel, ses membres amaigris et les fronts insouciants, l’air animé de ceux dont les pas rencontraient les siens.
    Cependant, un homme d’une démarche plus importante et plus tranquille et qui avait passé deux fois devant lui avec un regard curieux et incertain, lui toucha l’épaule.
    « Apaecidès dit-il et il fit un signe rapide avec la main ; c’était le signe de la croix.
    – Ah ! Nazaréen, répondit le prêtre qui devint pâle ; que veux-tu ?
    – Certes je ne voudrais pas interrompre ta méditation, continua l’étranger ; mais la dernière fois que je t’ai vu, je reçus de toi ce me semble meilleur accueil.
    – Sois le bienvenu, Olynthus ; mais tu me vois triste et fatigué, et je ne suis pas capable de discuter ce soir sur les sujets les plus intéressants pour toi.
    – Ô cœur lâche ! dit Olynthus : tu es triste et fatigué ! et tu veux t’éloigner des sources qui peuvent te rafraîchir et te guérir.
    – Ô terre ! cria le jeune prêtre, en se frappant le sein avec passion ; de quelle région, mes yeux apercevront-ils enfin le véritable Olympe habité réellement par les dieux ? Faut-il croire avec cet homme que tous ceux que, depuis tant de siècles, mes ancêtres ont adorés n’ont été qu’un nom ? Faut-il donc briser comme sacrilèges et profanes les autels mêmes que je considérais comme sacrés ou bien dois-je penser avec Arbacès… quoi ? »
    Il se tut et s’éloigna rapidement avec l’impatience d’un homme qui essaye de se fuir lui-même.
    Mais le Nazaréen était de son côté un de ces hommes hardis, vigoureux, enthousiastes, au moyen desquels Dieu dans tous les temps a opéré les révolutions de la terre, un de ceux surtout qu’il emploie dans l’établissement ou la réforme de son culte, de ces hommes faits pour convertir parce qu’ils sont prêts à tout souffrir. Les gens de cette trempe, rien ne les décourage, rien ne les arrête, ils inspirent la ferveur dont ils sont inspirés : leur raison allume d’abord leur passion, mais leur passion est l’instrument dont ils se servent ; ils pénètrent par force dans le cœur des hommes en ayant l’air de ne faire appel qu’à leur jugement. Rien de si contagieux que l’enthousiasme. C’est l’enthousiasme, qui est l’allégorie réelle de la fable d’Orphée ; il fait mouvoir les pierres, il charme les bêtes sauvages : l’enthousiasme est le génie de la sincérité et la vérité n’obtient aucune victoire sans lui.
    Olynthus ne laissa pas Apaecidès s’échapper si subitement ; il le rejoignit et s’adressa ainsi à lui :
    « Je ne m’étonne pas, Apaecidès, si je vous importune, si j’ébranle tous les éléments de votre esprit, si vous vous perdez dans le doute, si vous errez dans le vaste océan d’une rêverie ténébreuse. Je ne m’étonne pas de cela ; mais écoutez-moi avec un peu de patience ; veillez en paix : l’obscurité se dissipera, la tempête s’apaisera et Dieu lui-même, comme on l’a vu marcher sur les mers de Samarie, s’avancera sur les vagues tumultueuses de votre esprit pour délivrer votre âme. Notre religion est jalouse dans ses exigences mais infiniment prodigue dans ses bienfaits : elle vous trouble une heure ; elle vous donne en revanche l’immortalité.
    – De telles promesses, répondit Apaecidès avec humeur, sont des leurres avec lesquels on ne cesse de tromper les hommes. C’est avec des paroles semblables qu’on m’a fait tomber aux pieds de la statue d’Isis.
    – Mais, poursuivit le Nazaréen, consultez votre raison ; une religion, qui outrage toute moralité, peut-elle être

Weitere Kostenlose Bücher