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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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rendue chère, celle que l’usage sanctifie et fortifie. En cherchant une foi plus subtile pour nous, dont les sens plus délicats ne sauraient s’accommoder à celle-là, ne privons pas les autres de l’appui qui nous manque. Cela est sage cela est bienfaisant.
    – Continuez.
    – Ainsi donc, poursuivit l’Égyptien, les anciennes limites demeurant intactes pour ceux que nous allons abandonner, nous ceignons nos reins et nous partons pour les nouveaux climats de la foi. Bannissez de vos souvenirs, de vos pensées, tout ce que vous avez cru jusqu’à ce jour. Supposez que votre esprit est une table rase, un papyrus sur lequel on n’a rien écrit, encore préparé pour recevoir une première impression. Jetez les yeux sur le monde ; observez-en l’ordre, la régularité, le dessein : il a été créé indubitablement. L’œuvre proclame un créateur ; nous touchons terre ici. Mais quel est le créateur ? un Dieu vous écriez-vous ? Arrêtez, pas de confusions, pas d’applications incertaines : de l’Être qui créa le monde, nous ne connaissons, nous ne pouvons connaître rien que ses attributs, sa puissance et sa régularité invariable : régularité sévère, écrasante, impitoyable, qui ne se préoccupe pas des cas individuels, qui va roulant, balayant, embrasant tout sans prendre garde aux cœurs séparés de la masse générale broyés entre ses serres terribles ! Le mélange du bien et du mal, l’existence de la douleur et du crime ont de tout temps embarrassé les sages. En créant un Dieu, ils le supposèrent bienveillant : d’où vient donc le mal ? Pourquoi Dieu le permet-il ? bien plus pourquoi l’avoir inventé, pourquoi le perpétuer ? En réponse à cette objection, les Perses imaginent un second esprit, dont la nature est le Mal et prétendent qu’il est continuellement en guerre avec le Dieu du Bien. Le sombre et terrible Typhon est un démon pareil pour les Égyptiens. Erreur embarrassante, qui nous égare encore plus ! Folie produite par cette chimère de vouloir faire un être palpable, corporel, humain de ce pouvoir inconnu ; folie qui revêt l’Invisible, des attributs et de la nature de l’être visible. Non ; donnons à cette puissance un nom qui n’exige pas ces étranges associations d’idées et le mystère deviendra plus clair. Ce nom est le DESTIN. Le destin disent les Grecs commande aux dieux : pourquoi des dieux alors ? leur intervention n’est plus utile ? il faut les rejeter. Le DESTIN est le maître de tout ce que nous voyons. Puissance, régularité, ces deux qualités composent sa nature ; si vous en demandez davantage, vous ne pouvez plus rien apprendre… Qu’elle soit éternelle et qu’elle pousse ses créatures vers une autre vie après ce sombre passage que nous appelons la mort, personne ne peut le dire. Ici nous quittons le pouvoir ancien, invisible, insondable et nous arrivons à celui qui à nos yeux est le grand ministre de ses fonctions. Nous pouvons mieux parler de celui-ci parce que nous pouvons apprendre plus de choses de lui ; son évidence nous entoure : il se nomme la NATURE. L’erreur des sages a été de rechercher les attributs du Destin, dans lequel tout est obscurité impénétrable. S’ils s’étaient bornés à interroger la Nature, quelles connaissances n’aurions-nous pas déjà acquises ? là, la patience et l’examen obtiennent la récompense de leurs peines. Nous voyons ce que nous explorons, notre esprit monte par une échelle palpable de causes et d’effets : la Nature est le grand agent de l’univers extérieur et le Destin lui impose les lois par lesquelles elle agit et nous accorde à nous les pouvoirs de l’examen. Ces pouvoirs consistent dans la curiosité et dans la mémoire, dont l’union est la raison et dont la perfection est la sagesse. J’examine donc, grâce à ces pouvoirs, cette inépuisable Nature. J’examine la terre, l’air, l’Océan, le ciel ; je trouve une mystérieuse sympathie entre les éléments : la lune dirige les marées ; l’air retient la terre, c’est le milieu où tout vit, où tout sent ; la connaissance des astres nous donne la mesure des limites de la terre, la division du temps ; leur pâle lumière nous guide dans les abîmes du passé ; leur science solennelle nous enseigne les mystères de l’avenir. De cette façon, si nous ignorons ce qu’est le Destin, nous apprenons du moins ses secrets. Maintenant, quelle moralité faut-il tirer de cette

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