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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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pauvreté et du travail que ce vaste fleuve, qui devait baigner les cités et les palais de la terre, prit sa source méprisée alors.

Chapitre 2
  Excursion matinale sur les mers de la Campanie
     
    « Dites-moi, demanda Ione à Glaucus pendant qu’ils glissaient dans un bateau de promenade, sur le limpide Sarnus, comment Apaecidès et vous, êtes-vous venus me délivrer de cet homme ?
    – Demandez plutôt à Nydia, répondit l’Athénien en montrant la jeune aveugle qui était assise non loin d’eux, appuyée sur sa lyre ; c’est elle, ce n’est pas nous que vous devez remercier. Il paraît qu’elle est venue chez moi, et que, ne me trouvant pas dans ma demeure, elle a pénétré jusque dans le temple d’Isis pour chercher votre frère ; ils partirent pour se rendre chez Arbacès ; en route, ils me rencontrèrent au milieu de quelques amis. J’étais si heureux de votre excellente lettre, que je m’étais joint volontiers à leur troupe joyeuse. L’oreille si fine de Nydia reconnut ma voix sans peine ; peu de mots suffirent pour me faire accompagner Apaecidès ; je me gardais de dire à mes amis pourquoi je les quittais : pouvais-je livrer votre nom à leur langue légère et aux bruits du monde ? Nydia nous conduisit à la porte du jardin par laquelle, plus tard, nous vous avons ramenée ; nous entrâmes, et nous allions nous plonger dans les détours mystérieux de cette maison de malheur, lorsque votre cri nous fit prendre une autre direction. Vous savez le reste. »
    Ione rougit vivement ; puis ses yeux s’arrêtèrent sur ceux de Glaucus, et il comprit toute la gratitude qu’elle ne pouvait pas exprimer.
    « Viens ici, ma Nydia, dit-elle tendrement à la Thessalienne : n’avais-je pas raison d’assurer que tu serais ma sœur et mon amie ? N’as-tu pas été déjà plus que cela, ma gardienne, ma libératrice ?
    – Je n’ai fait que mon devoir, répondit Nydia avec froideur, et sans bouger.
    – Ah ! j’oubliais, poursuivit Ione, que c’était à moi d’aller vers toi. »
    Elle se glissa le long du bateau, jusqu’à l’endroit où Nydia était assise, et, jetant ses bras avec tendresse autour de la jeune fille, couvrit ses joues de baisers.
    Nydia était ce matin-là plus pâle que d’habitude, et sa pâleur s’accrut encore pendant qu’elle se prêtait à regret aux embrassements de la belle Napolitaine.
    « Mais comment as-tu deviné si exactement, Nydia, continua Ione, le danger auquel j’étais exposée ? Connaissais-tu donc l’Égyptien ?
    – Oui, je connaissais ses vices.
    – Et comment ?
    – Noble Ione, j’ai été esclave chez des gens vicieux ; ceux que je servais étaient les ministres de ses plaisirs.
    – Et tu as pénétré dans sa maison, puisque tu connaissais si bien cette secrète entrée ?
    – J’ai joué de la lyre chez Arbacès, répondit la Thessalienne avec embarras.
    – Et tu as pu échapper à la contagion dont tu as préservé Ione ? reprit la Napolitaine en baissant la voix de manière à n’être pas entendue de Glaucus.
    – Noble Ione, je n’ai ni beauté, ni rang ; je suis une enfant, une esclave, une aveugle. Ceux qu’on méprise sont en sûreté. »
    Nydia prononça d’un ton mêlé de douleur, de fierté et d’indignation, cette humble réponse, et Ione comprit qu’elle blesserait la jeune fille en continuant ses questions. Elle demeura silencieuse, et le bateau entra en ce moment dans la mer.
    « Avouez, Ione, dit Glaucus, que j’ai eu raison de vous empêcher de passer cette belle matinée dans votre chambre ; avouez que j’ai eu raison.
    – Oui, vous avez eu raison, Glaucus, s’écria Nydia brusquement.
    – L’aimable enfant parle pour vous, reprit l’Athénien ; mais permettez que je me mette en face de vous, de peur que notre léger bateau ne vienne à chavirer. »
    En parlant ainsi, il se plaça devant elle, et se penchant de son côté, il s’imagina que c’était l’haleine d’Ione, et non celle de l’été, qui de son souffle parfumait la mer.
    « Vous avez à m’apprendre, dit-il à Ione, pourquoi votre porte m’a été fermée pendant quelques jours ?
    – Oh ! ne parlons pas de cela, répondit-elle avec vivacité ; j’ai prêté l’oreille à ce que je sais maintenant être la malice et la calomnie.
    – Et mon calomniateur était l’Égyptien ? »
    Le silence d’Ione répondit à cette question.
    « Ses motifs sont suffisamment dévoilés.
    – Écartons son

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