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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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ajouta la Napolitaine avec malice.
    En conversant ainsi, ils laissaient s’écouler les heures : les amants, tout pleins du sourire et des joies de l’amour ; la jeune aveugle, livrée dans son obscurité à toutes les tortures du cœur, aux cruelles angoisses de la jalousie et à sa fatalité ! Et tandis qu’ils voguaient, Glaucus reprit sa lyre et en toucha légèrement les cordes d’une main caressante, préludant à une mélodie si joyeuse et si belle, que Nydia, tirée de sa rêverie, jeta un cri d’admiration.
    « Tu vois, mon enfant, dit-il, que la musique de l’amour peut aussi s’inspirer de la gaieté ; j’avais tort de dire le contraire. Écoute-moi, Nydia, écoute-moi ; chère Ione, écoutez. »
    LA NAISSANCE DE L’AMOUR
    I
    Comme une étoile, au sein de la voûte suprême,
    Comme un songe, au-dessus des vagues du sommeil,
    La déesse par qui l’on aime,
    Sort de l’onde enchantée avec son front vermeil.
    Chypre, le ciel sourit à ton flot qui s’élève,
    L’arbre de la forêt sent bouillonner sa sève ;
    La vie a circulé dans ce divin séjour.
    Salut, ô terre fortunée,
    La nature célèbre, en tous lieux étonnée,
    La naissance de l’Amour !
    Filles des dieux, vois le zéphyre ;
    Sur ses ailes d’argent, il accourt, il soupire,
    Il déroule tes cheveux d’or ;
    De ton sein qui palpite il baise le trésor.
    Sur le sable où la vague expire,
    Les saisons pour te voir viennent d’un prompt essor !
    II
    Comme une perle, au fond de sa conque sacrée,
    La déesse brille à nos yeux.
    Les reflets de l’émail, dont la teinte est pourprée,
    Ajoutent à son teint leur éclat gracieux.
    Sur l’onde qui bondit elle vogue avec joie.
    Déesse, nous t’appartenons.
    Pour réjouir la terre, un dieu puissant t’envoie ;
    Salut, répands sur nous tes dons !
    III
    Et toi, ma douce bien-aimée,
    Quand tes yeux sont fixés sur ceux de ton amant,
    Tu m’enivres comme elle, et mon âme charmée,
    Retrouve la déesse à ce premier moment !
    Elle sort de tes cils, comme jadis de l’onde,
    Avec son air tendre et vainqueur :
    La voilà, la beauté qui gouverne le monde ;
    De tes yeux adorés elle passe en mon cœur.

Chapitre 3
  La réunion religieuse
     
    Suivi par Apaecidès, le Nazaréen gagna le bord du Sarnus. Cette rivière, qui n’est plus aujourd’hui qu’un petit ruisseau, se précipitait alors dans la mer, couverte de barques sans nombre, et réfléchissait dans ses eaux les jardins, les vignes, les palais et les temples de Pompéi. S’éloignant de ses rives bruyantes et fréquentées, Olynthus dirigea ses pas vers un sentier qui s’égarait au milieu des arbres, à peu de distance de la rivière. Cette promenade était le soir le rendez-vous favori des Pompéiens ; mais, pendant la chaleur et les occupations du jour, elle était rarement visitée, si ce n’est par quelques groupes d’enfants insouciants, par quelque poète rêveur ou quelques philosophes, amis des discussions. À l’extrémité la plus éloignée de la rivière, des touffes de buis s’enlaçaient au feuillage plus délicat et plus éphémère des autres arbustes, taillés sous mille formes bizarres, quelquefois en faunes, en satyres, quelquefois en pyramides égyptiennes, ou représentaient même en lettres les noms de quelque citoyen populaire ou éminent. Ainsi, le faux goût est aussi ancien que le bon goût, et les marchands retirés de Kackney et de Paddington ne se doutaient pas peut-être, il y a un siècle, qu’en torturant leurs ifs et en sculptant leurs buis, ils suivaient l’exemple de la période la plus polie de l’antiquité romaine, et prenaient pour modèles les jardins de Pompéi et la maison du trop élégant Pline.
    Cette promenade, à l’heure où le soleil du Midi tombait perpendiculairement sur le feuillage varié, était entièrement déserte ; du moins on n’y voyait en ce moment qu’Olynthus et le prêtre d’Isis. Ils s’assirent sur des bancs, placés par intervalle entre les arbres, et en face de la faible brise qui arrivait languissamment de la rivière, dont les vagues dansaient et brillaient devant eux ; c’était un couple singulier et plein de contraste, l’un croyant au plus nouveau, l’autre au plus ancien culte du monde.
    « Depuis que vous m’avez quitté si brusquement, dit Olynthus, avez-vous été heureux ? Votre cœur a-t-il éprouvé quelque contentement sous votre robe de prêtre ? Avez-vous, dévoré du désir d’entendre la voix de

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