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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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l’une des barques qui passèrent près d’eux, et dont la poupe était couronnée de fleurs, ils entendirent une douce musique. Cette barque allait du côté de la mer.
    « Ainsi, dit Olynthus avec tristesse, voguent les adorateurs du luxe et des plaisirs, insouciants et pleins de gaieté dans leurs illusions, vers le grand océan des tempêtes et des naufrages, tandis que nous, silencieux et sans attirer l’attention, nous passons pour gagner le rivage. »
    Le regard d’Apaecidès avait distingué à travers les ouvertures de la tente le visage d’une des personnes assises dans cette joyeuse barque : c’était la figure d’Ione. Les amants venaient de partir pour la promenade où nous les avons accompagnés. Le prêtre soupira et se laissa retomber sur son siège. Ils descendirent dans un faubourg, près d’une allée bordée de maisons petites et grossières, qui s’étendaient vers la rive. Ils renvoyèrent leur barque. Olynthus, marchant le premier, conduisit le prêtre d’Isis, à travers un labyrinthe de ruelles, jusqu’à la porte fermée d’une habitation un peu plus grande que celles dont elle était entourée. Ils frappèrent trois coups. La porte s’ouvrit et se referma, après qu’Apaecidès et son guide en eurent franchi le seuil.
    Ils traversèrent un chemin désert et arrivèrent à une chambre intérieure d’une moyenne étendue, qui, lorsque la porte en était fermée, recevait la lumière du jour par une petite fenêtre située au-dessus de cette même porte. S’arrêtant sur le seuil de la chambre et frappant à la porte, Olynthus cria :
    « Que la paix soit avec vous ! »
    Une voix de l’intérieur répondit : « La paix avec qui ?
    – Avec le fidèle », répondit Olynthus, et la porte s’ouvrit.
    Douze ou quatorze personnes étaient assises en demi-cercle, silencieusement, et paraissant absorbées dans leurs pensées, en face d’un crucifix grossièrement sculpté en bois.
    Ces personnes levèrent les yeux lorsque Olynthus entra, sans dire un mot : Le Nazaréen lui-même, avant de leur parler, s’agenouilla sur-le-champ, et par le mouvement de ses lèvres, non moins que par ses yeux fixés sur le crucifix, Apaecidès comprit qu’il priait. Le rite accompli, Olynthus se tourna vers l’assemblée :
    « Hommes et frères, dit-il, ne vous étonnez pas de voir parmi vous un prêtre d’Isis : il a demeuré avec les aveugles ; mais l’esprit est descendu sur lui : il désire voir, entendre et comprendre.
    – Qu’il en soit ainsi », dit un des membres de l’assemblée.
     
    Et Apaecidès remarqua que celui qui venait de parler était plus jeune que lui, d’une physionomie également altérée et pâle, avec des yeux qui exprimaient les incessantes inquiétudes d’un esprit ardent et longtemps troublé.
    « Qu’il en soit ainsi », répéta une seconde voix.
    Et celui qui parlait était dans la force de l’âge ; sa peau bronzée et ses traits asiatiques indiquaient un fils de la Syrie. Il avait été brigand dans sa jeunesse.
    « Qu’il en soit ainsi », dit une troisième voix.
    Et le prêtre, se tournant vers celui qui venait de parler, aperçut un vieillard à longue barbe grise, dans lequel il reconnut un serviteur du riche Diomède.
    « Qu’il en soit ainsi », murmurèrent les autres assistants, qui, tous, à part deux exceptions, appartenaient évidemment aux classes inférieures.
    Dans ces deux exceptions, Apaecidès reconnut un officier de la garde et un marchand d’Alexandrie.
    « Nous ne vous recommandons pas le secret, reprit Olynthus ; nous ne vous ferons pas jurer (comme quelques-uns de nos frères plus timides pourraient le faire) de ne pas nous trahir. Il est vrai qu’il n’y a pas positivement de loi établie contre nous ; mais la populace, plus sauvage que ceux qui la gouvernent, a soif de notre sang. Vous savez, mes amis, que, pendant que Pilate hésitait, le peuple demandait à grands cris que le Christ fût attaché à la croix. Mais nous ne vous lions point à notre sûreté. Non, livrez-nous à la foule ; accusez, calomniez, décriez-nous, si vous le voulez ; nous sommes au-dessus de la mort ; nous irons avec joie à la rencontre de la dent du lion ou des instruments de la torture ; nous nous élevons au-dessus de l’obscurité de la tombe, et ce qui pour un criminel est la mort, est l’éternité pour un chrétien. »
    Un murmure sourd d’approbation courut dans l’assemblée.
    « Tu viens parmi nous en

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