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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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observateur ; puisses-tu nous demeurer converti ! Notre religion, tu la vois ; notre croix est notre seule image ; ce livre, les mystères de notre Cérès et de notre Éleusis. Notre moralité, elle est dans notre vie ! Nous avons tous été pécheurs : qui peut maintenant nous accuser d’un crime ? Le baptême a enlevé les taches du passé. Ne pense pas que ceci soit de nous, mais de Dieu ! Approche, Médon, dit-il en s’adressant au vieil esclave qui avait parlé le troisième pour l’admission d’Apaecidès. Tu es le seul homme parmi nous qui ne jouisse pas de la liberté ; mais, dans le ciel, le dernier sera le premier, il en est de même parmi nous. Déroule ton manuscrit et explique la loi. »
    Il serait inutile pour nous de suivre la lecture de Médon et les commentaires de l’assemblée. Ces doctrines, alors étranges et nouvelles, nous sont familières. Dix-huit siècles nous ont laissé peu de choses à apprendre sur tous les enseignements de l’écriture et sur la vie du Christ. Il y aurait également peu d’intérêt pour nous dans les doutes qui pouvaient assaillir l’esprit du prêtre païen, et dans les réponses d’hommes grossiers, rudes et simples, dont toute l’instruction consistait à savoir qu’ils étaient plus grands qu’ils ne paraissaient l’être.
    Une chose toucha profondément le Napolitain : lorsque la lecture fut terminée, on entendit un léger coup frappé à la porte ; le mot d’ordre donné, et la réponse faite, la porte s’ouvrit de nouveau, et deux enfants, dont l’aîné paraissait avoir sept ans, entrèrent timidement : c’étaient les enfants du maître de la maison, de ce sombre et vigoureux Syrien, dont la jeunesse s’était passée dans le pillage et dans le sang. Le plus ancien de l’assemblée (c’était le vieil esclave) leur tendit les bras. Ils s’y réfugièrent ; ils s’attachèrent à son sein : il les caressa en souriant. Alors ces hommes hardis et fervents, nourris dans les vicissitudes, battus par les vents les plus rudes de la vie, hommes d’un courage de fer, et qui ne connaissaient pas d’obstacles, prêts à affronter un monde entier, préparés pour les tortures et armés pour la mort… ces hommes qui présentaient tous les contrastes possibles avec les faibles nerfs, les tendres cœurs et la fragilité de leurs nouveaux compagnons, se pressèrent autour de ces jeunes enfants ; les rides s’adoucirent sur leurs fronts, et leurs lèvres, à l’aspect sauvage, sourirent avec aménité. Le vieillard ouvrit alors son rouleau, et il apprit aux enfants à répéter cette magnifique prière que nous adressons encore à Dieu, et que nous enseignons à nos familles… Il leur parla avec simplicité de l’amour de Dieu pour les enfants, et leur raconta qu’un moineau ne tombe pas sans que l’œil divin le suive dans sa chute. Cette aimable coutume de l’initiation des enfants s’est longtemps conservée dans la primitive Église, en souvenir de ces paroles du Sauveur : « Laissez venir à moi les petits enfants, ne les empêchez pas d’approcher. » Et ce fut peut-être l’origine des calomnies enfantées par la superstition qui accusait les Nazaréens d’un crime qu’eux-mêmes, lorsqu’ils eurent triomphé, reprochèrent aux Juifs, celui d’attirer les enfants dans de hideuses assemblées, afin de les immoler secrètement. Le père pénitent sembla en ce moment remonter, avec l’innocence de ses enfants, à sa première vie, à cette vie où il n’avait pas encore été coupable. Il suivit le mouvement de leurs lèvres avec un regard de plaisir ; il sourit, lorsqu’ils répétèrent les mots sacrés, d’un air respectueux et soumis ; aussitôt que la leçon eut cessé, ils coururent joyeux et libres se placer sur ses genoux ; il les pressa sur son sein, les embrassa à plusieurs reprises, et des larmes coulèrent le long de ses joues, larmes dont il aurait été impossible de découvrir la source, tant elles étaient mêlées de joie et de douleur, de repentir et d’espérance, de remords pour lui-même et d’amour pour les autres.
    Cette scène affectait particulièrement Apaecidès ; et, en effet, il serait difficile de concevoir une cérémonie mieux appropriée à une religion de bienveillance, plus en harmonie avec les affections domestiques, et qui fit vibrer une corde plus sensible du cœur humain.
    Dans ce moment, une porte intérieure s’ouvrit, et un homme de petite taille entra dans la

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