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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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Thraseas fut particuliérement ressentie. Le Ô
    sénateur avait beaucoup aidé l'architecte lorsqu'il avait débuté et celui-ci lui en gardait une grande reconnaissance.
    - qui aurait pu croire cela ? dit Sevurus, le soir, en go˚tant un peu de fraîcheur en compagnie de Celer. Aprés Sénéque, Pétrone, Verus, Mêla le pére de Lucain, Scapula le grand marin, Publius Anteius l'ancien légat et je ne sais combien de sénateurs, voici le tour de Thra-I
    seas
    - Tout cela par la faute de Tigellin, s'écria Celer.
    - Sans doute, mais c'est Néron qui est empereur. Et il laisse faire, sacrifiant son honneur à une interminable série de meurtres le plus souvent injustifiés. Thraseas était un modéle de vertu et César a assassiné la vertu.
    - Cela est indigne, c'est vrai, mais combien de Césars se sont rendus coupables des pires cruautés ? Caligula était un fou sadique, Auguste, le grand Auguste, a fait crucifier des esclaves fautifs. quant à Tibére, il a aussi fini sa vie dans la crainte d'être assassiné et s'est livré, comme Néron, à des massacres monstrueux !
    - Les crimes passés ne justifient pas ceux d'aujourd'hui. Tu vois, Celer, nous passons notre vie à créer du beau, et ce beau ne cesse d'être éclaboussé de sang. Malgré nos raffinements, notre science, nos artistes, notre philosophie, nous ne sommes, nous, Romains, que des barbares, nous vivons dans un monde féroce ! Si j'étais plus jeune, je fuirais Rome.
    J'irais me réfugier en Toscane, chez les vignerons et les ramasseurs d'olives...
    Pourtant, dans son palais retrouvé du Palatin, Néron ne se considérait pas comme un monstre. Il pensait avoir fait beaucoup pour les Romains et maudissait leur ingratitude. Pourquoi tous ces complots que le fidéle Tigellin déjouait jour aprés jour ? Et la trahison de ses meilleurs amis qu'il avait bien fallu condamner et qui aujourd'hui lui manquaient ! que n'aurait-il pas donné pour retrouver l'agréable conversation de ce cher Pétrone ou écouter les conseils de ses vieux maîtres Burrhus et Sénéque !
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    Désemparé, lassé par une charge qui lui pesait de plus en plus, Néron abandonnait le gouvernement à Tigellin et se réfugiait dans la seule passion qui ne l'avait jamais déçu : son art, son talent de chanteur, son go˚t pour les courses de chars.
    Le calendrier justement le faisait rêver. Les jeux Olympiques devaient se tenir l'année suivante et il avait toujours voulu se rendre en Gréce, ce beau pays qui avait tout inventé - même le thé‚tre - et qui, ravalé au rang de province, n'avait rien perdu de sa noblesse. Une participation de l'Empereur conférerait, c'était évident, un lustre sans précédent à la grande manifestation d'Olympie, et une députation était venue officiellement l'inviter, glorifiant sans mesure son talent inouÔ, se p
    ‚mant en l'écoutant chanter, s'extasiant devant la poigne du plus valeureux conducteur de chars qu'ait connu le monde. Néron aimait être encensé, la flagornerie des Grecs le décida à partir, lui qui n'était guére sorti d'Italie.
    - Néron va concourir aux jeux Olympiques et je suis du voyage, annonça un jour Valerius. Je dois d'abord l'entraîner à déclamer des piéces qui restent à composer puis l'accompagner jusque sur les scénes o˘ il se produira,
    t
    - Cela durera-t-il longtemps ? demanda Calpurnia.
    - Je ne sais pas. Trois, six mois, peut-être un an...
    - Tu m'invites ? Moi aussi j'aimerais connaître la Gréce.
    - N'y compte pas, Néron ne veut même pas emmener sa troisiéme femme, Statilia Messalina, la jolie veuve qu'il vient d'épouser. Je me vois mal lui demander si ma jeune amie peut me suivre.
    - Je disais cela pour plaisanter. Je n'ai nulle envie de participer à ce convoi de courtisans.
    - C'est tout de même un grand honneur d'avoir été choisi ! remarqua Celer.
    - Oui, un honneur que je devrai partager avec un millier de gardes, de costumiers, de perruquiers, de choristes...
    - César ne craint-il pas de se faire assassiner en route ? demanda Sevurus.
    A sa place, je me méfierais.
    - Il sera protégé par Vespasien qui commandera les prétoriens. Et Tigellin sera là. Sans doute sémera-t-il quelques morts sur le chemin mais l'Empereur sera bien gardé.
    - quand partez-vous ?
    - Les jeux ne commencent qu'au printemps mais le champion veut être sur place longtemps avant. Le départ est prévu pour fin octobre.
    Brusquement, comme s'il se souvenait qu'elle était là, il regarda Calpurnia et

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