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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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déclara assez sottement :
    - Je vais avoir de la peine à te quitter... La jeune fille sourit, détachée, comme pour montrer que la séparation la laissait indifférente :
    - C'est une expérience intéressante, dit-elle. Nous verrons si notre liaison survivra à cette longue séparation !
    Celer sentait confusément que les événements tournaient à son avantage :
    - Nous veillerons sur elle, assura-t-il.
    Valerius n'était pas dupe. Il avait toujours pensé que Calpurnia l'abandonnerait un jour pour Celer. Lui aussi esquissa un sourire et dit :
    - J'en suis s˚r !
    Ainsi, début novembre, la légion des histrions se mit en route. Le voyage semblait se dérouler normalement quand, prés de Brindisi, une bande fut surprise alors qu'elle guettait le passage de l'Empereur pour l'assassiner.
    C'était sans compter sur les hommes de Tigellin qui s'emparérent du chef des conjurés, un certain Annius Vincinianius, gendre du général Corbulon, l'un des meilleurs chefs militaires de l'Empire. Etait-il, lui aussi, mêlé
    au complot ? Dans le doute, il fut prié par Tigellin de quitter son commandement en Orient et de rejoindre sur-le-champ l'Empereur en Gréce1.
    Peu aprés cet incident, des émissaires de l'armée d'Asie 1. Celui qui fut, avec Vespasien, le meilleur général de l'Empire, sera exécuté sans vrai procés dés son arrivée
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    apportérent à Néron des nouvelles plus alarmantes : les Juifs venaient à
    nouveau de se soulever. Le peuple d'IsraÎl avait toujours mal supporté
    l'ordre latin, et ses révoltes, fréquentes, se rallumaient sitôt que l'armée romaine avait maîtrisé la derniére. Cette fois, pourtant l'insurrection paraissait plus sérieuse : attaquées par les Juifs, des légions avaient d˚ se replier et évacuer des places importantes au cúur même de la Ville sainte. Le légat de Syrie appelé en renfort avait lui aussi été écrasé C'était, avec la perte probable de la Judée, la premiére défaite militaire grave du régne de Néron. Celui-ci, tout au plaisir de son voyage, en fut trés affecté. Cependant, il réagit avec une promptitude et une fermeté qui étonnérent son entourage baroque. Ne laissant rien paraître de son inquiétude, lui qui avait toujours peur, il prit les mesures militaires qui s'imposaient. Il expédia immédiatement des renforts et, devant l'évidence que les forces orientales étaient mal commandées, détacha, en lui donnant les pleins pouvoirs, le chef valeureux et expérimenté qu'il avait justement sous la main : Vespasien, fort heureux de quitter sa mission policiére et de reprendre son métier de soldat.
    Sitôt débarqué à Corfou, Néron décida de célébrer comme il convenait ce premier contact avec la Gréce. Consulté, Valerius fut prié de mettre en scéne l'événement. Sachant que l'Empereur adorait les déniés, il lui proposa une grande cavalcade à travers l'île, avec toute la troupe costumée, la claque des courtisans et la garde prétorienne en tenue de gala. Néron, monté sur un char, ouvrirait la route menant au temple de Jupiter. Là, il entonnerait un hymne de reconnaissance au dieu suprême qui lui permettait de réaliser le rêve de sa vie. Les hymnes, Valerius connaissait ! Celui qu'il composa fut jugé admirable par Néron :
    - Valerius, ton úuvre mérite récompense, dit-il. D'abord, je juge que je n'aurais pas fait mieux et décide de me déclarer son auteur. C'est déjà là
    une grande satisfac-
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    tion que je t'accorde... et j'y ajoute un cadeau de cinquante mille sesterces.
    Le poéte, qui avait cru devoir se contenter du premier satisfecit, respira en entendant le montant de la somme, remercia comme il devait son illustre bienfaiteur et l'assura qu'il ferait mieux encore pour les grandioses manifestations d'Olympie.
    Il fallait d'abord passer l'hiver et Néron choisit Corin-the, riche cité
    dont le climat lui convenait. Le temps pour Valerius de s'ennuyer, d'aligner des épigrammes, de composer des odes, des discours, de faire répéter l'Empereur qui tenait à apprendre un grand nombre d'úuvres nouvelles, dignes de la Gréce et de Jupiter, capables de lui faire remporter le premier prix, comme si la couronne de lauriers pouvait être décernée à un autre.
    Des lauriers, il en glanait partout o˘ s'arrêtait la troupe impériale. A Olympie d'abord, o˘ l'on avait construit une scéne en h‚te car la ville ne possédait pas de thé‚tre. Pour les joutes athlétiques, il dut se borner aux courses de

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