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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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déchéance, ni même la mobilisation des légions lointaines, celles qui font les nouveaux Césars, mais une phrase dans laquelle Galba le traitait de mauvais chanteur. Tigellin avait eu toutes les peines du monde à calmer sa fureur et à le convaincre que son génie ne pouvait que mépriser des calomnies ridicules.
    - Soit, avait dit Néron, je rentre. Mais la réception que Rome m'offrira doit être digne des lauriers dont j'ai été récompensé en Gréce. Tigellin, repars tout de suite afin d'organiser mon triomphe !
    Les honneurs du triomphe étaient traditionnellement réservés aux généraux qui s'étaient illustrés sur les champs de bataille. Le général, paré en Jupiter, montait jusqu'au Capitole sur un char à quatre chevaux, acclamé

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    par toute la population. Avant lui dans le cortége, le butin et les prisonniers. Aprés, l'armée victorieuse.
    Pour Néron, le butin était constitué de mille cinq cents couronnes, tresses et guirlandes remportées sur les scénes grecques. Derriére les porteurs de récompenses, une seconde armée dressait haut des pancartes sur lesquelles étaient inscrits les noms et la nature des concours. Certains placards soulignaient l'exploit : " Néron César, le premier à avoir ainsi triomphé
    aux jeux Helléniques depuis le commencement du monde. " L'Empereur lui-même, vêtu de pourpre étoilée, suivait sur un char traîné par quatre chevaux blancs. A ses côtés était assis Dio-dore, le célébre harpiste qui l'avait accompagné durant le voyage.
    qui disait que le Sénat boudait César ? Il était là pour l'accueillir, au complet, à la porte du Capitale. Tout au long du parcours décoré de guirlandes, des multitudes l'avaient ovationné, comparé à Apollon, à
    Auguste. Néron pouvait être heureux : son peuple avait compris quel génie musical il avait pour empereur.
    Personne de la maison Sevurus ne s'était déplacé pour acclamer Néron. Le maître était fatigué. quant à Calpur-nia et à Celer, ils ne se seraient pour rien au monde mêlés aux transports d'une foule stupide. Ils avaient voulu aller aux thermes mais ceux-ci étaient fermés pour cause de triomphe impérial ; alors ils étaient restés sagement à go˚ter la fraîcheur du jardin, en commentant un retour qui les intéressait plus que celui de Néron : Valerius avait fait prévenir qu'il était rentré et qu'il viendrait à la maison du Vélabre aprés le défilé.
    Le poéte n'était pas pour eux un sujet tabou, pourtant ni l'un ni l'autre n'aimaient en parler et il était rare que son nom f˚t évoqué dans la conversation. Son retour naturellement modifiait ce consensus :
    - Tes-tu demandé ces derniers dix-huit mois quelle serait ton attitude si Valerius rentrait ? questionna Celer. Sait-il même que nous sommes mariés ?
    - Je ne me suis rien demandé parce que son retour ne me pose pas de probléme. Il n'était pas là, on s'en accommodait. Il revient, je serai contente de le revoir. Valerius a joué un rôle dans une partie de ma vie que je ne renie pas mais qui est révolue. C'est un être de qualité qui m'a beaucoup apporté à une époque o˘ j'étais désemparée. Je voudrais, vois-tu, qu'il reste notre ami.
    - Bien s˚r. Mais est-ce que je ne cours pas un risque ? N'allez-vous pas être tentés de reprendre une liaison qui, tout de même, n'a pas été
    l'aventure d'une heure ? Vous avez failli vous marier...
    - Non ! Cela n'a jamais été dans mon intention. J'ai toujours su que c'était toi que j'épouserais. Vois-tu, Celer, si tu as confiance en moi, nous pouvons revoir Valerius et même renouer des liens d'amitié. Sinon il faut cesser toute relation avec lui. C'est à toi de répondre.
    - Nous reverrons Valerius. Je suis devenu son ami lorsqu'il était ton amant, je ne vais pas rompre cette amitié parce que je suis devenu ton mari ! Il faut dire, ma chérie, que notre histoire n'est pas banale. Ovide, dans son Art d'aimer, n'a pas imaginé une telle situation.
    - Elle est exceptionnelle parce que nous sommes des êtres exceptionnels. Ce n'est pas mal, crois-moi, d'être différents ! Je crois que nous devons tous les deux cette gr‚ce à Sevurus.
    - Oui, petite súur, viens dans mes bras... Aprés, nous préparerons une amphore de vin pour recevoir Valerius. Il doit en avoir, des choses à
    raconter sur le voyage ! Je m'en réjouis à l'avance.
    - Une vraie commére du Trastevere .'Voilà ce que tu es.
    - Parler du génie de César n'est pas du commérage, ma

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