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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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arrangeaient les phaléres dorées de leur poitrail. A leur tour les auriges casqués, bandes molletiéres serrées et fouet à la main, arrivaient et montaient sur leur char. Le spectacle était minutieusement réglé et le public suivait dans un bruyant enthousiasme le rituel qui précédait le départ.
    Le son des trompettes annonça que celui-ci était proche. En effet, le consul Syllatus s'était levé et tous les regards se fixérent sur sa tunique écarlate et sa toge brodée dont les pans suivaient les caprices du vent.
    Une derniére note de trompe et le moment tant attendu arriva : d'un geste large, il lança dans l'aréne son mouchoir de soie blanche. Un long cri, sorti de cent mille poitrines, emplit le cirque, couvrant le roulement des chars qui disparaissaient dans un nuage de poussiére.
    Avec une s˚reté prodigieuse qui arrachait à chaque passage des hurlements d'admiration et d'encouragement, les cochers guidaient leur quadrige pour serrer les bornes de pierre au plus prés dans les deux virages de bout de piste. Le danger était constant au long des sept tours à couvrir. Une borne touchée pouvait entraîner un accident grave : char brisé, conducteur et chevaux blessés, parfois la mort. Un virage pris trop large n'était guére préférable : il causait s˚rement une perte de temps et souvent la collision avec un autre char.
    Dans la course qui se déroulait sans incident, un équipage avait pris une bonne avance. Ceux qui avaient misé sur lui exultaient quand, soudain, le char de tête ralentit et se fit doubler par les autres concurrents. Une rêne avait cassé et le cocher ne maîtrisait plus son attelage. Il ne lui restait plus qu'à essayer de le freiner avant de l'arrêter sous les huées des parieurs qui l'avaient choisi.
    Les courses duraient jusqu'à la nuit mais, à la cinquiéme, Calpurnia demanda gr‚ce :
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    - Rentrons, dit-elle. J'ai de la poussiére dans les yeux pour au moins deux jours ! Vous n'avez pas envie de retrouver le calme de notre atrium et le parfum apaisant du jardin ?
    La sortie de l'Ouest n'était pas trés éloignée du Vélabre. Ils longérent les clôtures cintrées derriére lesquelles de nouveaux attelages se préparaient et retrouvérent le chemin de la villa. Calpurnia, la tête encore pleine de cris et de fureur, marchait en silence mais les hommes continuaient à commenter les temps forts des ludi : la défaite de l'aurige le plus fameux, Scorpus, qui comptait plus de trois cents victoires et avait d˚ céder devant un cocher inconnu, et bien s˚r l'exploit de Musclosus, victime de la rupture de ses rênes, qui avait réussi à éviter une collision générale.
    - Et le malheureux s'est fait insulter ! souligna Celer.
    - Ce sont les inconvénients du métier, répondit Martial. Les auriges gagnent des fortunes exorbitantes. Ils sont les idoles d'une foule qui, en revanche, ne leur pardonne rien.
    A la maison, Sevurus dormait sur les coussins de l'atrium. Ses longs cheveux blancs encadraient ses traits délicats et Calpurnia se pencha pour l'écouter respirer :
    - Je trouve le maître bien p‚le et il a le souffle court, dit-elle. Ne pensez-vous pas qu'il faille appeler son médecin ? Je ne l'ai jamais vu ainsi.
    - Moi, souvent, sur le chantier, à la fin d'une journée épuisante. Ne t'inquiéte pas, il va se réveiller et demander, joyeux, ce qui est prévu pour le dîner, assura Celer.
    - Mais aujourd'hui, il n'est pas fatigué, il n'a pas quitté la villa. A moins que ce ne soit la fête d'hier... Attendons, mais s'il ne se sent pas bien tout à l'heure, je cours chercher Textilius qui le soigne depuis toujours.
    - S'il accepte de se déplacer, II est plus vieux que Sevurus et prodigue toujours les mêmes remédes, ces potions d'herbes aux vertus extraordinaires et que je crois imaginaires.
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    - Tu es injuste, Celer. Il connaît bien Sevurus et nous dira au moins s'il est gravement atteint.
    L'architecte, heureusement, se réveilla sans manifester de douleurs.
    - qu'est-ce qu'il vous prend de vous inquiéter ainsi ? Je respire mal, c'est vrai, quand je ne dors pas dans mon lit, c'est la position qui est mauvaise, mais je ne me sens pas malade.
    - Demain je ferai tout de même appeler Textilius. Ne serait-ce que pour nous rassurer, dit Calpurnia qui ajouta : C'est que nous voulons te garder encore longtemps. Parce que nous t'aimons...
    - Mais moi aussi je compte bien rester longtemps parmi vous ! Ce n'est pas parce que j'ai fait mon testament que

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