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Les fiancés de Venise

Les fiancés de Venise

Titel: Les fiancés de Venise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nicolas Remin
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Maximilien.
    — Une requête officielle ?
    — Non, entre deux portes. Le lieutenant de vaisseau désirait savoir où en est l’enquête. Je n’ai pas pu lui donner beaucoup de détails. Cet abruti paraît s’imaginer que je m’occupe de chaque affaire en personne…
    Le commandant en chef mordit si fort dans une noix candie qu’on l’entendit craquer.
    — … et que je suis prêt à répandre des informations internes.
    — Avez-vous une idée de la raison pour laquelle Miramar s’intéresse à cette enquête, baron ?
    — Non, pas la moindre. Et vous ?
    — L’une des dernières personnes à avoir vu la jeune femme en vie est Gutiérrez de Estrada, expliqua Tron qui mit son supérieur au courant du trou dans l’emploi du temps du diplomate. Peut-être le lieutenant de vaisseau et l’ambassadeur se connaissent-ils. Le Mexicain pourrait avoir prié Beust de se renseigner.
    — Vous soupçonnez Gutiérrez ?
    — Je ne pense pas qu’il ait commis le crime lui-même. Mais je ne serais pas surpris qu’il soit mêlé à cette histoire d’une manière ou d’une autre.
    — Y a-t-il des nouveautés que j’ignore ? J’ai lu le rapport de Bossi tout à l’heure.
    — Oui, répondit Tron. Nous avons maintenant un témoin. Par malchance, cette jeune fille sait juste que l’assassin boite. Elle n’a pas pu voir son visage. Toutefois, elle m’a remis un médaillon ramassé près du corps de la victime.
    Le commissaire le sortit de sa poche intérieure, ouvrit le couvercle et tendit l’objet au-dessus du bureau.
    — Il s’agit peut-être du mystérieux amant d’Anna Slataper, poursuivit-il. J’avais pensé faire reproduire le portrait et le diffuser dans les gares et sur les paquebots.
    Profitant de l’occasion, il s’apprêtait à tenir un petit discours sur le progrès des méthodes d’investigation pour rappeler à son supérieur que la questure avait d’urgence besoin d’un laboratoire. Mais il était manifeste que Spaur ne l’écoutait pas. Il considérait la photographie avec une attention soutenue et alla jusqu’à sortir une loupe d’un tiroir pour examiner le cliché de plus près. Le barbu du médaillon semblait le fasciner. Au bout d’un moment, il reposa son instrument sur le bureau et déclara :
    — Ce bijou va rester ici, commissaire.
    Sa mine était sérieuse.
    — Pourquoi cela ? voulut savoir Tron en fronçant les sourcils.
    — Vous ne l’avez jamais rencontré ? lui demanda Spaur dont l’étonnement semblait sincère.
    — Qui ?
    Le commandant en chef fit une grimace et un geste d’impatience.
    — L’homme sur la photographie.
    — Non.
    — Qui a vu le portrait en dehors de la jeune fille et de vous-même ?
    — Le sergent Bossi, c’est tout.
    — Dans ce cas, l’exhorta Spaur, je vous suggère de n’en parler à personne.
    — Mais de qui s’agit-il ?
    Le policier poète lui adressa un sourire grave. Il respira profondément en lui rendant le médaillon.
    — De son Altesse Sérénissime l’archiduc Maximilien.

14
    — Un meurtre commandité ! conclut Bossi un quart d’heure plus tard, dans le bureau de Tron. C’est l’évidence ! Je me demande pourquoi Spaur n’y a pas pensé.
    Le sergent avait accepté de bon cœur le siège que Tron lui avait proposé. Le front plissé, il considérait maintenant la casquette posée sur ses genoux et réfléchissait sans doute aux questions qu’il poserait à Schertzenlechner dans la salle d’interrogatoire. Comme son supérieur ne réagit pas, il ajouta sur un ton officiel une phrase qu’il devait avoir élaborée en vue de l’épreuve orale du concours d’inspecteur de police :
    — Compte tenu des éléments constitutifs dont nous disposons à présent, cette déduction me paraît s’imposer.
    Tron sourit.
    — Le commandant en chef ne connaît pas l’intégralité des éléments constitutifs. Il ne pouvait donc pas en arriver à votre conclusion.
    — Qu’entendez-vous par là, commissaire ?
    — Je ne lui ai pas confié que la description de l’assassin s’applique au secrétaire particulier de Maximilien. Enfin, quand je dis description , je pense à sa démarche. Nous ne savons rien d’autre. Cela manque de précision.
    — On ne peut pas nier que Schertzenlechner boite, s’entêta Bossi.
    — Certes, mais il n’est pas le seul, à Venise ! Parler de crime commandité me paraît une déduction quelque peu hâtive.
    Tout en réfléchissant, Tron tirait sur sa

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