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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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profond soupir, il se leva et rentra dans l’auberge. Il ne savait ni où ni quand… mais il allait devoir discuter à nouveau avec Percy. Il était consterné de constater que cette perspective ne l’inquiétait nullement.

5
    Les lignes Ley
    Brianna s’arrêta dans la salle d’observation des poissons. Ce n’était pas encore la saison de reproduction, quand, lui avait-on raconté, les grands saumons se bousculaient dans les cascades des bassins qui leur permettaient de remonter le barrage de Pitlochry. Néanmoins, de temps à autre, un éclat d’argent vous aveuglait, un poisson luttant contre le courant avant de bondir dans le tube qui le mènerait à la prochaine passe de l’échelle à saumons. La salle elle-même était un réduit blanc à la vitre à moitié envahie d’algues. Elle s’y était arrêtée pour rassembler ses idées – ou plutôt pour effacer certaines d’entre elles – avant de pénétrer dans le barrage.
    Il était ridicule de s’inquiéter pour un événement qui s’était déjà produit. Elle savait que ses parents allaient bien. Ou plutôt, rectifia-t-elle, qu’ils étaient sortis vivants de la prise de Ticonderoga. Il restait un bon nombre de lettres.
    Il ne tenait qu’à elle de toutes les ouvrir et de savoir. C’était l’aspect le plus absurde de la situation. Les lettres étaient merveilleuses mais, parallèlement, Brianna était consciente que même la plus complète ne pouvait tout dire. Selon le livre de Roger, le général Burgoyne avait quitté le Canada début juin, marchant vers le sud pour rejoindre les troupes du général Howe, coupant pratiquement la colonie en deux. Le 6 juillet 1777, il s’était arrêté pour attaquer Fort Ticonderoga. Que…
    — Coimhead air sin ! lança une voix derrière elle.
    Elle sursauta en découvrant Rob Cameron qui montrait du doigt la vitre de l’observatoire. Elle se retourna juste à temps pour apercevoir un immense poisson argenté, le dos saupoudré de taches noires, faire un puissant bond à contre-courant avant de disparaître dans la cascade.
    Le regard émerveillé, il s’exclama :
    — Nach e sin an rud as brèagha a chunnaic thu riamh ? (N’est-ce pas la plus belle chose que vous ayez jamais vue ?)
    — Cha mhór ! répondit-elle.
    Elle était sur ses gardes mais ne put s’empêcher de sourire.
    — Aha ! Vous parlez donc bien le gàidhlig  ! Mon cousin me l’avait dit mais je ne l’ai pas cru, à cause de votre accent guindé de Boston.
    Il prononça cette phrase en pinçant les lèvres, imitant ce qu’il pensait être l’accent bostonien. Brianna se retint de lever les yeux au ciel. Il poursuivit :
    — Pourtant, quand vous parlez en gaélique, votre accent ressemble alors à celui qu’on entend dans les îles… à Barra, ou encore à Uist.
    — Mon père est écossais. Je le tiens de lui.
    Il la regarda différemment, comme si elle était une nouvelle espèce de poisson se balançant au bout de sa ligne.
    — Ah oui ? Il est du coin ? Comment s’appelle-t-il ?
    — James Fraser. (Elle ne prenait pas de risques ; il y en avait des dizaines dans la région.) Il… euh… il n’est plus là.
    — Ah, c’est dommage, dit-il avec sincérité en lui effleurant brièvement le bras. J’ai perdu mon père l’année dernière. C’est dur, hein ?
    — Oui, répondit-elle simplement.
    Elle le contourna pour sortir mais il lui emboîta le pas.
    — Vous avez des enfants, m’a dit Roger.
    Il la vit tressaillir et sourit :
    — Je l’ai rencontré lors d’une tenue de notre loge maçonnique. C’est un type sympa.
    — En effet, dit-elle, méfiante.
    Elle se demanda pourquoi Roger ne lui avait pas parlé de cette rencontre. Apparemment, ils avaient discuté suffisamment longtemps pour que Rob apprenne qu’il était son mari etqu’ils avaient des enfants. Le jeune homme s’étira et renversa la tête en arrière.
    — Aaaah… il fait trop beau pour rester enfermé dans le barrage. J’aimerais être sur l’eau.
    Il fit un signe vers le torrent où une demi-douzaine de pêcheurs en cuissardes se tenaient dans le courant avec la concentration prédatrice de hérons.
    — Vous pratiquez la pêche à la mouche, Roger et vous ?
    — Moi oui. Vous êtes donc un moucheur ?
    Le souvenir de sa canne ployant dans sa main tandis qu’elle lançait sa ligne lui chatouilla le bout des doigts.
    — J’ai un permis pour pêcher dans la forêt de Rothiemurchus.
    Il semblait fier, comme s’il

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