Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
Vom Netzwerk:
et ne voulait pas le savoir. Le petit livre que leur avait donné Fionna Graham, la petite-fille de Mme Graham, était à l’abri dans un coffre de la Royal Bank of Scotland à Edimbourg.
    — Non, je ne le suis pas, répondit Roger avec franchise. D’un autre côté, nous ne pouvons pas savoir quel âge auront les enfants quand ils le liront. Ce qui me rappelle… Nous devrions prendre des dispositions au cas où il nous arriverait quelque chose avant qu’ils soient assez grands pour qu’on leur raconte… tout.
    Elle eut l’impression qu’un glaçon glissait le long de son dos. Pourtant, il avait raison. Ils pouvaient mourir dans un accident de voiture comme les parents de Claire. Ou Lallybroch pouvait brûler…
    — Enfin… ça m’étonnerait que cette maison-ci puisse être réduite en cendres.
    Elle regardait la fenêtre derrière Roger, enchâssée dans un mur d’une cinquantaine de centimètres d’épaisseur. Cela le fit sourire.
    — Non, j’en doute aussi. Mais les cahiers de Geillis, eux si. Je pensais les relire pour en extraire les informations principales. Elle avait beaucoup à dire sur les cercles de pierres en activité, ce qui est utile. Pour ce qui est du reste…
    — Ça me donne la chair de poule.
    — Oui, j’allais dire que c’était comme de voir quelqu’un sombrer lentement dans la folie sous vos yeux.
    Il lui reprit la liasse de feuilles et la tapota sur le coin du bureau.
    — Ce doit être une déformation d’historien. Ça me semble inconvenant de supprimer la source d’une information.
    Elle fit une moue cynique, indiquant par là que, à ses yeux, Geillis Duncan était avant tout une source d’ennuis. Néanmoins…
    — Tu as raison, dit-elle, la mort dans l’âme. Tu pourrais peut-être en faire un résumé et juste mentionner où trouver les cahiers originaux au cas où quelqu’un se montre vraiment curieux.
    — Ce n’est pas une mauvaise idée.
    Il rangea les feuilles dans son calepin et se leva.
    — J’irai les chercher. Peut-être à la sortie des classes. Je pourrais emmener Jem et lui montrer la ville. Il est assez grand pour faire tout le Royal Mile à pied et il va adorer le château.
    — Ne l’emmène pas au Donjon !
    Il se mit à rire.
    — Comment, tu ne trouves pas éducatif de voir des personnages en cire subissant les pires tortures ? C’est historique, après tout.
    — Justement, ce serait nettement moins horrible si ça ne l’était pas.
    Le regard de Brianna s’arrêta soudain sur la pendule murale.
    — Roger ! Tu n’es pas censé donner ton cours de gaélique à quatorze heures à l’école ?
    Il lança un coup d’œil horrifié à la pendule, attrapa la pile de livres et de papiers sur son bureau et bondit hors de la pièce en déversant un flot de jurons gaéliques des plus éloquents.
    Elle sortit dans le couloir pour le voir embrasser Mandy avant de foncer vers la porte.
    Mandy se tint sur le seuil, agitant la main avec ardeur.
    — Au `evoir, papa ! Veux de la glace !
    Brianna la souleva dans ses bras.
    — S’il oublie d’en rapporter, nous irons en acheter au village plus tard, promit-elle.
    Sa fille dans les bras, elle regarda la vieille Morris orange de Roger crachoter, s’étrangler, trembloter puis démarrer en lâchant un petit pet de fumée bleu. Elle nota mentalement de lui acheter de nouvelles bougies. Mandy se blottit contre elle, murmurant une des phrases en gaélique de Roger parmi les plus pittoresques, tentant de la mémoriser. Brianna baissa la tête et huma le parfum doux de shampooing pour bébé. Cedevait être l’allusion à Geillis Duncan qui la perturbait autant. Elle était bien morte mais, après tout… elle était l’aïeule de Roger. Peut-être que la capacité à voyager à travers les pierres n’était pas le seul caractère à avoir été transmis par le sang.
    Ces traits se diluaient sûrement au fil du temps. Par exemple, Roger n’avait rien en commun avec William Buccleigh MacKenzie, le fils que Geillis avait eu avec Dougal MacKenzie et l’homme responsable de la pendaison de Roger.
    — Fils de sorcière, marmonna-t-elle entre ses dents. J’espère que tu pourris en enfer.
    — On dit pas des g’os mots, maman, la réprimanda Mandy.
     
    Cela se passa mieux qu’il ne l’avait espéré. La salle de classe était pleine à craquer. Outre les enfants, il y avait des parents et même quelques grands-parents. Roger eut un moment de vertige. Ce n’était ni de la panique ni le trac

Weitere Kostenlose Bücher