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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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espionnage ?
    — Je… non. Comment… Pourquoi ?
    Je me rassis tout aussi brusquement.
    — Vous le savez sans doute mieux que moi.
    Effectivement, j’en avais une petite idée. Je refoulai la vague de panique que je sentais monter en moi, songeant à tous les documents que j’avais acheminés d’un point à l’autre cachés dans mon panier, alimentant le réseau secret des Fils de la liberté. M’efforçant de conserver une voix calme, je rétorquai :
    — Quand bien même ce serait vrai, pourquoi diable vous épouserais-je ? Et surtout, pourquoi voudriez-vous m’épouser ? Ce que d’ailleurs je ne crois pas un instant !
    — Croyez-moi pourtant. Je le ferai parce que c’est le dernier service que je puisse rendre à Jamie Fraser. Je peux vous protéger. Une fois que vous serez ma femme, personne ne pourra plus vous toucher. Et vous accepterez parce que…
    Il s’interrompit et lança un regard sombre derrière moi, m’indiquant quelque chose d’un signe du menton. Je découvris les quatre enfants de Fergus blottis sur le pas de la porte. Les filles et Henri-Christian m’observaient avec d’immenses yeux ronds. Germain, lui, fixait lord John, la peur et le défi inscrits sur son beau visage.
    — Eux aussi ? demandai-je. Vous pouvez les protéger ?
    — Oui.
    Je posai les deux mains sur le comptoir comme si cela pouvait me retenir de m’envoler en tournoyant par la fenêtre.
    — Je… Alors d’accord. Quand ?
    Il s’approcha et me prit le bras.
    — Tout de suite. Il n’y a pas de temps à perdre.
     
    Je ne gardai aucun souvenir de la brève cérémonie qui se tint dans le salon de la maison de lord John. De toute cettejournée, la seule image que je conservai était celle de William officiant comme témoin aux côtés de son père – de son beau-père. Grand, le dos droit, ses yeux de félin posés sur moi avec une compassion indécise.
    Je me souviens d’avoir pensé avec une lucidité inhabituelle : Il ne peut pas être mort. Il se tient là devant moi.
    Je répétai ce qu’on me soufflait puis fus escortée à l’étage pour me reposer. Je m’endormis aussitôt et ne me réveillai que le lendemain après-midi.
    Hélas, à mon réveil, tout était bien réel.
     
    Dorothea ne me quitta pas, veillant sur moi, le front soucieux. Elle tentait de me convaincre de manger, me proposait de petits verres de whisky et de cognac. Sa présence n’était pas vraiment un réconfort, rien n’aurait pu me réconforter, mais elle offrait néanmoins une inoffensive distraction et je la laissai parler, ses paroles coulant dans mes oreilles comme un bruit de source.
    Lord John et William revinrent dans la soirée. Dottie descendit les voir au rez-de-chaussée et je les entendis discuter. Puis il y eut des pas légers et rapides dans l’escalier et elle réapparut.
    — Tante, vous sentez-vous la force de descendre ?
    — Euh… oui, je crois.
    Légèrement décontenancée de m’entendre appeler « tante » je me levai et entrepris de mettre vaguement de l’ordre dans ma toilette. Elle me prit la brosse des mains, me brossa les cheveux, les noua, sortit un bonnet à rubans de nulle part, me le mit sur la tête puis glissa avec douceur mes boucles dessous. Je me laissai faire avant de la suivre docilement dans l’escalier. Je trouvai lord John et William dans le salon, tous deux l’air excités.
    — Mère Claire.
    William s’avança et me baisa la main.
    — Venez donc voir ce que papa vous a trouvé. Nous pensons que ça vous plaira.
    Il m’entraîna vers la table sur laquelle un grand coffret était posé. Il était confectionné dans un bois précieux et était cercléd’or. J’avançai une main pour le toucher. On aurait dit une ménagère mais en beaucoup plus grand.
    Je me tournai vers lord John qui semblait intimidé.
    — Qu’est-ce que… ?
    — C’est… euh… un présent. Il m’a semblé que votre équipement laissait un peu à désirer. Je ne souhaite pas que vous abandonniez votre profession.
    — Ma profession.
    Je sentis un frisson remonter le long de ma colonne vertébrale et s’insinuer dans mes mâchoires. Je tentai de soulever le couvercle du coffret mais mes doigts moites glissèrent, laissant une traînée d’humidité sur le bois brillant.
    — Non, non, il s’ouvre ainsi.
    Lord John tourna le coffret vers lui, actionna un mécanisme caché, souleva le couvercle, ouvrit grands les deux battants du devant puis recula d’un pas avec des airs de

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