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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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d’Henry ?
    Il ne pouvait blâmer son neveu. Mme Woodcock était potelée à souhait, avec un ravissant visage et une nature chaleureuse. En outre, elle l’avait arraché aux griffes de la mort lorsque l’officier de la prison locale le lui avait amené, craignant que ce prisonnier potentiellement juteux ne rende l’âme avant d’avoir porté tous ses fruits. Cela créait un lien, même si lui-même n’avait jamais ressenti la moindre tendresse pour aucune des femmes qui l’avaient soigné. Sauf peut-être pour…
    — Bon Dieu, lâcha-t-il malgré lui.
    L’homme en vêtements sacerdotaux qu’il croisait lui lança un regard noir.
    Il retourna mentalement une tasse sur l’idée qui venait de bourdonner dans sa tête telle une mouche inquisitrice. Incapable de se retenir, il la souleva légèrement et découvrit Claire Fraser dessous. Il se détendit.
    Certainement pas une tendresse . D’un autre côté, il aurait été bien en peine de définir ce qu’elle lui avait inspiré. Une sorted’intimité très singulière, au moins. Ce devait être parce qu’elle était la femme de Jamie Fraser et connaissait ses sentiments pour lui. Il chassa Claire Fraser de son esprit et retourna à ses inquiétudes au sujet d’Henry.
    Mme Woodcock était indéniablement charmante, tout comme elle était indéniablement trop attachée à Henry pour une femme mariée. Son époux était un rebelle et Dieu savait quand il reviendrait ! Au moins, il n’y avait pas de danger qu’Henry l’épouse sur un coup de tête. Il imaginait le scandale si Henry ramenait à la maison la veuve d’un charpentier, au teint foncé de surcroît. Cela le fit sourire et il se sentit soudain plus charitable à l’égard de Mme Woodcock. Après tout, elle avait sauvé la vie de son neveu.
    Pour le moment . Hélas, cette pensée se remit à bourdonner avant qu’il ait eu le temps de retourner la tasse dessus. Il ne pouvait plus l’éviter, elle revenait sans cesse.
    Qu’Henry rechigne à subir une nouvelle opération était compréhensible. Sans compter qu’il était peut-être déjà trop faible pour la supporter. Pourtant, il ne pouvait rester dans son état actuel. Une fois que la maladie et la douleur auraient épuisé ce qu’il lui restait de vitalité, il déclinerait jusqu’à en mourir. Même les appas de Mme Woodcock ne pourraient plus le retenir.
    Non, il fallait l’opérer, et vite. Lors de ses conversations avec le docteur Franklin, ce dernier lui avait parlé d’un ami, le docteur Benjamin Rush, qu’il présentait comme un homme de médecine prodigieux. Il lui avait vivement recommandé de lui rendre visite s’il se trouvait un jour en ville et lui avait même donné une lettre d’introduction. C’était là que Grey se rendait à présent, en espérant que le docteur Rush serait un chirurgien expérimenté ou saurait lui recommander un confrère compétent. Qu’Henry le veuille ou non, l’intervention était inévitable. Il ne pouvait voyager dans son état et Grey avait promis à son frère et à Minnie de leur ramener leur benjamin, s’il était encore en vie.
    Son pied glissa sur un pavé boueux et il faillit s’étaler de tout son long. Il se rattrapa de justesse, se redressa et épousseta dignement sa veste sans prêter attention aux gloussements de deux laitières qui l’observaient.
    Fichtre, elle était de retour. Claire Fraser. Pourquoi ?… Mais à cause de ce qu’elle appelait « l’éther », bien sûr ! Elle lui avait demandé de lui envoyer une bonbonne remplie d’une sorte d’acide et avait expliqué qu’elle comptait produire de l’éther. Non pas l’air pur des espaces célestes mais une substance chimique qui rendait les gens inconscients de sorte qu’on puisse les opérer… sans douleur.
    Il s’arrêta net au beau milieu de la rue. Jamie lui avait parlé des expériences de sa femme. Il lui avait raconté l’incroyable intervention qu’elle avait pratiquée sur un jeune garçon rendu totalement insensible alors qu’elle lui ouvrait le ventre, en extrayait un organe malade puis le recousait. Apparemment, l’enfant s’était ensuite porté comme un charme.
    Il reprit sa route à pas lents. Viendrait-elle ? Le voyage depuis Fraser’s Ridge était pénible et dangereux. Toutefois, c’était l’été et le temps était clément. Cela ne lui prendrait pas plus de deux semaines. Si elle descendait jusqu’à Wilmington, il la ferait venir à Philadelphie par le premier

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