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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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Amandine.
    Percy, surpris, cligna des yeux puis sourit.
    — Sincèrement, John, tu me sidères. Ce n’est pas Claude qui t’a parlé d’Amélie, j’en suis sûr.
    Grey ne répondit pas. Il coinça ses mains sous ses aisselles et attendit. Percy réfléchit un instant puis haussa les épaules.
    — Soit. C’était la sœur aînée de Claude. Mon épouse Cécile est la plus jeune.
    — « C’était », répéta Grey. Elle est donc morte.
    — Cela fait une quarantaine d’années. Pourquoi t’intéresses-tu tant à elle ?
    Percy extirpa un mouchoir de sa manche et se tamponna les tempes. Il faisait chaud et ils avaient beaucoup marché. La chemise de Grey était mouillée.
    — Où est-elle morte ?
    — Dans un bordel à Paris.
    En voyant Grey tiquer, il ajouta avec un sourire narquois :
    — Si tu veux tout savoir, John, je suis à la recherche de son fils.
    Grey le dévisagea longuement puis s’assit à ses côtés. La pierre grise lui chauffa les fesses.
    — Bien, dit-il au bout d’un moment. Aie l’amabilité de m’expliquer de quoi il retourne.
    Percy lui lança un regard méfiant et amusé à la fois.
    — Tu comprendras que je ne puisse pas tout te dire, John. Au fait, j’ai appris que les secrétaires d’Etat britanniques se crêpaient le chignon pour savoir lequel d’entre eux entreprendra une démarche concernant l’offre que je t’ai faite… et auprès de qui. Dois-je y voir ta patte ? Je t’en remercie.
    — Ne change pas de sujet. Je ne te parle pas de ton offre, mais d’Amélie Beauchamp et de son fils. Je ne vois pas en quoi ils sont liés à l’autre affaire. J’en déduis donc que c’est une question personnelle.
    — Ça l’est.
    Percy hésitait. Grey devinait que ses méninges travaillaient à toute allure. Ses yeux, légèrement bouffis et cernés, étaient toujours d’un marron clair et chaud, couleur d’un bon xérès. Il pianota un instant sur la pierre puis se tourna vers Grey d’un air décidé.
    — Fort bien. De toute façon, acharné comme tu l’es, si je ne te le dis pas, tu me suivras dans tout Philadelphie pour m’espionner.
    C’était précisément ce que Grey avait eu l’intention de faire mais il se garda de le lui dire, préférant l’encourager.
    — Dis-moi ce que tu fais ici ?
    — Je recherche un imprimeur du nom de Fergus Fraser.
    Grey battit des paupières ; il ne s’attendait pas à une réponse aussi directe.
    — Qui est-ce ?
    Percy leva une main et replia ses doigts l’un après l’autre en énumérant :
    — Primo, c’est le fils de James Fraser, un ex-jacobite notoire et un rebelle. Secundo, c’est un imprimeur, comme je viens de le dire, et, je le soupçonne, un rebelle comme son père. Tertio, j’ai de bonnes raisons de croire qu’il est le fils d’Amélie Beauchamp.
    Des libellules bleues et rouges voletaient au-dessus du ruisseau. Grey eut l’impression que l’un de ces insectes venait de lui entrer dans une narine.
    — Tu es en train de me dire que James Fraser a eu un fils illégitime avec une prostituée française ? Cette dernière se trouvant être issue d’une vieille famille de l’aristocratie ?
    Il était plus que choqué mais parvint à conserver un ton léger qui fit rire Percy.
    — Non. L’imprimeur est le fils adoptif de Fraser. Ce dernier l’a sorti d’un bordel parisien il y a plus de trente ans.
    Percy essuya un filet de sueur qui lui coulait dans le cou. La chaleur faisait ressortir l’odeur de son eau de toilette. Grey y distingua de l’ambre gris, de l’œillet, du piment et du musc.
    — Comme je te le disais, Amélie était la sœur aînée de Claude. Adolescente, elle fut séduite par un homme beaucoup plus âgé, un aristocrate marié. Elle se retrouva enceinte. La procédure normale eût été qu’on la marie rapidement à un homme complaisant mais la femme de son séducteur mourut subitement. Amélie décréta alors que, puisqu’il était désormais libre, il devait l’épouser.
    — Il était disposé à le faire ?
    — Non, mais le père d’Amélie le voulait, lui. Il estimait sans doute qu’une telle alliance renforcerait la fortune familiale ; le comte était très riche et, bien que ne s’intéressant pas à la politique, il occupait une position d’influence dans le monde.
    Le vieux baron Amandine avait d’abord été prêt à étouffer l’affaire mais, commençant à entrevoir les possibilités qui s’ouvraient à lui, il s’était fait plus audacieux et avait

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