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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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salle.
    Des poignées de boue et des pierres furent lancées, certaines entrant par la porte ouverte et la fenêtre brisée et accompagnées d’un patriotique « Longue vie au roi ! ».
    — Que l’on châtre la brute royale ! hurla le jeune homme qui avait parlé à Grey un peu plus tôt.
    Puis, comme un seul homme, la moitié des occupants de la taverne se précipita dans la rue, certains s’arrêtant au passage pour briser le pied d’un tabouret afin d’aider au débat politique qui allait s’ensuivre.
    Grey craignit un instant que Rush ne soit mis en charpie par les loyalistes avant d’avoir pu sauver Henry mais le médecin et quelques autres, apparemment eux aussi d’éminents insurgés, se tinrent à l’écart et, après s’être brièvement consultés, décidèrent de s’éclipser en passant par les cuisines.
    Grey se retrouva seul en compagnie d’un certain Paine, du Norfolk. Mal nourri, mal fagoté, affublé d’un gros nez et doté d’une personnalité haute en couleur, Paine avait des opinions très arrêtées sur la liberté et la démocratie. Il possédait également un remarquable répertoire d’épithètes concernant le roi. Trouvant la conversation laborieuse, d’autant qu’il ne pouvaitexprimer aucune de ses propres opinions sur ces sujets, Grey s’excusa dans l’intention de suivre Rush et ses amis par la porte de derrière.
    Dehors, la rixe avait suivi un bref crescendo avant de se conclure par un finale prévisible : la fuite des loyalistes. Les gens commençaient à rentrer dans la taverne, portés par une vague d’indignation vertueuse et d’autocongratulations. Parmi eux se trouvait un homme brun, mince et grand, qui, tournant la tête en pleine conversation, croisa le regard de Grey et se figea.
    Grey s’approcha de lui en espérant que les battements de son cœur ne couvraient pas les bruits de la rue.
    — Monsieur Beauchamp ? Pourrais-je avoir un moment en privé avec vous ?
    Sans attendre sa réponse, il saisit Perseverance Wainwright par la main dans ce qui pouvait paraître un salut cordial mais était en réalité une poigne de fer.
     
    Il ne pouvait amener Percy dans la maison qu’il avait louée pour Dottie et lui. Sa nièce ne l’aurait pas reconnu puisqu’elle n’était pas née à l’époque où Percy avait disparu de sa vie, mais Grey réagissait avec cet instinct qui l’aurait empêché de donner un serpent venimeux comme jouet à un petit enfant.
    De son côté, Percy ne proposa pas d’emmener Grey dans ses quartiers. Sans doute ne voulait-il pas qu’il sache où il demeurait au cas il choisirait de disparaître discrètement. Après un moment d’indécision (car il ne connaissait pas encore bien la ville), Grey accepta la proposition de Percy de se rendre dans le terrain communal baptisé Southeast Square. Tout en le guidant, Percy expliqua :
    — C’est un cimetière des pauvres. Ils y enterrent les étrangers à la ville.
    — L’endroit idéal !
    Percy n’entendit pas ou préféra ne pas relever le sarcasme. Le terrain était assez éloigné et ils n’échangèrent que peu de mots, les rues étant bondées. Ici et là, des banderoles rayées pendaient aux fenêtres. Toutes comportaient un champ d’étoiles – mais Grey ne vit jamais deux fois la mêmedisposition – et des rayures de tailles et de couleurs variées, rouges, bleues et blanches pour certaines, uniquement rouges et blanches pour d’autres. Malgré l’atmosphère festive, il y avait de la frénésie dans l’air ainsi qu’une sensation de danger. Philadelphie était peut-être la capitale des rebelles mais ce n’était pas une place forte.
    Le cimetière était plus calme, ce qui n’avait rien d’étonnant. Il était également étrangement agréable. Ici et là, des panneaux en bois indiquaient les rares détails connus sur le défunt gisant dessous. Personne n’avait d’argent à dépenser pour offrir une pierre tombale à un inconnu mais une âme charitable avait érigé une grande croix en bois sur un socle au centre du terrain. Sans se consulter, les deux hommes se dirigèrent vers elle en longeant le cours d’un petit ruisseau.
    Grey se demanda si Percy n’avait pas choisi ce lieu pour se donner le temps de réfléchir en chemin. Lui-même avait eu tout loisir de cogiter si bien que, lorsque Percy s’assit sur le bord du socle et se tourna vers lui, il ne s’embarrassa pas de formalités.
    — Parle-moi de la seconde sœur du baron

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