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Les fleurs d'acier

Les fleurs d'acier

Titel: Les fleurs d'acier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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abbayes, avait été armé chevalier par Saint Louis. Quant aux Juifs du royaume de France, depuis le concile de Latran (1106), ils étaient contraints de porter sur leur poitrine un insigne spécial : une roue (rota) pour les différencier du reste de la population. Selon les provinces, les garçons devaient l’arborer entre sept et quatorze ans et les filles entre sept et douze ans.
    Cette roue (ou rouelle) fut tout d’abord verte. En succédant à son père, Philippe VI, Jean le Bon décida qu’elle serait mi-partie de blanc et de rouge. Toutefois, afin qu’on les distinguât mieux encore, les femmes juives devaient porter un voile appelé orale ou cornale et les hommes un chapeau pointu ou une aumusse jaune terminée par une sorte de pointe. Les roues devaient être toujours pleines. Les Juifs qui voyageaient étaient dispensés de les porter.

ANNEXE II DE LA SIGNIFICATION
DU MOT
« DESTRIER »
    L’étymologie du mot destrier a laissé bien des chercheurs perplexes. Le Robert précise que le destrier était conduit de la main dextre quand le chevalier ne le montait pas. La note qui lui est consacrée ajoute : «  Cheval de bataille au Moyen Âge, opposé à palefroi, cheval de cérémonie. » D’autres dictionnaires se contentent d’un «  cheval de bataille  », ce qui est vraiment peu.
    Des « connaisseurs » avancent trois solutions qui, selon le grand spécialiste Gilles Raab [412] , relèvent de la plus haute fantaisie et sont même carrément absurdes pour tout cavalier ayant quelque pratique des chevaux.
    Les voici :
    1. – Les chevaliers menaient leur cheval de bataille de la main droite, d’où le nom de destrier. Cette explication est aisément « démontable » par une simple observation des milliers de chevaliers représentés dans l’iconographie : miniatures, fresques, dessins à la plume, etc., la statuaire et surtout la sigillographie, sans oublier la tapisserie de Bayeux. Tous les combattants médiévaux maniaient leurs armes (épée, lance, masse, etc.) de la main droite et conduisaient leurs montures de la main gauche : le côté de l’écu.
    2. – Les écuyers à pied amenaient le cheval de bataille à leur seigneur de la main dextre, celle-ci étant la plus noble et la plus vigoureuse… Mais d’autres estiment que la main senestre était la plus noble, puisque côté cœur, elle arborait les armes du seigneur peintes sur son écu et ne pouvait servir aux fonctions « viles ».
    Or, le destrier étant un cheval particulièrement chaud, puisque mâle entier, on le tenait à deux mains : la dextre à 15 cm environ de l’anneau du licol, maintenant la longe en boucle autour des naseaux, et la senestre, en sécurité, tenant l’autre extrémité du licol (croquis n° 1). Au Haras du Pin, deux écuyers tiennent les étalons de chaque côté (croquis n° 1).
    En revanche, s’il s’agit d’un cheval froid, la main « vigoureuse » n’a guère d’importance : on en tiendra même aisément deux, un dans chaque main, qu’il s’agisse de destriers, de palefrois, roncins ou sommiers.
    3. – Une explication plus incorrecte existe. Certains hippologues prétendent que le mot destrier vient du fait qu’on faisait galoper le cheval de bataille (ou de tournoi ou de joute) sur le pied droit. Or, c’est très exactement le contraire. À partir du XIV e  siècle en particulier, quand on jouta « à la toile » pour mieux protéger les chevaux, les jouteurs se croisèrent systématiquement sur leur gauche, côté écu, en s’efforçant de galoper sur le pied gauche de leur monture afin d’assurer – les demi-voltes autour de la toile ou barrière se faisant à gauche – un meilleur équilibre à leur cheval qui tournait autour du pivot de son antérieur gauche. Les voltes à gauche avec galop sur le pied droit peuvent provoquer des déséquilibres et chutes de cheval. Naturellement 90 % des chevaux galopent sur le pied droit ; il suffit de les observer lorsqu’ils courent en liberté, au pré. Cela tiendrait à leur position fœtale. Ils sont plus souples d’un côté. Ce n’est que par le travail que l’on obtient le galop « à gauche ».
    Voici maintenant l’explication de Gilles Raab : elle lui fut donnée par la définition du verbe médiéval fauconner : se mettre en selle au pied droit (à la façon des fauconniers qui montaient à cheval en portant l’oiseau sur leur poing droit).
    — D’après le Greimas [413] le mot destrier

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