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Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Titel: Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Alfred (de) Janzé
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catholiques et les
protestants, le samedi comme le veulent les juifs, le vendredi
comme le font les musulmans, peu importerait.
    Mais l’organisation des grands services
publics, comme les chemins de fer, les postes, les télégraphes, ne
permettent point l’arrêt complet de la vie nationale à un jour
déterminé.
    En outre, certains ouvriers ; – soit que
leur travail, comme celui des hauts-fourneaux par exemple, ne
puisse subir d’interruption, soit qu’il leur faille travailler sans
relâche, pour subvenir aux besoins de leurs familles avec des
salaires
insuffisants
,

sont obligés de
travailler sept jours sur sept ; d’autres, après avoir
travaillé six jours pour leurs patrons, travaillent le septième
jour pour eux-mêmes ; de quel droit les empêcher de le
faire ? Si le législateur imposait aux salariés un jour de
repos
obligatoire
, il serait moralement tenu de leur
allouer, en même temps, une indemnité équivalente à la rémunération
de la journée de travail qu’il leur ferait perdre par cette
prescription arbitraire.
    Ce qui était vraiment obliger les huguenots à
faire
chose contre leur conscience
, c’était de les
astreindre à laisser
tendre
leurs maisons les jours de
fêtes catholiques sur le chemin que devaient suivre les
processions ; on tendait leurs maisons, malgré eux, ils
étaient même contraints de payer les frais de cette décoration
forcée, bien que l’édit de Nantes portât, qu’ils ne contribueraient
aucune chose pour ce regard.
    Mais ce qui devint pour les huguenots une
véritable persécution ce fut la persistance que l’on mit à vouloir
les contraindre à se mettre
en posture de respect
(chapeau
bas ou à genoux) quand ils se trouvaient sur le passage d’un prêtre
allant donner le viatique à un malade, ou d’une procession dans
laquelle était porté le Saint-Sacrement.
    De nos jours encore on a vu plus d’une fois se
produire des scènes de violence regrettables, quand des prêtres
trop zélés ou des fidèles échauffés ont voulu obliger les passants
à se découvrir devant le Saint-Sacrement porté dans une procession.
C’est, pour éviter ces scènes fâcheuses que, dans les villes où il
y a exercice de plusieurs cultes, on interdit aux processions
catholiques de sortir dans les rues, et que, dans certaines grandes
villes, le viatique est porté aux malades sans cérémonie,
inostensiblement
. Sous Louis XIV et sous Louis XV,
l’ardeur des passions religieuses renouvelait presque chaque jour
de violentes querelles entre les catholiques et les protestants,
ceux-ci refusant d’accorder une marque de respect à ce qu’ils
appelaient
un Dieu de pâte.
    Le Synode de Charenton en 1645 avait
sévèrement censuré les huguenots qui, à la rencontre du
Saint-Sacrement, ôtaient le chapeau, et, pour éviter le reproche
d’avoir salué un objet qu’ils tenaient pour
une idole
,
disaient qu’ils rendaient cet honneur,
non à l’hostie
,
mais au prêtre qui la portait et à la compagnie qui le
suivait.
    « Le Synode, dit Élie Benoît, faisant de
cet acte de révérence, et de cette équivoque honteuse, une affaire
capitale, représenta cette complaisance qu’on avait pour les
catholiques avec des couleurs qui devaient
en donner
l’horreur
. »
    C’était donc une obligation de
conscience
pour les protestants, ou de fuir la rencontre
du Saint-Sacrement, ou, s’ils ne pouvaient l’éviter, de se laisser
condamner à l’amende édictée contre ceux qui refusaient de se
mettre en
posture de respect.
    Les condamnations étaient fréquentes, car la
populace se faisait un jeu d’empêcher les huguenots de s’enfuir à
l’approche du Saint-Sacrement. À Fécamp, même, un protestant ayant
été poursuivi jusqu’au fond de l’allée d’une maison où il était
réfugié par le curé et par le vicaire qui portaient le
Saint-Sacrement, se vit condamné pour avoir refusé de s’agenouiller
devant l’idole. À Metz, raconte Olry, pour surprendre plus
facilement les protestants,
on épargnait
le son de la
petite clochette, agitée d’habitude par la personne précédant le
prêtre qui portait le Saint-Sacrement. La terreur de subir cette
fâcheuse rencontre était devenue telle que les domestiques
huguenots, quand ils entendaient le son des clochettes attachées
aux tombereaux destinés à enlever les immondices, rentraient à la
hâte au logis au lieu de venir apporter les ordures à ces
tombereaux.
    Louvois qui connaissait

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