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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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collier…
    — C’est stupide ! Ce machin n’est même pas beau… alors qu’elle a des bijoux magnifiques ! Elle a hérité en particulier d’un diadème ayant appartenu à ma belle-mère et qui me seyait particulièrement. Et au sujet des bijoux auriez-vous enfin quelque chose d’intéressant en vue ? Parce que naturellement vous êtes venu ici pour acheter un joyau quelconque ? Vous n’avez pas l’habitude de vous déranger pour rien. Surtout aussi loin de Venise ? Alors qu’est-ce que c’est ?
    À mesure qu’elle parlait, Aldo regrettait de moins en moins sa présence même s’il l’avait considérée tout d’abord comme une catastrophe. En fait c’était peut-être le Ciel qui l’envoyait. Il alluma pleins phares son plus aimable sourire :
    — Un projet encore vague, lady Ava, né d’une information pas très précise que l’on cherche à vérifier.
    — Mais qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? s’écria-t-elle déjà excitée.
    — Une croix de diamants, de rubis et de perles avec des pendants d’oreilles assortis…
    Elle fit la grimace :
    — Une… croix ?
    — … ayant appartenu à une grande-duchesse de Florence et à au moins une reine de France : Marie de Médicis. Des joyaux splendides ! La croix est grande comme ça, continua-t-il en définissant à deux mains la taille approximative.
    — Ah ?… Ah ! C’est bien ! C’est même très bien ! Et où est-elle ?
    — J’ai l’assurance que la parure se trouve à Newport mais j’ignore qui la possède.
    — Je peux peut-être vous aider ? Je connais à peu de choses près les cassettes à bijoux de toutes ces femmes qui viennent parader…
    — Merci de m’offrir votre aide, lady Ava, il est certain qu’elle aurait pu m’être précieuse mais cette fois la tâche me paraît au-dessus de mes forces puisque je ne peux plus compter sur mon assistant habituel. Ce que je souhaite faire avant de rentrer chez moi, c’est de sortir mon ami Adalbert des mains du shérif Morris… et du piège où les Ivanov l’ont fait tomber. Madame votre fille refuse d’admettre que ces gens ont voulu le perdre dans son esprit, même sachant – ce que je viens de lui apprendre – que ce collier est seulement un faux.
    — Les Ivanov ? C’est quoi ?
    — Des cousins ! lança Alice hargneuse depuis le canapé où elle était allée se réfugier. Caroline Van Druysen et son époux.
    — Cette jeune dinde et son cosaque ? Si tu cousines avec eux cela te regarde mais moi je m’y refuse ! Des moins-que-rien ! Et c’est à ces gens que tu accordes ta confiance ? Comme si tu ne savais pas que Caroline te jalouse et que son grand imbécile de cosaque fait tout ce qu’elle veut…
    — En l’occurrence ils m’ont rendu service ! affirma Alice aussi raide dans son lin plissé qu’une statue pharaonique.
    — Ce n’est pas le terme que j’emploierais ! Et puis va donc te changer ! Le thé va bientôt être servi et tu es grotesque ! Venez, vous, je vous emmène !
    Elle passa son bras sous celui d’Aldo et l’entraîna d’autorité, si vite qu’il n’eut même pas le temps de saluer sa fille. Arrivée dans le hall immense où une dizaine de serviteurs trimballaient ses innombrables bagages, elle le coinça contre un oranger empoté dans de la porcelaine chinoise :
    — Si je sors votre égyptologue de prison, continuerez-vous à rechercher votre parure ?
    Elle fonçait tout droit dans la direction qu’il espérait lui voir prendre. Aussi fit-il seulement mine de réfléchir :
    — Il est certain que cela me rendrait courage. Je ne vous cache pas qu’en ce moment, j’en manque un peu…
    — Bon sang, secouez-vous mon garçon ! Si je vous rends votre ami blanc comme neige – je crois d’ailleurs qu’il n’est aucunement impliqué dans cette histoire de fous ! – je veux que vous me promettiez de reprendre vos recherches avec lui.
    — Je peux seulement m’engager pour moi-même. Il est possible qu’il veuille d’abord restituer le vrai collier aux béliers à sa propriétaire…
    — Pourquoi pas ? L’un n’empêche pas l’autre et vous mènerez de front les deux enquêtes ! fit-elle avec désinvolture.
    Cette femme était incroyable ! Elle parlait de cela avec autant d’insouciance que s’il s’agissait d’aller acheter des cerises et des pommes au marché. Mais l’aide qu’elle apportait était plus que bienvenue. Il était temps de

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