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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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viens !… Au fait, pourriez-vous venir me chercher ?
    — Avec joie ! Je serai devant l’hôtel dans une demi-heure.
    Il était même si heureux qu’il oublia de demander à sa voyageuse ce qu’elle comptait emporter comme bagages. Aussi quand la petite Amilcar s’arrêta devant l’entrée du Ritz donnant sur la rue Cambon, le bagagiste qui arrivait avec une malle cabine et deux valises faillit-il se mettre à pleurer :
    — On n’y arrivera jamais, dit cet homme. À moins d’en mettre à la place du chauffeur et du passager, auquel cas je ne vois pas comment ça pourrait marcher…
    — Je n’ai pourtant pris que le strict nécessaire, gémit Pauline qui n’imaginait sans doute pas qu’un égyptologue célèbre puisse rouler dans autre chose qu’une Rolls, une Bentley ou une Hispano-Suiza…
    — Ne nous affolons pas ! décréta Adalbert un rien vexé. Il n’y a qu’à faire venir un taxi et il conduira vos bagages à Versailles.
    L’expédition ainsi arrangée, Pauline découvrit vite le plaisir qu’il y avait à remonter les Champs-Elysées à l’air libre par un beau jour de juin. Même le bruyant pot d’échappement lui parut amusant…
    On traversa le bois de Boulogne, le pont de Saint-Cloud puis la côte dont on escalada la pente raide. Tout allait au mieux quand à la sortie de Ville-d’Avray on trouva la route barrée par un camion et une grosse voiture noire qui s’étaient rentrés dedans. Plus des gendarmes, deux policiers et des badauds…
    — Un accident ! constata Adalbert. Il ne nous reste qu’à reculer et à chercher un autre chemin…
    Une ambulance arrivait derrière eux et stoppait parce que la voie n’était pas assez large. Comme ils étaient près de l’accident, le conducteur leur intima l’ordre de se pousser un peu sur le bas-côté et de n’en plus bouger.
    — Diable ! fit Adalbert, ce doit être grave ! Je vais voir !…
    Quand il revint quelques instants plus tard, il était décomposé et naturellement Pauline s’inquiéta :
    — Si ça ne vous fait rien, répondit-il, nous allons suivre cette ambulance jusqu’à l’hôpital de Saint-Cloud !
    — Vous connaissez le ou les blessés ?
    — Il n’y en a qu’un mais c’est le commissaire principal Langlois qui se rendait à Versailles pour s’occuper d’Aldo…
    — C’est sérieux ?
    — C’est justement ce que je veux savoir…

CHAPITRE XII
DE MAL EN PIS
    Atteint d’une fracture au bassin, Langlois était aux mains du chirurgien quand Adalbert et Pauline quittèrent l’hôpital de Saint-Cloud, soulagés de le savoir hors de danger. Le premier restait cependant sombre. Des semaines passeraient avant que le policier puisse reprendre son activité. Son collègue versaillais allait avoir largement le temps de faire autant de dégâts qu’il voudrait et Aldo de disparaître définitivement de la surface de la Terre.
    Aussi, après avoir déposé sa passagère au Trianon Palace, Adalbert encore tout bouillant de colère et de déception fonça-t-il sur l’hôtel de police. Il trouva Lemercier dans la salle des inspecteurs en train de donner des ordres à ses subalternes. Il piqua droit dessus :
    — Je viens vous annoncer une nouvelle qui va vous faire plaisir, lâcha-t-il sans respirer. Le commissaire principal Langlois vient d’avoir un accident d’auto en traversant Ville-d’Avray…
    — Et pourquoi cette nouvelle devrait me plaire ? fit l’autre en tournant vers lui un œil de granit.
    — Mais parce que c’est vous qu’il venait voir. Il voulait vous expliquer qu’en prenant Morosini pour un truand vous vous trompez de bout en bout ! Sans compter que vous jouez avec sa vie !
    Lemercier le considéra un instant puis :
    — Et de cinq !… Suivez-moi !
    En trois pas il eut atteint la porte de son bureau qu’il ouvrit largement découvrant M me  de Som-mières, Marie-Angéline, Quentin Crawford et Olivier de Malden répartis sur divers sièges :
    — Voilà !… Vous voyez, il ne manquait plus que vous ! Mais entrez donc ! Plus on est de fous plus on rit !
    Aussitôt Tante Amélie fut debout :
    — Il s’agit de la vie de mon neveu, monsieur, et je ne suis pas venue pour rire !
    — Je n’en ai pas plus envie que vous. Sauf le respect que je vous dois, mesdames et messieurs, vous me cassez les pieds et surtout vous me faites perdre mon temps. Alors, par pitié, foutez-moi la paix et laissez-moi travailler ! Merci de votre visite !
    Cette

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