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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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la propriété d’autrui ? Je ne suis pas fou !
    Langlois ne put s’empêcher de rire :
    — En dépit du risque… réel, vous auriez dû, tout de même. Je répète ce que vous avez entendu chez la marquise : c’est un excellent policier en dépit d’un caractère épouvantable et de cette manie qu’il a de prendre les gens en grippe !
    — Après ce qui s’est passé entre nous vous voulez que j’aille lui déballer mon histoire ?
    — Plus maintenant ! Cela dit, rentrez à Versailles et faites de votre mieux pour retrouver les traces de Morosini. De mon côté, je vais m’y rendre cet après-midi afin d’essayer de remettre en place les idées de Lemercier. Étant donné l’amplitude que prend l’affaire il est normal que Paris y mette son nez. Mais je ne dirai pas que je vous ai vu.
    Sur une dernière poignée de main, les deux hommes se séparèrent. Adalbert reprit sa voiture, passa chez lui rue Jouffroy afin de bavarder un moment avec Théobald, son admirable homme à tout faire.
    Celui-ci était justement en train de mitonner un sauté d’agneau auquel il donnait des soins mélancoliques mais attentifs : c’est tellement triste de cuisiner pour soi seul ! Mais perfectionniste, Théobald, même au fond de la douleur, était incapable de se nourrir d’un sandwich et d’une feuille de laitue mangés sur un coin de table. L’arrivée de son maître le revigora :
    — Ah, Monsieur nous revient enfin !
    — Pas de fol espoir, Théobald, je ne fais que passer prendre mon courrier et voir s’il y a du nouveau. Puis reniflant à la manière d’un chien qui lève une piste : Ça sent rudement bon ? Tu attends du monde ?
    — Non… sauf si Monsieur voulait me faire l’honneur… et l’infini plaisir de déjeuner ici. Je pourrais ajouter des œufs brouillés aux champignons, une salade et une compote de pêches à la cannelle que j’ai faite hier.
    — Oh, ma foi, oui ! Ma maison me manque, tu sais ? Et toi aussi, mais je ne peux pas quitter Versailles en ce moment : les choses y vont de mal en pis. Quant à la cuisine de l’hôtel, même excellente, elle finit par lasser…
    — En ce cas je vais mettre le couvert ! Oh, que je suis heureux !
    — Laisse la salle à manger tranquille ! On va déjeuner dans la cuisine ensemble ! J’en ai pas mal à te raconter…
    Venant après la promesse de Langlois et accompagné d’une bouteille de son bordeaux préféré, ce fut pour Adalbert un réel moment de détente. Sa maison ne lui était jamais apparue aussi agréable. S’il n’y avait eu cette affreuse histoire de la disparition d’Aldo, il se fût glissé dans ses pantoufles avec béatitude et réinstallé dans son vieux fauteuil de bureau en cuir noir pour s’y pencher tendrement sur la découverte récente d’un tombeau royal en haute Égypte qui le passionnait.
    Il en était à se demander si, finalement, il ne pourrait pas emporter le dossier au Trianon Palace afin de l’étudier à ses rares moments perdus quand le téléphone sonna dans l’antichambre. Presque aussitôt Théobald se matérialisa :
    — C’est Mrs Belmont, annonça-t-il. Que dois-je lui dire ?
    — Rien. Passe-la-moi !
    Décidément, cette journée était à marquer d’une pierre blanche puisque Pauline l’appelait ! En fait, la jeune femme était inquiète. Croyant M me  de Sommières rentrée, elle avait voulu déposer sa carte de visite rue Alfred de Vigny mais on lui avait dit que M me  la marquise séjournait encore à Versailles. Aussi s’inquiétait-elle : la vieille dame n’était pas malade au moins ?
    — Non. Seulement tourmentée comme nous tous. Morosini a disparu !
    — Qu’est-ce que vous dites ?… Mais c’est abominable !
    Adalbert lui expliqua de son mieux en essayant de ne point trop dramatiser et en précisant qu’un grand policier allait s’en occuper personnellement mais, là, il perdait son temps. Après un bref silence, Pauline demanda s’il était possible de trouver un appartement au Trianon Palace :
    — J’ai énormément de sympathie pour la marquise et je voudrais être auprès d’elle pendant ces jours si pénibles !
    — Il suffit de téléphoner ! Je le fais dans l’instant et je vous rappelle.
    Quelques minutes plus tard, il avait la réponse : si Mrs Belmont voulait bien se contenter d’une seule chambre, la Direction serait heureuse de la recevoir.
    — Parfait ! dit Pauline. Je laisse ma camériste ici et je

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