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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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exemple. En un mot, mademoiselle, je suis égyptologue…
    — Vraiment ? Et qu’est-ce qu’un égyptologue fait chez moi à deux heures du matin ? Au fait, vous vous appelez comment ?
    — Adalbert Vidal-Pellicorne, pour vous servir. Dois-je ajouter mes décorations et titres universitaires ?
    — Non, je suis certaine que vous avez une imagination débordante…
    — Mais vous guère de suite dans les idées. Puis-je vous rappeler que vous souhaitiez appeler la police ?
    Agacé, Aldo s’empara de l’appareil et demanda le commissariat de Versailles à l’opératrice légèrement ensommeillée qui lui répondit. Elle n’en fit pas moins diligence et une minute plus tard, il obtenait le poste, mais pas le vieux « Dur-à-cuire » qui devait tout de même sacrifier à la ridicule habitude humaine d’aller au lit de temps en temps.
    — Veuillez vous charger d’un message pour lui, s’il vous plaît. Dites-lui que M lle  Autié est de retour… De la part du prince Morosini : M-o-r-o-s-i-n-i !… C’est ça ! Bonne nuit…
    Son petit coup d’audace avait quelque peu calmé la jeune furie. Son regard vert allait d’Aldo à Adalbert comme si elle cherchait à évaluer quel degré de crédibilité elle devait leur accorder. Leur allure, leur élégance – certaine en dépit des traces laissées par l’escalade du mur ! – lui avaient fait penser un instant à ces cambrioleurs mondains que Maurice Leblanc avait mis si fort à la mode car elle était elle-même grande lectrice des aventures d’Arsène Lupin ! – mais l’étrange message laissé par cet homme qui se disait prince lui brouillait les idées. D’autant plus qu’elle se sentait très lasse : la longueur du voyage d’abord puis cette horrible surprise en revenant chez elle… Sans un mot elle traversa la pièce encombrée et disparut derrière la porte de la cuisine pour se passer de l’eau fraîche sur la figure, puis s’en versa un verre avec lequel elle alla rejoindre les intrus qui, entretemps, avaient remis sur pied quelques meubles dont une bergère au coussin lacéré que lui avança Adalbert.
    — Pourquoi ce commissaire devrait-il venir ici ? demanda-t-elle d’une voix lasse.
    — Mais en premier lieu pour constater ce massacre, répondit Aldo. J’espère que vous avez l’intention de porter plainte ?
    — Naturellement mais…
    — Et vous ne savez pas encore jusqu’à quel point vous avez été dépouillée. À ceci s’ajoute la disparition de la boucle d’oreille que vous aviez confiée à Chaumet et qui a été enlevée de Trianon où il l’avait exposée avec les autres joyaux de Marie-Antoinette…
    Il s’interrompit surpris par l’immensité de verte stupéfaction qu’elle levait sur lui :
    — Moi ? souffla-t-elle. J’aurais confié une boucle d’oreille à… Qui avez-vous dit ?
    — Chaumet, le joaillier de la place Vendôme. Avant votre départ pour Florence… C’est de Florence que vous arrivez, si je ne me trompe ?
    — Oui, et de Rome. Je viens d’y passer un mois.
    — Donc, avant votre départ vous lui avez envoyé la copie – fort belle d’ailleurs – d’une girandole de diamants ayant fait partie des bijoux personnels de la Reine en lui demandant d’avoir l’amabilité de l’exposer, bien quelle soit fausse, dans l’espoir qu’elle permettrait peut-être de retrouver la piste de celui qui vous a dérobé la vraie il y a deux ans !
    — Mais c’est une histoire de fous ! Jamais je n’ai possédé de… comment dites-vous ? Gi… randole de diamants ?
    — Oui. On appelle ainsi des pendants d’oreilles. Celle dont je parle se compose d’un diamant soutenant une « larme »… de diamant ! Attendez un instant !
    Tirant d’une poche un carnet de cuir noir et un porte-mine d’or, il exécuta une rapide esquisse du bijou grandeur nature où à peu près.
    — Voilà. C’est à l’échelle et aussi exact que possible.
    La jeune fille prit le carnet pour mieux voir :
    — Vous dites que cela se portait à l’oreille ? Ce devait être lourd.
    — J’en ai connu de plus pesants. Pourquoi ?
    — Parce que mon grand-père a possédé jadis un pendentif semblable à celui-là… et même absolument semblable si j’en crois un portrait qui est dans ma chambre… enfin qui y était avant ce soir, ajouta-t-elle en se levant avec agitation pour passer une autre porte que celle de la cuisine. Les deux hommes la suivirent sans hésiter et se

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