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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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votre ouvrage… Seulement il se trouve que j’ai pour habitude de donner des ordres précis : on doit m’avertir aussitôt qu’il se présente des faits anormaux et ce à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Me ferez-vous la grâce de me confier ce que, tous les deux, vous êtes venus faire ici ?
    Le ton doucereux était lourd de menaces. Il fallait répondre. Pour laisser à Aldo le temps de retrouver son souffle Adalbert s’en chargea :
    — Simple curiosité, commissaire. Si vous nous connaissiez mieux, Morosini et moi, vous sauriez qu’elle est chez nous une seconde nature assoupie par périodes mais qui se réveille toujours lorsqu’il s’agit de joyaux chargés d’histoire.
    — Je suppose, enchaîna Aldo, que M. Langlois a dû vous en toucher un mot ? Non ?
    — Peut-être, concéda « Dur-à-cuire ». Mais vous avez choisi de venir chercher vous-mêmes le bijou authentique.
    — En nous livrant à ce pillage ? fit Aldo avec un haussement d’épaules dédaigneux. Langlois vous a certainement appris aussi que ne sommes pas des truands.
    — Cela ne me donne pas la raison de votre présence ?
    Craignant de voir Aldo exploser, Adalbert reprit la parole.
    — J’explique. Tout à l’heure, chez lady Mendl, vous avez laissé échapper l’adresse de M lle  Autié et comme nous n’avions pas sommeil nous avons décidé de venir faire un tour dans le coin afin de voir à quoi ressemblait sa maison. L’expérience nous a appris que l’aspect d’une demeure peut se révéler pleine d’enseignements sur ceux qui l’habitent.
    — Quoi par exemple ?
    — Que M lle  Autié appartient à une famille ancienne, de gens de goût et occupant sans doute un certain rang dans la société mais qu’elle semble avoir connu des revers de fortune. Tout dans cette maison est de grande qualité mais porte les marques du temps passé, de l’usure…
    — Pas de digressions ! Vous êtes venus, vous avez vu… et vous êtes entrés. Pourquoi ?
    — À travers la grille nous avons constaté qu’une porte-fenêtre était ouverte et que la lumière…
    — … et vous avez sonné ?
    — Non, intervint la jeune fille avec rancune. Ils ont franchi le mur. Regardez plutôt leurs smokings. Si vous les avez déjà vus ce soir ils étaient sans doute plus frais.
    Lemercier s’épanouit soudain comme un bégonia assoiffé sous l’arrosoir :
    — Mais c’est que vous avez raison ! Alors, gentlemen, c’est votre manière de vous introduire chez les gens ? Mon petit doigt me souffle que vous allez être mes hôtes pendant un moment… et quoi qu’en dise notre élégant commissaire divisionnaire. Mon petit doigt me dit aussi que vous êtes venus chercher ce bijou que réclame l’assassin… Fouillez-les ! ordonna-t-il brusquement à ses hommes qui s’exécutèrent aussitôt. Aldo se laissa faire en serrant les dents. Ce n’était pas la première fois qu’il subissait des palpations policières mais le grotesque de leur situation, à Adalbert et à lui, le révoltait. Naturellement, on ne trouva rien.
    — Tant de mal pour si peu de profit ? commenta le commissaire avec un geste circulaire. Vous êtes sûr de ne pas l’avoir avalé ?
    De la façon la plus inattendue Adalbert éclata de rire :
    — Quoi ? La « larme » de la Reine ? Non mais vous avez vu sa taille ? L’un de nous serait en train d’étouffer en ce moment… À moins qu’on ne l’ait coupée en deux pour ingurgiter chacun un morceau ? Et encore, vous devriez essayer la radiographie, commissaire.
    — On verra plus tard. Emmenez-les !
    Menottes aux mains les deux hommes furent poussés vers le jardin. Fou de rage, Aldo se tourna vers la jeune fille qui s’était réfugiée dans sa bergère en fermant les yeux.
    — Qu’attendez-vous, petite sotte, pour lui dire que personne n’aurait pu trouver quoi que ce soit parce qu’il n’y avait rien à trouver…
    — Comment, rien à trouver ? grogna Lemercier.
    — Demandez-le-lui ! En dépit de sa « grande fatigue », elle aura peut-être la force de vous raconter son histoire. Elle prétend n’avoir jamais possédé de « larme », vraie ou fausse, et donc n’avoir jamais pris contact avec Chaumet…
    — Seulement, susurra Vidal-Pellicorne, vous devriez aller voir ce portrait qui se trouve dans sa chambre. À cela près que chez cette charmante enfant pendant d’oreille s’écrit pendentif, cela devrait vous donner du grain à

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