Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
D’un geste machinal elle ôta le torchon de sa tête en considérant d’un air incertain cette grande dame – à l’évidence c’en était une ! – imposante et encore belle dans une longue robe « princesse » en guipure sable telle qu’en portait la reine Alexandra d’Angleterre au début du siècle, une dizaine de sautoirs précieux au cou, avec des gants de suède assortis et un chapeau-plateau supportant des roses de mousseline. Non seulement elle n’était pas ridicule mais on éprouvait en la regardant que c’était la mode actuelle qui était dans son tort. Derrière elle, une voiture d’époque étincelante avec chauffeur en livrée complétait le tableau :
    — Nous vous dérangeons sans doute, continua l’apparition dont les yeux étaient aussi verts que ceux de Caroline elle-même, mais ne pourrions-nous entrer un moment pour parler plus aisément que derrière cette grille ?
    — Nous donnons l’impression d’être dans le parloir d’un couvent… ou d’une prison, compléta sévèrement la cousine qui passait un peu inaperçue en retrait de la marquise.
    — Veuillez m’excuser et vous donner la peine d’entrer.
    Elle ouvrit la grille, fit passer les deux femmes puis referma soigneusement avant de précéder ses visiteuses dans le salon qui avait retrouvé une image présentable… Il était clair que la jeune fille avait dû travailler dur depuis le matin. En admettant même qu’elle se soit couchée car son visage portait des traces de fatigue. Mais elle faisait bonne contenance, offrit deux chaises cannées qui étaient intactes et leur demanda en quoi elle pouvait les aider.
    — À réparer une injustice, sourit la marquise en soulevant sa voilette jusqu’au bord de son chapeau. Du moins je pense que c’en est une. Je voudrais que vous nous racontiez ce qui s’est passé hier soir dans cette maison. Vous avez reçu des visites m’a-t-on dit ?
    — Davantage que je ne l’aurais voulu… Rentrant de voyage plus tard que prévu – mon train a pris du retard ! – j’ai trouvé ma maison bouleversée, fouillée de fond en comble.
    — Que vous a-t-on volé ?
    — Rien pour autant que je puisse en juger : pas même une petite cuillère. Je possède quelques jolis souvenirs de mes parents… et tout est là.
    — Autrement dit, compléta Marie-Angéline, ce que l’on cherchait on ne l’a pas trouvé. Vous avez une idée de ce que cela peut être ?
    M lle  Autié marqua une légère hésitation avant de répondre :
    — Aucune !
    — En ce cas, reprit M me  de Sommières, comment se fait-il que vous ayez fait arrêter mon neveu et son ami ? J’espère que vous ne les avez pas pris pour des cambrioleurs ?
    Instantanément le jeune visage reprit son expression méfiante :
    — Mais si, madame ! Comment appelez-vous des hommes qui s’introduisent dans une demeure en franchissant le mur ?
    M me  de Sommières se mit à rire :
    — Des explorateurs ? Vous n’imaginez pas le nombre d’expéditions de ce genre que ces deux lascars ont menées depuis qu’ils se sont rencontrés, il y a environ huit ans. Mais ils ne travaillaient jamais pour leur profit. Toujours pour quelqu’un ou pour une cause.
    — Ce qui signifie qu’il y a derrière un cerveau, un chef de bande qui dirige leurs actions ?
    — Ça ne va pas, non ? s’écria Plan-Crépin tellement indignée qu’elle en oubliait de châtier son langage. Les avez-vous seulement regardés ? L’un est un archéologue reconnu, célèbre, l’autre un expert en joyaux de préférence princiers ou royaux, encore plus réputé, qui possède un palais à Venise, est marié à la fille d’un banquier richissime et père de trois enfants ! Et vous les avez expédiés en prison sans prendre la peine de respirer ?
    Caroline s’empourpra sous une poussée de colère :
    — C’est ce que l’on fait d’ordinaire quand on trouve chez soi, en pleine nuit, des gens que l’on n’a jamais vus. Voulez-vous me dire ce qu’ils venaient faire ?
    — Je n’en sais rien mais ils ont dû vous le dire avant que vous n’appeliez la police pour les faire embarquer ?
    — Oh, pour parler ils ont parlé ! Un vrai duo, admirablement réglé ! Il était question d’une boucle d’oreille de Marie-Antoinette, ou plutôt de sa copie que j’aurais confiée au joaillier Chaumet pour qu’il l’expose à Trianon dans l’espoir de faire apparaître la vraie ! Une histoire de fous !
    — Ah, vous

Weitere Kostenlose Bücher