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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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seule, renseigna Lemercier. À l’exception d’un cousin au second ou troisième degré. Elle ne l’a pas vu depuis des années et ignore s’il est encore vivant… Ce qui est sans intérêt d’ailleurs dans le cas qui nous occupe : il descendrait de la sœur du grand-père, ce qui ne lui donne pas voix au chapitre.
    — Inutile de perdre du temps à le rechercher, coupa M me  de Sommières et comme il nous est chichement compté, je propose de téléphoner à M lle  Autié pour lui demander si elle peut nous recevoir d’ici une demi-heure, monsieur le commissaire, lord Crawford et moi, bien que je n’appartienne pas au Comité ? Plan-Crépin, prenez cet instrument et appelez cette jeune fille, ajouta-t-elle après avoir reçu l’approbation générale. Seul Aldo avait protesté :
    — Pourquoi pas moi ?
    — Parce que ta présence ne me semble pas souhaitable. Crois-tu que cette malheureuse a envie de te revoir après ce qui s’est passé ?
     
    Un moment plus tard, les trois plénipotentiaires s’entassaient dans la voiture du commissaire, laissant le reste du Comité aux soins de Marie-Angéline qui en profita pour remettre sur le tapis la fameuse soirée à Trianon prévue la semaine suivante dont, dans un instant, personne ne savait plus que faire…
    L’attente ne fut pas longue une demi-heure après ils étaient de retour, rapportant l’autorisation désirée :
    — M lle  Autié n’a fait aucune difficulté, dit la marquise tandis que son neveu la débarrassait de la vaste mante de velours noir dont elle s’était revêtue. Pauvre petite ! C’est vraiment quelqu’un de très bien… Grâce à Dieu elle n’est pas obligée d’assister à cette pénible cérémonie : elle n’a jamais vu la défunte autrement qu’en portrait. Pourtant elle sera là !
    — Depuis plus de vingt ans il ne doit pas rester grand-chose à reconnaître, ronchonna Aldo qui n’avait pas encore digéré d’avoir été laissé de côté.
    Le lendemain, à la tombée de la nuit, on se retrouva au cimetière Notre-Dame, fermé au public depuis plus de deux heures. Il faisait un temps affreux et bien que l’on fût au mois de mai on se serait cru en automne. Et un automne singulièrement grincheux. Il pleuvait à verse et des rafales de vent aigre vous jetaient l’eau à la figure. Il y avait peu de monde dehors quand, en ordre dispersé, ceux qui devaient assister à la funèbre cérémonie rejoignirent la grille où veillait le concierge sous une bâche. L’affaire ayant été tenue secrète, il n’y avait surtout pas le moindre journaliste en vue. Leur quartier général se situait plutôt à la porte du parc vouée à saint Antoine, qui commandait le Hameau et les Trianons. Il y en avait aussi à l’hôtel mais la direction les tenait fermement à l’écart du hall en leur faisant observer qu’elle ne souhaitait pas les voir importuner ses clients : ils devaient se contenter de l’extrémité du boulevard de la Reine et du bar. Pour leur part, Aldo et Marie-Angéline avaient quitté le Palace à pied, enveloppés dans des imperméables neutres, sous des parapluies et par la porte de service, afin d’avoir l’air d’appartenir au personnel. Auparavant ils avaient fermement consigné Tante Amélie dans son appartement.
    On se réunit dans une sorte de hangar attenant à la maison du gardien où des tréteaux avaient été disposés sous une lampe à acétylène qui donnait un éclairage lugubre à souhait. En arrivant, les deux échappés du Palace virent Caroline Autié debout auprès du commissaire, quasi fantomale dans un manteau et un chapeau noirs enfoncé jusqu’aux sourcils, qui la masquaient entièrement. Elle était d’une pâleur extrême. Ce que voyant, Marie-Angéline alla vers elle et prit fermement son bras qu’elle sentit trembler contre elle. L’ombre d’un sourire l’en remercia.
    Les fossoyeurs avaient dû se mettre à l’ouvrage dès la fermeture du cimetière. Ils arrivèrent peu d’instants après les derniers spectateurs, trempés de pluie et portant une lourde bière un peu boueuse mais qui semblait avoir vaillamment supporté l’épreuve du temps et la posèrent sur les tréteaux. Sur un geste de Lemercier ils s’affairèrent à enlever les vis. Non sans difficulté à cause de la rouille.
    Aldo détourna les yeux. Il avait toujours eu horreur de ces retours d’un mort à l’air libre mais l’opération de ce soir lui semblait encore plus sinistre. Cela

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