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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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»
    Depuis que je connaissais le fieffé coquin, jamais je ne l’avais vu perdre contenance, mais, cette fois-ci, il avait les dents serrées et le souffle court. « C’est un ramassis de mensonges ! s’écria-t-il d’une voix rageuse. Je ne sais pas à quoi vous jouez, Shardlake.
    — Ce n’est pas un jeu. »
    La bouche de Bealknap s’ouvrit, découvrant ses longues dents jaunes. « Si vous essayez de faire pression sur moi pour que je vous cède sur les maisons dont je suis propriétaire, vous n’aurez pas gain de cause. Je vous ferai radier.
    — Il s’agit bien de cela ! m’écriai-je avec mépris.
    — Votre avarice ne vous aura pas porté bonheur, messire Bealknap, dit Leman avec satisfaction. Une petite pièce d’or de ce coffre là-bas pour me payer votre dette vous aurait évité tous ces ennuis.
    — Messire Leman a préparé une déclaration », dis-je. Je pris un exemplaire dans ma poche et le tendis à Bealknap, qui saisit le papier et le lut en fronçant les sourcils. Pourtant, en le regardant, j’eus le sentiment que sa réaction n’était pas normale. Il aurait dû être terrifié à la perspective d’une carrière ruinée. Or il paraissait seulement furieux. Il abaissa la feuille.
    « Essayer de mettre un confrère aux abois, chuchota-t-il. Obtenir des marchands de Cheapside de fausses déclarations, mais qu’est-ce que ça signifie ? Que voulez-vous ?
    — Vous vous souvenez que je suis mandaté par lord Cromwell ?
    — Je vous ai dit tout ce que je savais sur cette affaire. Ce qui revenait à presque rien, au reste. »
    Il agita une main rageuse. S’il mentait, c’était avec conviction.
    « Je veux connaître la nature de vos liens avec sir Richard Rich, Bealknap.
    — Cela ne vous regarde pas, sangdieu ! répliqua-t-il avec force. En effet, je suis aux ordres de sir Richard. Je travaille pour lui. C’est à son service que j’ai été occupé ces derniers jours, dit-il en levant une main. Et je ne répondrai à aucune question sur le sujet. Morbleu, je vais aller de ce pas chez sir Richard pour lui dire que vous me harcelez.
    — Mon cher confrère, si vous ne répondez pas à ma question, j’irai en informer le comte Cromwell.
    — Eh bien ! il n’aura qu’à parler à sir Richard. » Bealknap hocha la tête d’un air morose. « Et voilà, vous ne vous attendiezpas à cela, je parie ! » Il tendit le bras pour attraper sa robe. « J’y vais incontinent. Vous vous êtes aventuré sur un terrain glissant, messire, et vous touchez à des sujets qui sont hors de vos compétences. » Il me rit au nez. « Vous ne vous en étiez pas encore avisé ? Et maintenant, sortez de chez moi ! » Il ouvrit toute grande la porte. Barak serra les poings.
    « Lord Cromwell peut vous envoyer sur le chevalet, vilain sac d’os ! »
    Bealknap se mit à rire. « Je ne crois pas, non, encore qu’il pourrait vous faire caresser les côtes après avoir conféré avec mon maître. Allez, ouste ! » fit-il en désignant la porte.
    Nous n’avions d’autre choix que de partir. À peine avions-nous franchi le seuil que la porte claqua derrière nous, et nous nous retrouvâmes sur le palier. Leman me dévisagea d’un air intrigué. « J’avais cru qu’il serait terrifié.
    — Moi aussi.
    — Lord Cromwell, Richard Rich. » Leman me coula un regard de biais. « Je ne veux plus rien avoir à faire avec cette histoire, messire. Je retourne à mon éventaire. » Sur ces mots, il tourna les talons et descendit les escaliers à la hâte, sans même demander le reste de l’argent que je lui avais promis. Barak et moi restâmes face à face, nous dévisageant.
    « Eh bien ! voilà qui a été rondement mené, ricana Barak.
    — Qu’est-ce que Rich pourrait bien avoir à dire à Cromwell qui lui ferait tourner sa colère contre nous ? demandai-je en secouant la tête. Cromwell est secrétaire du roi et vicaire général. Rich a le bras long, mais bien moins que Cromwell.
    — Et que sait-il du feu grégeois ? renchérit Barak avec un grand soupir. Il va falloir que j’informe le comte de tout cela. » Il commença à descendre l’escalier, et je le suivis.
    « Savez-vous où il se trouve aujourd’hui ?
    — De nouveau à Whitehall. Je vais lui faire parvenir un message par Grey. Je pars tout de suite. Rentrez vous reposer chez vous. À votre mine, on voit que vous en avez besoin. Ne faites rien avant mon retour. »
    Cromwell et lui avaient-ils à se dire des choses qu’ils ne voulaient pas que

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