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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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j’entende ? Dans ce cas, je n’y pouvais rien.
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    13 . Cas célèbre de 1514. Richard Hunne fut accusé d’hérésie pour avoir refusé de donner la robe de baptême de son fils au prêtre de la paroisse en règlement des frais d’obsèques de l’enfant. Hunne fut trouvé pendu dans la cellule de la prison de l’évêque, où il avait été incarcéré.

34
    I l se passa plus de deux heures avant le retour de Barak. Je l’attendis dans le salon en regardant mon jardin où les ombres commençaient à s’allonger. J’étais encore épuisé après la terrible expérience de la veille, mais la fatigue avait beau me piquer les yeux, le repos me fuyait. Les pensées se poursuivaient dans ma tête. Qu’avait voulu dire Bealknap ? Qu’aurais-je dû comprendre ? Et surtout, que devrais-je faire si mon expédition à St Bartholomew se révélait fructueuse et que nous trouvions bel et bien un peu de feu grégeois ? Ma conversation avec Guy me tracassait. Je ne pouvais chasser de mon esprit ce qu’impliquaient mes actions en fin de compte. Assurément, mieux vaudrait que personne ne dispose du feu grégeois. Mais le maître de Toky, quel qu’il fût, le possédait déjà.
    Enfin, fatigué de déambuler dans la pièce, je décidai d’aller aux écuries. En sortant, la température me fit grimacer — il faisait plus chaud que jamais — et je me rendis compte que j’avais mal partout, à mon bras brûlé, au dos, aux yeux, à la tête.
    Barak avait pris Sukey, mais Genesis, qui était tranquillement à sa place, poussa un hennissement amical en me voyant. Le petit Simon était en train de nettoyer l’écurie.
    « Genesis s’habitue ? lui demandai-je.
    — Ma foi, oui, monsieur. C’est un bon cheval. Mais le vieux Chancery me manque.
    — À moi aussi. Genesis semble d’un naturel placide.
    — Pas au début, monsieur. Il était si nerveux que j’avais peur de recevoir des coups de sabot.
    — Vraiment ? fis-je, surpris. Il a toujours été facile à monter.
    — Il a sans doute été bien dressé dans les écuries de lord Cromwell, monsieur, mais je pense qu’il était plus au large là-bas. » Simon rougit en prononçant le nom du comte ; il n’en revenait pas que je sois associé avec un aussi grand homme.
    « Peut-être.
    — Messire Barak m’a dit que ses cheveux avaient brûlé hier soir, dans un incendie. » Il avait les yeux écarquillés de curiosité. « C’est un soldat, monsieur ? Je trouve parfois qu’il en a l’air.
    — Non, c’est un des serviteurs mineurs du comte, tout comme moi.
    — Moi, j’aimerais bien être soldat un jour.
    — C’est vrai, Simon ?
    — Quand je serai plus grand, j’essaierai de me faire recruter. Pour combattre les ennemis du roi qui voudraient envahir notre royaume. »
    À ses paroles, je devinai que quelqu’un avait dû lui lire une proclamation officielle. Je souris en caressant l’encolure de Genesis.
    « C’est un sanglant métier que celui de soldat.
    — Il faut bien combattre les papistes, monsieur. Oh oui ! un jour, j’aimerais être soldat ou marin. »
    Je me préparais à répondre lorsqu’un bruit de sabots retentit. Barak venait de s’arrêter devant l’écurie, la mine lasse et les vêtements poussiéreux.
    Simon courut lui prendre les rênes.
    « Quelles nouvelles ? demandai-je.
    — Entrons. »
    Je le suivis au salon. Il passa une main sur sa tête presque chauve, ce qui plissa la peau de son crâne, puis il gonfla les joues. « Le comte a déversé sa bile sur moi, déclara-t-il tout à trac. Il m’a dit qu’il avait été contraint de perdre la moitié de la matinée à persuader le coroner de garder encore quelques jours le silence sur les deux cadavres découverts à Queenhithe. Il était furieux en apprenant que vos efforts pour faire parler Bealknap avaient poussé le coquin à se précipiter chez Rich.
    — Comment pouvais-je savoir que Rich servirait de bouclier contre Cromwell ?
    — Il ne le peut pas. Le comte était indigné à cette seule idée. Selon lui, Rich s’est fait passer pour plus puissant qu’il ne l’est auprès de Bealknap, et que Bealknap l’a cru. Il va convoquer Rich pour apprendre de sa bouche ce que Bealknap a voulu dire et lui tirer les vers du nez d’une manière ou d’une autre à propos du feugrégeois. Je ne voudrais pas être à la place de l’ami Bealknap après cela. »
    Je fronçai les sourcils. « Tout cela s’accorde mal : Bealknap est un coquin sans foi ni loi, mais il n’est pas

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