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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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canaille ! Il n’a pas donné le message à Hanfold. C’est lui qui nous espionnait depuis le début et informait nos ennemis de nos faits et gestes ! »
    Je m’appuyai contre le mur, atterré. « Ainsi, nous avons échoué. Au bout du compte, c’est Norfolk qui a gagné. »
    Barak me lança un regard appuyé. « Et nous, nous voilà dans un joli bourbier. »

47
    « V ous êtes sûr de la nouvelle ? demandai-je à Joseph.
    — Oui. On ne parlait que de cela dans la rue quand j’ai quitté Newgate. » Il se mordit la lèvre. « C’est terrible.
    — Quelles étaient les réactions ?
    — La plupart des gens semblaient satisfaits, se disant contents d’être débarrassés du comte. Après tout ce qu’il a fait pour la vraie religion. Mais d’autres avaient peur et se demandaient ce qui allait se passer.
    — A-t-on des nouvelles du duc de Norfolk ?
    — Aucune. »
    Je regardai Barak. « On ne lui a donc pas offert la place de Cromwell. Du moins pas encore.
    — Crime contre l’État ! s’exclama Joseph, incrédule. Qu’est-ce que ça peut bien signifier, crime contre l’État ? Personne n’a servi le roi plus fidèlement…
    — Ce n’est qu’un prétexte, dis-je avec amertume. Un prétexte pour l’écarter et l’enfermer à la Tour. S’il est mis hors la loi devant le Parlement, il n’y aura même pas besoin de le juger.
    — À force de faire danser Cromwell sur la corde raide de son bon plaisir, le roi a fini par provoquer sa chute, déclara Barak, d’un ton grave que je ne lui connaissais pas. Cromwell redoutait cela depuis toujours. Mais il n’a rien vu venir. À la fin, ce misérable coquin de Grey a senti le vent tourner plus clairement que mon maître. » Pâle, visiblement sous le choc, il gardait néanmoins l’esprit clair. « Il faut nous hâter de partir d’ici. Tous les deux. Si les collaborateurs du comte sont arrêtés, cela fournira à Norfolk l’occasion idéale de nous faire disparaître avant que nous ne parlions.
    — Que vous parliez ? Qu’avez-vous donc à dire ? demanda Joseph.
    — Mieux vaut que vous l’ignoriez », répliquai-je. Je regardai le porche d’entrée, imaginant l’arrivée de cavaliers chargés de nous emmener à la Tour. Mais plus probablement, pour nous, ce serait un coup de couteau dans la nuit, donné par un scélérat comme Toky. Je me retournai vers Barak.
    « Vous avez raison, Jack. Nous ne sommes plus en sûreté à Londres. Grey. Dire que c’est un ancien avocat !
    — Passé maître en l’art de dissimuler. Comment se fait-il qu’il n’ait pas fait assassiner Kytchyn et dame Gristwood ? Il connaissait leur cachette.
    — Oui, mais il était presque le seul. S’il leur était arrivé quelque chose, on aurait pu remonter jusqu’à lui.
    — De plus, ils nous avaient dit tout ce qu’ils savaient. Oh ! j’espère qu’ils ne sont pas en danger à présent, à cause de cela, justement. » Barak secoua la tête. « Nous ne pouvons pas rester là pour le vérifier.
    — Mais où irez-vous, l’un et l’autre ? demanda Joseph.
    — J’ai des amis chez qui je serai en sécurité dans l’Essex », répliqua Barak. Il se tourna vers moi et ajouta : « Vous pourriez aller chez votre père. À Lichfield, c’est bien cela ? »
    Je hochai la tête. « Oui, c’est plus sage. Finalement, je l’aurai, mon séjour à la campagne ! Joseph, ne restez pas là. Mieux vaut qu’on ne vous voie pas avec nous. »
    Joseph surveillait l’entrée, où un messager du roi mettait pied à terre avant de traverser la cour à la course en direction de la Grande Salle. « On annonce officiellement la nouvelle au barreau, dis-je.
    — Je pars, annonça Barak.
    — Êtes-vous bien en état de monter à cheval ?
    — Assurément. » Il fixa sur moi son regard brun et franc, tendit la main et serra la mienne. Je vis avec surprise qu’il avait les yeux humides. « Nous leur avons sacrément donné du fil à retordre, hein ? Nous avons fait ce que nous avons pu. » Je lui rendis son étreinte. « C’est vrai, Barak. Et je vous sais gré de tout. »
    Il renifla, puis tourna les talons et traversa la cour d’un pas rapide en s’enfonçant son bonnet jusqu’aux yeux. Le messager avait disparu dans la chapelle. Je me sentis seul, sans défense, et m’assis.
    « Êtes-vous vraiment en danger, messire Shardlake ? demanda Joseph.
    — Cela se pourrait. Je vais partir sans attendre. Je rentre chez moi prendre quelques effets et mon cheval, et je vais quitter la ville.

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