Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
Vom Netzwerk:
physique et radio-logique approfondi de tous les prisonniers. Sur les soixante-trois arrivants, il retient quarante-quatre cobayes.
    Joseph Laubinger croyait encore à la formation de ce commando de déblaiement mais très vite le « balafré » le détrompa. La scène se déroula dans la baraque 1/4.
    —  Vous êtes ici pour participer à des expériences médicales sans danger. Je le répète sans danger. Vous serez très bien nourris, vous fumerez, vous aurez simplement, sous notre contrôle, à avaler des petites quantités d’eau de mer. Karl Holleinreiner s’étonna de son courage. Pour la première fois il osait élever la voix.
    —  Nous ne sommes pas venus ici pour subir des expériences.
    Un autre détenu, Rudi Taubmann, enchaîna :
    —  Moi je refuse.
    Le « balafré » s’approcha de lui :
    —  Toi si tu ne te tiens pas tranquille, tu sais ce qui arrivera.
    Se tournant vers les autres :
    —  L’expérience n’est pas dangereuse, personne ne mourra. D’ailleurs après vous serez libérés. Que ceux qui ont des parents dans l’armée me donnent leurs noms.
    Le block 1/4 était isolé. Les médecins n’utilisèrent que la grande chambre de gauche. Des SS montaient la garde à la porte du couloir et à l’entrée des W.C. Beiglböck avait choisi quarante-quatre hommes parce qu’il disposait de quarante-quatre lits dans cette pièce. Tous les tziganes étaient jeunes, la plupart avaient moins de vingt ans ; le plus jeune seize ans. Il est impossible de rentrer dans le détail de l’expérience car, pratiquement chaque tzigane suivait un régime particulier : beaucoup eurent à jeûner pendant cinq à sept jours, d’autres absorbèrent des rations militaires ; certains devaient avaler cinq cents centimètres cubes d’eau de mer, ou d’eau de Berka, ou d’eau de Schaefer ; quelques-uns mille centimètres cubes.
    —  Dès le premier jour, raconte Laubinger, un des détenus nous dit que si nous buvions l’eau de mer, nous mourions certainement ; nous devrions nous entendre et refuser de boire. Beiglböck en entendit parler et hurla au sabotage. Il ajouta : « Tu sais ce qui arrive aux saboteurs ? On les pend ! »
    L’homme avala l’eau de mer, mais il vomit aussitôt. Beiglböck vint avec un tube de caoutchouc et lui fit absorber ainsi une plus grande quantité d’eau de mer.
    Pendant l’expérience des déportés lèchent les robinets condamnés des W.C. L’un deux découvre une fuite derrière une cuvette.
    —  Cet homme, Beiglböck l’attacha à son lit et lui ferma la bouche avec du sparadrap.
    Je l’ai vu, avec sa bouche bandée. Il était deux lits après le mien… Plusieurs sujets eurent des attaques, se roulant sur les lits et criant comme des petits enfants, l’écume à la bouche.
    Le tzigane Holleinreiner portait le numéro23 :
    —  J’ai bu la pire qualité d’eau, la jaune (l’eau de Berka). Je me rappelle que dans le deuxième lit de la première rangée, en entrant, l’homme aboyait comme un chien. Il avait de l’écume aux lèvres. C’est lui qui eut la première ponction du foie. Nous étions fous de soif et de faim, mais le médecin n’avait pas pitié de nous. Il était froid comme glace. Il ne nous prêtait aucun intérêt. Un tzigane qui avait mangé un petit morceau de pain et bu de l’eau pure, rendit Beiglböck furieux. Il fut attaché à son lit et sa bouche bouchée avec du tissu adhésif. Un autre tzigane qui se trouvait à droite, un gros et vigoureux garçon, refusa de boire. Il lui fit avaler une sonde. Le tzigane s’agenouilla et supplia. Mais le médecin versa l’eau dans la sonde.
    Un infirmier, Joseph Worlizeck, par négligence, répandit de l’eau salée par terre.
    —  Je sortis pour chercher un chiffon. J’épongeai l’eau. Quand j’eus fini, j’oubliai le chiffon ; les tziganes le prirent et sucèrent l’eau.
    La serpillière avait été rincée à l’eau douce avant de servir à essuyer l’eau salée.
    —  Beiglböck me convoqua et me menaça, si le fait se reproduisait, de m’utiliser dans les expériences. Je n’ai pas vu mourir de sujets, mais un tzigane me dit après les expériences, qu’un de ses amis était mort trois jours après avoir quitté le block.
    *

* *
    Le docteur Roche xviii et les membres du comité clandestin de résistance du camp désiraient à tout prix savoir exactement ce qui se passait à l’intérieur du block mystérieux. Plus tard, si l’un d’entre eux

Weitere Kostenlose Bücher