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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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l’inutilité de la méthode Berka, à l’efficacité de l’eau de Schaefer et conseillait aux naufragés de boire des petites quantités d’eau salée. Il fallut attendre le voyage fou d’un naufragé volontaire fou, à bord d’un canot fou pour apporter la lumière sur le sauvetage des naufragés. Alain Bombard traversa l’Atlantique à bord de l’ Hérétique en 1952… Il était médecin… Il expérimentait… Mais sur lui seul. À cette date, Wilhelm Beiglböck purgeait dans la prison de Munich une peine de quinze ans de détention.

5
L.S.D. ou sérum de vérité
    L e lieutenant-colonel, comte von Stauffenberg, chef d’État-Major de l’Armée de réserve éternua. Il sortit son mouchoir, se moucha et déposa sa serviette en box-calf noir, patinée, éculée, toujours gonflée de dossiers et de documents contre le pied de la table de chêne. Un pied épais, noueux. Un pied large. Un pied trop épais, trop large, il s’en apercevait soudain pour la première fois. Il pensait que comme toutes les tables, celle où s’appuyait Hitler dans la « Tanière du Loup » de Rastenburg devait avoir quatre pieds. Eh bien non ! Deux suffisaient pour soutenir cette masse de bois. De la pointe du soulier, il repoussa la serviette et éternua à nouveau. Il était 12 h 35, ce 20 juillet 1944… Depuis sept minutes l’acide du détonateur rongeait l’attache du percuteur. Dans cinq minutes il serait libéré et la bombe à oxygène exploserait. Hitler tué par un explosif anglais ! un comble ! Hitler était nerveux. Il se trémoussait, reniflait en fixant le colonel Brandt. Le colonel devant son Führer et les membres de l’État-Major brossait un tableau de la situation en Galicie. Un amphi avec graphiques et cartes.
    Von Stauffenberg se pencha vers Keitel.
    —  C’est long. J’ai un coup de fil à donner. J’en ai pour une minute.
    Hitler ne tourna pas la tête. Il devait rêver à Mussolini qui, dans moins de deux heures, serait à son quartier général. Brandt avait déjà heurté deux fois la serviette noire ; sa cheville droite la rencontra à nouveau. Il se baissa en dépliant une carte et, d’un geste rapide, la saisit et la plaqua contre le pied ; ce pied sans élégance, lourdaud, grossier. Ce pied, bouclier, écran, blindage entre la bombe et Hitler. Quatre minutes après la sortie du comte, la serviette bondit comme un diable ; la fumée lécha le chêne ; l’explosion souleva la table, le toit ; les murs se lézardèrent… Il y eut des morts, des blessés mais Hitler ne fut que commotionné… Son étoile ! La suite est connue : arrestations, interrogatoires, tortures, exécutions, purge : cinq mille têtes tombèrent.
    Ce qui est moins connu c’est l’expérience curieuse déclenchée par Himmler et l’Ahnenerbe à la suite de l’attentat ; elle ne figure dans les archives d’aucun procès médical ; à ma connaissance, aucun auteur n’en a parlé à ce jour. Himmler fit établir par l’Institut pour l’Héritage des Ancêtres, une étude « sans précédent » sur les drogues hallucinogènes et autres stupéfiants. Il s’agissait pour les « chercheurs ésotériques » d’abord, les expérimentateurs ensuite, de découvrir le fameux sérum de la Vérité, le produit miracle qui permettrait aux SS d’interroger sans qu’ils s’en rendent compte, les militaires allemands car, ce détecteur de mensonge avant la lettre, était en priorité réservé aux officiers en mal de complot. Mais pour dépister les futurs putschistes, le produit devait être efficace et sans goût.
    *
    * *
    L’Ahnenerbe remit son rapport à Himmler dans la semaine de Noël. Une plante mexicaine, un minuscule cactus sans épine, le peyotl, réunissait les propriétés et les espérances désirées. Si l’on voulait aller même un peu plus loin, une autre plante mexicaine, le sinicuichi rendait, ceux qui en absorbaient une forte dose, amnésiques. La fin de la guerre ne devait pas permettre de vérifier l’efficacité de l’« herbe de l’oubli ». Par contre, huit déportés de Dachau furent sélectionnés pour tester le peyotl-mescaline, sous le regard étonné du médecin colonel Plottner.
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    * *
    Dans l’est du Cora, au nord de Mexico, les indiens Huichols abandonnent, une fois par an, le culte du Soleil, leurs huttes, leurs femmes, pour aller adorer et cueillir le peyotl le long de la frontière des États-Unis. Ils doivent partir toujours à la même date, en chantant ;

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