Les Mystères de Jérusalem

dans le terminus supérieur, les autres répartis entre la citerne des bains et le palais ouest.
    Et les ailes? demanda Tawill.
    - Dans la grande piscine, comme tu as dit.je viens de vérifier, répondit Taysir d'une voix un peu trop forte.
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    - Bien, fit Tawill. Ne sois pas inquiet. Sinon* prie. «a te calmera.
    ¿ partir de maintenant, on ne se parle plus sur cet interphone.
    Tawill s'était fait du souci pour les garçons qui se trouvaient sur le plateau, tout en haut de la falaise, dans le palais d'hiver du roi Hérode ou dans celui du nord, réparti sur trois terrasses en à-pic face à la mer Morte. Durant la nuit, il avait cru entendre du mouvement, vers l'ouest.
    ¿ un moment, il s'était demandé si de la lumière ne se reflétait pas contre l'obscurité du ciel. Les Israéliens savaient être rusés. Hélas! depuis la plaine, on ne pouvait rien voir de ce qui se passait là-haut, dans les ruines. Cependant, lorsque les garçons étaient parvenus sur le plateau, deux heures plus tôt, Us l'avaient inspecté avec soin sans rien détecter d'anormaL
    Tawill leva la tête. Doré et majestueux, l'énorme plateau rocheux de Massada entrait dans la lumière de l'aube. Un à un, les plis des ravines à
    pic surgissaient, le drapant d'une infatigable cuirasse. ¿ ses pieds, rompant l'ocre de la poussière et les bancs acides des fleurs de sel, le plan immobile de la mer Morte passait du bleu au noir avant de miroiter, tel un lac de mica. Enfin, sous la pleine lumière, le chemin du Serpent, qui pendant des,siècles et des siècles avait rendu inexpugnable la forteresse magnifique d'Hérode, traça ses méandres clairs au flanc des précipices.

    Tawill sentit sa gorge se nouer. Face à lui ne se dressait pas seulement l'énormité du roc. Plus haute et plus imposante encore était l'immensité du mythe. On pouvait même dire que, pour les Israéliens, c'était le mythe. E
    fallait les voir venir ici en pèlerinage, chercher la trace de leurs ancêtres dans la poussière, parfois même aller se marier tout là-haut, dans la ruine de la synagogue... Des juifs venaient de partout, et parfois d'Amérique, pour entendre la même rengaine. Là, le roi de Judée s'était défendu d'Antigone et de Cléop‚tre, vivait dans l'opulence de ses jardins suspendus, au-dessus du désert et des haines politiques. C'était lui qui avait fortifié le plateau en forme de losange, l'entourant de murailles, b
    ‚tissant d'immenses entrepôts et des citernes si vastes que l'eau, drainée par les aqueducs, ne manquait jamais.
    Plus tard, lorsquejérusalern fut tombée sous la férule romaine, Massada devint l'ultime bastion de la résistance juive. Neuf cent 420
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    i 11,
    soixante horrimes, femmes et enfants firent face au général Flavius Silva.
    Le siège ne parvint pas à les réduire à la famine et leur foi demeura intacte. Cependant, les Romains étaient en nombre, le tempsjouait en leur faveur. …léazar ben YaÔr, le chef des insurgés, appela ses compagnons à ne subir aucune autre volonté, aucun autre pouvoir que ceux de Dieu. Tous décidèrent alors de se donner mutuellement la mort plutôt que de succomber aux bombardes romaines...
    Un rictus entrouvrit les lèvres de Tawill. Aujourd'hui n'était pas hier.
    Aujourd'hui, des poteaux d'acier supportaient les c‚bles du téléphérique à
    l'aplomb du chemin du Serpent et les juifs allaient sans le moindre effort se lamenter sur leur mémoire. Mais lui, Ghassan Tawill, pour le pouvoir et la gloire de ceux qu'on appellerait bientôt en tremblant " les Nabuchodonosor ", allait réduire cette mémoire en poussière. Il allait détruire le mythe.
    Il sourit, très fier de son idée.
    Dès que lesjuifs auraient trouvé leur " trésor ", ce serait le feu d'artifice. Les ruines ouest exploseraient, Taysir et ses cinq garçons attaqueraient les touristes, s'il y en avait, et, au même moment, le c‚ble du téléphérique serait sectionné par l'explosion de la cabine numéro 1. Si, comme probable, les forces de sécurité israéliennes attendaient quelque part autour de Massada, elles auraient de quoi faire!
    L'autre équipe, quant à elle, se chargerait de tuer les archéologues et l'Américain afin de récupérer les documents et de les confier aux garçons qu'il avait désignés pour faire voler les deux ailes delta. Le temps que les hélicoptères interviennent, les documents se seraient littéralement envolés, avant d'être largués aux motards qui attendraient sur la