Les Mystères de Jérusalem
avait hoché la tête avec un petit sourire. Le journaliste Tom Hopkins, désormais, existait. Et il était fier de lui-même, oui. Avec le désir que Suzan le soit aussi.
Donc il l'avait emmenée au Righa, o˘ ils n'étaient encore jamais allés en treize mois de vie commune. La vue sur les lumières de Central Park West et la Cinquième Avenue y était à vous couper le souffle. ¿ la lisière de l'immense rectangle noir de Central Park, le millier d'étoiles lumineuses piquetées dans les immeubles semblait suivre l'incurvation de la planète elle-même. Bouche bée de satisfaction, un verre de chablis à la main, Tom contemplait cette féerie lorsqu'il entendit Suzan lui annoncer d'une voix sèche
_ J'ai quelque chose à te dire.
Le ton n'annonçait rien de bon. Un frisson lui parcourut la nuque. Il leva quand même son verre en esquissant un sourire pour qu'elle poursuive.
- Il y a trois semaines, Mona Ellison, de NBC, m'a proposé *n poste de présentatrice des régionales de minuit, reprit Suzan. A Seattle. J'avais jusqu'à demain pour donner ma réponse...
- ¿ Seattle P
- Oui... Selon elle, c'est un poste de formation pendant une année, pour voir comment je me débrouille devant la caméra. Ensuite, je pourrai obtenir une heure de meilleure écoute. Ou peut-être même revenir sur la côte est...
- ¿ Seattle ? répéta Tom, regardant son vin comme s'il venait de se transformer en vinaigre de soja.
- Seattle, …tat de Washington... Tu sais, la grosse ville, là-bas, sur le Pacifique, en face du japon...
- je sais o˘ est Seattle, Suzan!
- Tant mieux.
- Et que vas-tu répondre à Ellison?
- J'ai appelé Mona ce matin- Elle est très contente que j'accepte. Elle va m'aider à trouver un appartement. je dois être à Seattle après-demain...
- léesus! souffla Tom.
Il but d'un trait son verre de vinaigre de soja, regarda les étoiles terrestres d'East Manhattan et demanda :
- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé plus tôt ?
- Je cherchais le moment approprié et je ne l'ai pas trouvé.
- Parce que celui-ci l'est particulièrement?
Suzan se contenta de hausser les épaules. Une serveuse fit mine de s'approcher de la table pour prendre la commande. Tom eut la présence d'esprit de lever la main en agitant la carte. Elle tourna les talons.
Suzan se redressa et regarda Tom bien en face. Il crut qu'elle allait sourire, comme d'une bonne plaisanterie. Ce ne fut qu'une grimace sardonique.
- Tu t'y feras, dit-elle.
- je ne comprends pas. Si quelque chose n'allait pas...
Ce fut comme si une digue trop longtemps colmatée l‚chait.
-je t'en prie, Tom, je t'en prie! Surtout, ne fais pas l'autruche! …
pargnons-nous ces hypocrisies et osons affronter la vérité en personnes civilisées, s'il te plaît!Je te quitte parce queje ne suis pas née pour faire réchauffer les hamburgers du futur grand journaliste Tom Hopkins. je vais faire comme toi. je vais m'occuper exclusivement de ma carrière.
Franchement, Tom!... Peux-tu me dire ce que j'ai à faire avec cette foutue mafia russe? Te rends-tu compte que pendant sept mois tu ne t'es pas aperçu que j'existais? Tu rentrais quand je dormais ou tu partais avant que je sois réveillée. Et moi je devais attendre que le successeur d'Adolph Ochs '
veuille bien condescendre, toutes les six semaines, à prendre le petit déjeuner avec moi. Ce n'était pas dans notre contrat, Tom. Tu t'es trompé
de femme... Et, surtout, ne me dis pas que ça va changer maintenant que tu en as fuii avec tes russkoffs! Demain ça recommencera, je le sais. Ce sera n'importe quoi. Un reportage sur les zombis du Groenland! Et je ferai quoi, pendant ce temps? je t'attendrai dans le congélateur ? Moi aussi, je suis journaliste, même si le monsieur du New Tork 7-unes, le champion de la tradition, n'a que mépris pour les pauvres gens de la télé. Moi aussi, j'ai une carrière devant moi!... Devant, tu comprends, Tom? Pas à côté d'un type qui ne sait même plus que parfois on couche dans le même lit!
1. Fondateur du Sav York 7˚w.
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- Suzan...
- Non, je t'en prie, Tom, non !je sais tout ce que tu peux me dire... Ne te fatigue pas. C'est déjà comme si tu l'avais dit! ... je voulais bien d'une vie commune !J'aurais accepté que tu fasses ton petit chasseur de Pulitzer si, au moins, nous avions eu une vraie vie. quelque chose qui prenne la forme de l'amour entre une femme et un homme, tu vois? Mais nous en sommes à des milliards d'années-lunnière, mon vieux. Tu
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