Les Mystères de Jérusalem

plus dans le complément du weekend, les encarts de pub compris! Aaron avec deux balles dans le dos!
    Merlent froissa son gobelet vide et le balança avec précision dans la poubelle de Bernstein en approuvant de la tête.
    - Ouais! On dirait que ça vous dit quelque chose, effectivement. L'inverse nous aurait surpris.
    Le sergent sortit de sa poche un sachet de plastique transparent contenant une feuille de papier soigneusement pliée et l'agita comme un hochet.
    - Les hommes du 60' ont trouvé ça dans la chambre du garçon : un numéro de téléphone et une adresse e-mail, dans un bouquin écrit en hébreu, je crois.
    Le numéro est celui d'un portable dont vous avez contracté l'abonnement le 6 juin dernier et avec lequel vous n'avez pratiquement passé aucune con-nnunication. On peut penser qu'il servait essentiellement à recevoir des appels, en particulier des connexions pour la boîte aux lettres électronique. Comme on peut le penser, on a essayé et, effectivement, ça marche... Vous voyez, monsieur Hopkins, Aaron Adj ashlivi s'est fait descendre à une heure du matin. Il est à peine huit heures, mais nous avons déjà bien travaillé...
    Bervetti prit le relais avec un petit rire.
    - C'est aussi que les journalistes usent maintenant de techniques tellement modernes! Finis le stylo et le bloc-notes, on dirait...
    Tom commençait à craindre ce qui allait venir. Il n'y avait cependant rien à dire tandis que les deux flics faisaient leur numéro, sinon les écouter.
    Leur trajectoire était toute tracée.
    25
    - vous savez, reprit Bervetti, au NYPr)- nous avons lu vos articles avec beaucoup d'intérêt. Pleins d'informations instructives. Surtout ces passages sur la nullité de nos services, notre quasi-incompétence, notre refus pathologique de considérer Little Odessa comme un petit morceau de l'enfer et la défiance que les citoyens de Brooklyn, ainsi que tous les contribuables des Etats-Unis en général, se devraient d'avoir envers une police aussi débile que la nôtre... C'est le genre de compliments que nous aimons toujours voir publier!
    Bernstein gloussa. E s'amusait vraiment. Ou voulait le faire croire.
    Merlent interrompit le flot de bile du lieutenant.
    - Je suppose qu'on peut considérer Adjashlivi comme votre seule source pour tous ces articles, n'est-ce pas?
    Tomjeta un bref coup d'oeil vers Bernstein, qui lui fit signe de se taire.
    Merlent soupira.
    - Une source définitivement asséchée...
    - que ce garçon soit mort ou pas, Hopkins n'a pas à vous confier quelles sont ses sources, lança Bernstein. Ses sources, je dis bien. Il n'y en a jamais une seule dans un travail de cette importance...
    Merlent et Bervetti se regardèrent avec le même étonnement ravi. Tom sut que ce qu'il redoutait le plus, depuis quelques minutes, allait arriver.
    - C'est ce qu'on nous dit toujours, rigola Bervetti pendant que le sergent du FBI prenait un dossier dans sa serviette. " Les bons journalistes recoupent ", etc. Nous avons aussi trouvé ceci chez Adjashlivi...
    E montrait, dans les mains de Merlent, des feuillets caviardés le notes, à
    l'évidence écrites par deux mains différentes. Les :)rouillons des articles corrigés par Aaron. Bernstein ouvrit grand îes yeux clairs et accusa le coup. Il venait de comprendre que 3ervetti avait raison : votre seule source..
    - Pas si fréquent que ça, que les journalistes fassent corriger eurs articles par leurs indics, non? demanda Bervetti, tout souire.
    - Aaron n'était pas un indic, protesta Tom, qui n'en pouvait )lus. IR était bien autre...
    - Bouclez-la, Hopkins! gronda Bernstein, livide. …coutez ce tu'ils ont encore à dire et, pour l'amour du ciel, fermez-la 1
    î -

    i
    Bervetti, toujours souriant, hocha la tête. Il buvait du petit lait.
    Merlent se racla la gorge.
    - je ne suis pas de l'avis de votre patron, monsieur Hopkins. je considère au contraire que vous devriez nous dire un certain nombre de choses. Voilà
    la situation telle qu'elle se présente ce matin, Il semble donc acquis que M. Adjashlivi fut la source essentielle de vos informations. Tellement unique que les membres de ce que vous appelez la mafia russe l'ont repéré
    facilement. Et tué aussi facilement. ¿ ce stade, on peut considérer sans exagérer que vous êtes moralement responsable, en partie au moins, de cet assassinat...
    - Déconnez pas, gronda encore Bernstein. E faut être pervers *our lancer des accusations pareilles! Un homme qui parle en risquant sa vie est seul