Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812
de Vaux-Lamartine.
Pourtant, l'acte de baptême d'Alexandrine de Bleschamp, princesse de Canino, dissipe toute équivoque, ainsi que le testament d'Antoine Grimod enregistré à Paris le 7 avril 1718, et où il est fait également mention de deux autres filles : Benoîte et Philiberte, mariée l'une à J.-B. Dumas de Corbeville, l'autre au marquis de Pranse.
Voici enfin un fragment du Journal intime, qui, malgré quelques erreurs, confirme la parenté des Des Roys avec les divers personnages que nous avons cités.
«23 janvier 1803 {de Rieux}. Je voudrais pouvoir écrire tout ce que ma mère me conte de ses voyages, ce serait bien intéressant, et mille anecdotes curieuses de gens marquants. Malheureusement, ce serait trop long. Ma mère conte à merveille, elle a infiniment d'esprit et de mérite. Elle m'a rapporté beaucoup de choses de M. de la Reynière, le fermier de Lyon, etc., à qui nous étions parents par ma grand'mère ; Mme de la Ferrière avait épousé en premières noces M. Grimod de la Reynière, dont elle a eu M. de la Reynière, fermier général, qui avait épousé Mlle de Jarente, qui vit encore et qui est très liée avec ma mère. M. de la Ferrière a eu aussi deux filles : l'aînée était Mme de Malesherbes, qui est morte très malheureusement fort jeune, laissant deux filles : Mme de Rosanbo qui a été guillotinée, et Mme de Montboissier ; la seconde était Mme de Lévis, amie intime de ma mère qui est morte assez jeune. M. de la Reynière le père avait eu d'un premier mariage Mme de Beaumont, c'est par là que nous lui sommes parents [à Mme de Beaumont].
Nous l'étions aussi par les Grimod à la femme du baron de Breteuil et aux Cipierre ; la fille du baron de Breteuil a épousé M. de Matignon, dont la fille a épousé un Montmorency.
«M. d'Orsay s'appelle aussi Grimod, toujours de la même famille ; il a épousé, en secondes noces, une princesse d'Allemagne assez proche parente du roi de Prusse, et le fils de M. d'Orsay a épouse une princesse d'Italie assez peu considérable.»
Cette Mme de la Ferrière, dont il est ici question était Marie Mazade, seconde femme de Gaspard Grimod de la Reynière ; devenue veuve, elle épousa Honoré de la Ferrière.].
Antoine Grimod, né en 1647, directeur général des fermes unies de France, conseiller et secrétaire du Roi, avait épousé à Lyon, le 13 avril 1684, une demoiselle Marguerite le Juge, qui lui donna sept enfants, dont l'aîné, François-Alexis Grimod de Beauregard (1685-1755), mourut sans postérité.
Le cadet, Gaspard Grimod, seigneur de la Reynière, fut marié deux fois : du premier lit il eut un fils, Jean-Gaspard (1733-1793), fermier général, époux de Françoise de Jarente, dont il eut Baltazard-Laurent Grimod de la Reynière, fastueux épicurien et gastronome célèbre dont les bons mots et les petits soupers défrayèrent longtemps la chronique scandaleuse à la fin du xviiie siècle. Du second lit, il eut deux filles : l'une, Madeleine, mariée au comte de Lévis ; l'autre, Marie-Françoise, qui épousa Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, défenseur de Louis XVI auprès du tribunal révolutionnaire ; la fille de Malesherbes devint la femme du marquis Louis de Rosanbo, dont la première fille, Thérèse (1771-1794), épousa Jean-Baptiste-Auguste de Chateaubriand, comte de Combourg, conseiller au parlement de Bretagne, puis capitaine au Royal-cavalerie, le frère de René, et dont la cadette, Louise-Madeleine, fut mariée au comte de Tocqueville, père du célèbre historien et philosophe.
Le troisième fils d'Antoine Grimod et de Marguerite le Juge, Pierre Grimod de Dufort d'Orsay (1698-1748), fermier général, fut tout aussi bien casé que ses aînés ; trois fois marié, il n'eut d'enfant que de sa dernière union avec Marie-Antoinette de Caulaincourt. L'aîné fut Pierre-Gaspard-Marie, comte d'Orsay, qui épousa d'abord la princesse Amélie de Croy, puis, devenu veuf, la princesse Elisabeth de Hoenloe-Bartenstein. Un fils de son premier lit, Albert-Gaspard (1772-1843), prit pour femme Éléonore de Franquemont, qui lui donna une fille, Anna Ida, mariée en 1818 à Héraclius, duc de Grammont, et un fils, Gillion-Gaspard-Alfred, comte d'Orsay, surintendant des beaux-arts, le fameux «dandy» amant de la belle lady Blessington, à qui, en échange d'un buste, son cousin Lamartine dédia l'Ode au comte d'Orsay.
Le dernier fils d'Antoine Grimod, Gaspard Grimod de Verneuil, nous réserve une
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