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Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812

Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812

Titel: Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre De Lacretelle
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(1760-1830), un des bons journalistes de l'Empire et de la Restauration. Prêtre d'abord, il fut choisi en 1789 pour la rédaction du cahier des doléances de la ville de Sens où il était né ; peu à peu, il finit par organiser la contre-Révolution dans son département. Poursuivi, il ne réapparut à Paris qu'en 1794, fut traduit alors en justice après le 18 fructidor, mais acquitté par le tribunal d'Auxerre. À partir de 1798, il se consacra exclusivement aux lettres, et fonda deux journaux théâtraux.], mena même contre lui une campagne de ridicule où il finit par succomber. On peut en juger par ces quelques extraits de l'Observateur des spectacles, où l'odyssée de Lyon Des Roys fut l'occasion de plusieurs articles.
Le cit Desroys n'est point un de ces petits-maîtres à la mode qui ont fondé leur succès sur les grâces de leur figure et l'élégance de leurs manières ; c'est un homme simple, nourri à la campagne et dont la physionomie se rapproche un peu de celle de quelques personnages fêtés sur le théâtre Montansier.
    Habitué à composer des idylles pour les bergeries de Montmirail et des tragédies pour le curé de sa paroisse, il n'a guère connu jusqu'à présent de plus grandes solennités que celles de la messe ou du prône... La nature, avare dans ses productions originales, n'enfante pas tous les jours de ces êtres privilégiés destinés à réjouir les journalistes. Sous ce rapport, le cit. Desroys est une de ses conceptions les plus heureuses, et nous ne saurions trop nous empresser de le faire connaître.
Déjà les deux nymphes [Sa tragédie et sa comédie.], arrivées au point où les soins paternels cessaient d'être nécessaires, aspiraient à se produire dans le grand monde, à étaler les charmes dont elles étaient parées, lorsque le cit. Desroys, en père tendre et compatissant, s'est déterminé à les transporter dans sa malle à Paris. Mais sur quel théâtre exposera-t-il ces rares merveilles de la nature ? Il a à choisir entre la salle Montansier, les boulevards ou la République [Nom que portait alors l'ancien Théâtre-Français.]. La République aura ses préférences. Déjà le cit. Desroys a mis son habit du dimanche : un bas de soie réservé pour le jour de Pâques a succédé à la guêtre qui déguise la faiblesse de son mollet et l'épaisseur de ses orteils ; une cravatte brodée à crête de coq enveloppe son long col et dépasse son menton ; un linge mouillé dans un gobelet a fait disparaître les traces de poussière qui s'étendent sur son front ; sa main, blanchie par le savon, soutient avec orgueil ses deux filles chéries qu'il se hâte de présenter au sévère Florence [Un des semainiers du Théâtre-Français.].
Illustre semainier qui rédigez l'annonce des spectacles et convoquez le conseil suprême qui, dans son indulgence ou ses rigueurs, élève ou abaisse la puissance poétique, généreux Florence, soyez favorable au Sophocle de Montmirail !
    C'est dans cet appareil et présenté par ces propos un peu lourds, que Lyon Des Roys aborda le comité de lecture du Théâtre-Français, et une épigramme complaisamment recueillie par son terrible ennemi nous apprend l'accueil qu'il en reçut :
Dieu paternel, quel dédain, quel accueil !
De quelle œillade altière, impérieuse,
Le fier Batiste écrase ton orgueil,
Pauvre Desroys ! la Raucourt est moqueuse ;
Elle riait, Saint-Prix te regardait
D'un air de prince, et Dugazon dormait ;
Et renvoyé, penaud, par la cohue,
Tu vas gronder et pleurer dans la rue.
Le jeune auteur fut pourtant ravi de tant de bruit fait autour de son nom, et ce refus, loin d'abattre son courage, ne fit qu'exciter sa verve ; lui-même rendit publique sa mésaventure dans une Épître à Dazincour, célèbre comique du temps, qui l'avait patronné paraît-il auprès du comité de lecture ; c'est allégrement qu'il s'écriait :
Touchés de mon discours modeste,
Les premiers talents comme toi
Se sont déjà montrés pour moi :
Monvel, Talma, Mars et Devienne ;
Mais la fâcheuse et dure antienne
De l'implacable Grandménil
M'a renvoyé dans mon chenil !
Va, ne crains pas que je m'y tue !
Ma muse est à la fin connue,
Ami, voilà ce qui m'en plaît,
C'est pour cela que j'ai tout fait.
L'échec paraît néanmoins lui avoir été plus pénible qu'il ne le laissait entendre, puisque peu de temps après il publia une Épître aux Comédiens dont la préface est pleine d'amertume :
    Je suis bien loin de

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