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Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812

Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812

Titel: Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre De Lacretelle
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mourir ?
Voulez-vous que j'attende à sortir de la vie
Que je me sois couvert de quelqu'ignominie,
Que j'aie abandonné le chemin de l'honneur ?
La mort n'a rien d'affreux, n'en ayez point d'horreur.
Elle vient,... je la vois, je la sens,... je la touche...
    Elle obscurcit mes yeux,... elle glace ma bouche...
Je finis,... je m'éteins... sans douleurs, sans effort...
L'âme pleine d'espoir se dégage du corps.
(Le Dernier des Romains, acte V, sc. I et IX.)].
Hasarder des conclusions à une étude aussi brève et forcément incomplète sur l'hérédité de Lamartine est délicat. Pourtant, dans ses grandes lignes, elle apparaît ainsi :
Deux familles, l'une un peu rude, chez qui la carrière des armes devient la tradition ; l'autre, cultivée, affinée par quatre siècles d'étude et qui ne connut jamais d'autre métier que celui d'écrire ; mais toutes deux provinciales et sédentaires, profondément religieuses et que les germes matérialistes du xviiie siècle ont épargnées ; étroitement attachées au sol qui les a vues naître, elles y tiennent par toutes leurs alliances ; au plus haut qu'on puisse remonter, elles sont fixées non pas dans des régions extrêmes de la France, mais au contraire dans deux provinces presque limitrophes, soumises aux mêmes coutumes, et dont Lyon est le centre géographique. Leur vie est simple, leurs aspirations sont saines et n'ont d'autre objet que d'augmenter à chaque génération le patrimoine d'honneur et de bien-être qu'elles tiennent de leurs pères ; de tout temps une vie égale et sans histoire, presque sans efforts, comme si toutes les forces vives des deux races eussent dû sommeiller pendant quatre siècles pour s'éveiller et s'épanouir enfin dans leur dernier rameau.

DEUXIÈME PARTIE - LE MILIEU - CHAPITRE I - LA FAMILLE
    [Sources et bibliographie de la IIº partie : Journal intime (passim).- ;-Archives départementales de Saône-et-Loire, très riches en documents sur les Lamartine pendant la Terreur.—Césarine et Alix, un épisode de la jeunesse de Mme de Lamartine la mère, par le baron Alexandre Carra de Vaux (publié dans l'Investigateur, journal de l'institut historique, 1853).—Histoire de Saint-Point, par L. Lex (Mâcon, 1898, in-8).—La Jeunesse de Lamartine, par F. Reyssié (Paris, 1892, in-16).—La Persécution religieuse en Saône-et-Loire (t. IV, arrondissement de Mâcon), par l'abbé Louis S.-M. Chaumont (Chalon-sur-Saône, 1903, in-8).—La Révolution dans l'ancien diocèse de Mâcon, par Mgr B. Rameau (Mâcon, 1900, in-8).—Souvenirs de Mme Delahante (Évreux, 1906, 2 vol. hors commerce). Les souvenirs de Mme Delahante, qui dans sa jeunesse habita longtemps Mâcon et fut très liée avec les Lamartine, ont été publiés par sa petite-fille Mme de Blic. Ils contiennent de nombreux et curieux détails nouveaux sur la vie familiale du poète, ainsi qu'une trentaine de lettres inédites de divers membres de sa famille.
Toutes les références aux œuvres de Lamartine sont faites d'après l'édition de l'auteur ; c'est la dernière parue de son vivant et la plus complète (Paris, 1860-66, 41 vol. gr. in-8).- ;Pour les publications posthumes, d'après les éditions originales : Mémoires inédits (Paris, 1870, in-8) ; Manuscrits de ma mère (id., 1871, in-8) ; Souvenirs et Portraits (id., 1871-72, 3 vol. in-18) : Correspondance (id., 1873-75, 6 vol. in-8).]
À la naissance de Lamartine, sa famille se composait de Louis-François- ;-alors âgé de quatre-vingts ans,- ;de sa femme et de leurs six enfants : trois fils et trois filles.
    Si l'on en excepte les grands-parents qu'il connaîtra à peine, tous les autres joueront dans sa jeunesse un rôle trop important pour ne pas préciser un peu leurs figures très effacées aujourd'hui.
L'aîné des fils, François-Louis, était, on l'a vu, d'une santé précaire. C'était un grand homme un peu voûté, au teint pâle, au regard noir, à l'abord austère. Extrêmement maniaque dans ses habitudes et son hygiène, il trouvera moyen de prolonger jusqu'à près de quatre-vingts ans une existence que les médecins avaient condamnée dès l'enfance. «Il avait été toute sa vie faible et délicat, dira de lui sa belle-sœur, mais on était accoutumé à le voir ainsi.»
Ce que son neveu a écrit de lui paraît très exact ; on sent que le poète avait, comme il l'a dit, son image «bien gravée dans la tête». C'est que leurs deux natures étaient peu faites pour s'entendre. Dans le

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