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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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caressa les cheveux de l’enfant :
    – Nous revenons tout de suite, dit-il.
    Un instinct nous avertissait que quelque chose de plus grave encore pressait.
    Enfin, devant une montagne de murs écroulés, il fallut s’arrêter. Au moment où nous nous retournions pour interroger l’agent, des explosions énormes retentirent. En un éclair, nous étions, à l’abri, l’expérience du front c’est une vraie bénédiction !
    – C’est les Tommy qui reviennent ? Cria Porta.
    Un fracas métallique assourdissant, des éclats, de la terre, des pierres qui sifflent au-dessus de nous. Une grêle s’abat sur nos casques d’acier, mais nous n’y faisons même pas attention. Au bout d’un instant, tout s’arrête…
    – Bombes non explosées, constate Alte en se redressant.
    Nous continuons notre chemin, avec l’agent en tête. A coups de pioche, ou troue une cave, un mur, et nous arrivons enfin à quelque chose qui a dû être un grand jardin dont un fou aurait abattu tous les arbres. Sur des couches de débris et de ferrailles tordues, les flammes semblaient jouer ä saute-mouton. L’agent pointa un doigt et murmura :
    – Les enfants sont là-dessous.
    – C’que ça pue ! s’exclama Steg. Y a eu des bombes au phosphore, ici !
    Alte regarda rapidement autour de lui et s’attaqua tout de suite à quelque chose qui pouvait ressembler à une descente de cave. Fébrilement on se mit à piocher, à déblayer, à gratter, mais nous n’arrivions à Rien. Pour chaque pelletée, il en retombait d’autres, et après un temps, nous nous arrêtâmes, épuisés. Möller dit que le plus raisonnable était d’essayer de communiquer avec la cave, au cas où, par hasard, quelqu’un de vivant s’y trouvait encore. Nous regardâmes l’agent, qui se balançait d’avant en arrière avec un regard de mort.
    – Hé schupo ! Cria Porta, tu es bien sûr que c’est là ? Arrête ta balançoire et viens par ici. Hé vieille noix ! Tu entends ?
    – Fous-lui la paix, dit le lieutenant. Il n’y peut Rien. De toute façon, c’est bien un home d’enfants. C’est écrit sur cette plaque.
    Suivant l’avis de Möller, nous nous mîmes à frapper sur les fondements de la maison, épiant une réponse de l’intérieur. Au bout de ce qui nous parut une éternité, de faibles coups montèrent vers nous. Nous nous remîmes à frapper avec un marteau, et écoutâmes, l’oreille collée au sol. Pas de doute, on répondait !
    Du coup, nous nous jetons sur nos outils comme des fous. La sueur coule sur nos visages noircis, nos mains sont en sang, les ongles cassent en agrippant les pans de murs chauds et rugueux que la pioche détache.
    L’agent se balançait toujours d’un pied sur l’autre, en marmottant des mots incompréhensibles.
    – Arrive ici, ancêtre de la police ! Cria Pluto en colère. Travaille avec nous, qu’on te dit !
    IL n’y eut aucun résultat. Le géant alla vers lui, le souleva comme un enfant et le jeta, tête baissée, dans le puits où nous travaillions. On le posa sur ses pieds et quelqu’un lui fourra une pelle dans la main :
    – Et que ça saute, camarade !
    L’homme se mit à gratter et, peu à peu, le travail sembla le ramener à la raison. Enfin, au fond du trou que. piochait Alte, une petite fente apparut, d’où surgit brusquement une main d’enfant, crispée sur les graviers et qui s’accrochait désespérément. Alte se baissa et lança des mots apaisants, au travers de la fente noire. Mais un enfer de cris montait du dessous, un enfer de voix d’enfants portées à un paroxysme de terreur et de folie. Il fallut frapper la petite main pour qu’elle se retirât, mais une autre apparaissait sans relâche. Stege se retourna :
    – C’est à devenir fou. On n’arrivera à rien comme ça et si on déblaie, on écrasera une de ces mains.
    Une femme Criait pour avoir de l’air. « De l’eau, de l’eau ! gémissait une autre, pour l’amour de Dieu, de l’eau ! ».
    Toujours à genoux, Alte prononçait des mots de calme. Dans de pareils moments, c’était un monument de patience, et sans lui, il y a longtemps que nous aurions jeté nos outils en fuyant, les mains sur les oreilles, pour ne plus entendre ces Cris atroces… ne plus entendre… !
    L’aube pointait, mais elle pouvait à peine percer l’édredon de fumée asphyxiante qui recouvrait la cité en flammes. Nous travaillions sous nos masques à gaz, près d’étouffer dans cette fournaise. Nos voix,

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