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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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d’haleine, espérant un répit, mais la porte claque aussitôt et deux petits hommes en bonnet de fourrure s’encadrent dans le rectangle que la neige rend lumineux. Une gerbe de balles balaie la pièce et assourdit nos tympans… nous sommes là, dix-huit qui font les morts et se jugent déjà morts ; mais non ! Les deux Russes repartent en courant poursuivis par le bruit sourd des grenades à main ; ils filent dans la neige et nous à leurs trousses, mais nous tombons dans la neige profonde, nos vêtements nous compriment, nous pensons étouffer. Soufflant comme des phoques avec une vive douleur au fond des orbites, nous gisons inertes dans une énorme congère où nous disparaissons grâce à nos vêtements blancs.
    Le temps semble suspendu ; c’est celui d’un long cauchemar. De nouvelles silhouettes se dressent devant nous, mais rapides comme l’éclair, Alte et le légionnaire épaulent et dès rafales giclent vers les formes imprécises. L’enfer se déchaîne à nouveau et les balles traçantes semblent pleuvoir du ciel lui-même. Je vois Petit-Frère qui se bat à coups de grenades comme un possédé, puis je perds conscience, je m’écrase contre la neige, il me semble que je hurle… mes ongles s’effritent en raclant le sol gelé ; Alte m’empoigne et me force à fuir avec lui. La confusion est indescriptible. Je cours un bout de chemin, côte à côte avec un Russe aussi terrifié que nous, mais, par chance, je m’en aperçois le premier et lui assène un coup meurtrier dans la. figure ; il tombe lourdement au moment où Alte nous crie des mots incompréhensibles, en montrant quelque chose devant nous. Pétrifiés, nous nous arrêtons net en regardant le ciel, où des objets hurlants, traînant des queues enflammées de plusieurs centaines de mètres, foncent sur le village.
    En un clin d’œil, Russes et Allemands se ruent à l’abri, par terre, n’importe où, car ce qui raie l’espace ne connaît ni amis ni ennemis : se sont les fameuses orgues de Staline qui nous bombardent, et, pour comble d’horreur, voila que les lanceurs de raquettes allemands se mettent aussi de la partie. Les premières explosions semblent un tremblement de terre ; les maisons éclatent comme de simples termitières, le tout ne dure que quelques minutes et il ne reste plus Rien du village. Mais tout près de nous, les flammes fusent d’un seul jet. Ce n’est plus le froid qui nous paralyse, mais une mer incandescente qui précipite tout être vivant hors des maisons : bestiaux fous de terreur et de souffrance, enfants, femmes sanglotantes. Les armes aboient et pilonnent gens et bêtes dans un enfer de coups de feu, car la guerre passe, inexorable, fauchant tout sur son passage parmi les malédictions humaines.
    Comment se fait-Il que le tas de ruines qui avait nom Nowo-Buda se retrouva entre nos mains ? Personne sans doute n’eût pu le dire. Le communiqué envoyé à l’arrière fut laconique : « Nowo-Buda nettoyé. La position tient toujours ; attendons ordres. »
    Du côté russe, nous entendîmes toute la journée un bruit de moteurs que Porta déclara être de l’artillerie légère. Ivan rassemblait ses forces pour nous liquider et nous allions être écrasés sans là moindre chance d’en sortir. Porta et un radio avaient réussi à se brancher sur la longueur d’ondes ennemie et nous entendions des conversations assez propres à nous réconforter : les collègues d’en face ne s’entendaient pas mieux que nous avec leurs officiers, car des menaces et encore des menaces soulignaient chaque ordre donné aux commandants de première ligne. Quant à nous, tapis dans nos trous par un froid de moins 47 0 sous la neige qui tombe, nous ne quittons pas des yeux l’espace découvert.
    Quelques attaques molles sont facilement repoussées, mais nous ne doutons pas qu’il y a autre chose sous roche. Au petit jour, l’oreille collée à la radio, nous entendons un officier russe demander : – Pouvez-vous prendre N. ?
    – C’est possible, mon commandant, mais ce sera dur ; Il y a une grosse force devant nous.
    – Le bataillon a établi le contact. Vous attaquerez à 13 heures 45.
    Cette conversation précéda un combat qui devait être atroce. Les Russes attaquèrent à l’heure dite. Nous vîmes arriver des T 34 et des T 60 qui se frayaient un chemin dans une neige d’un mètre de haut, mais qu’il était facile d’approcher par l’angle mort pour fixer nos charges

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