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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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printemps nous réchauffait jusqu’à la moelle.
    Pluto, le torse nu, grimpé sur un arbre, ravaudait ses chaussettes, pendant que nous devisions paisiblement. Le ravitaillement avait doublé toutes nos rations y compris la ration de tabac et nous avait octroyé un paquet de 10 cigares pour chacun.
    – C’est ce qu’on fume à Berlin, Cria Porta tout content. Ça me rappelle cette bonne Friedrichstrasse et ses poules à 10 marks.
    – Tu parles de poules ! dit Petit-Frère, Il en faudrait bientôt. Imagine qu’on reçoive un pruneau avant d’avoir revu un bordel ! Montre-moi ta ligne de vie, vieux frère, dit-il à Pluto. Elle est plus courte que la mienne, je suis tranquille, tant que tu es là, ça va bien !
    Le cuistot arriva vers nous tout soufflant et nous demanda avec solennité ce que nous voulions pour dîner le lendemain.
    – Tu dis « ce que nous voulons » ? repartit Porta incrédule.
    – Oui, dites ce que vous voulez et vous l’aurez.
    – Et bien, un canard avec tout le tremblement, des prunes, du vin rouge et le reste, réclama Porta en lâchant un pet sonore.
    Le cuisinier écrivait consciencieusement : rôti avec garniture. Nous restions la bouche ouverte et Steve tendit le cou avec circonspection.
    – Pour moi ce sera un confit avec de la moutarde forte.
    – Très bien, dit tranquillement le gros cuistot.
    – Ça alors ! Tu es devenu fou, dit Alte, ou bien tu as cambriolé tout un château.
    Le cuistot eut un regard de reproche.
    – Allons, j’oublie ce que tu me dis de malhonnête. Qu’est-ce que tu veux pour t’en mettre plein la lampe ?
    – Cochon de lait rôti entier avec patates douces, dit Alte triomphant, persuade que le cuistot en perdrait son calme. Mais celui-ci continuait d’écrire avec une parfaite indifférence.
    – Et tu dis que je l’aurai ? Cria Alte, en se soulevant d’une grosse douille qui lui servait de siège.
    – Tu voulais autre chose ?
    Alte médusé, hocha la tête avec un air complètement ahuri. Pluto tomba de son siège et fixa le cuisinier.
    – Perdreaux, deux ! servis royalement.
    – Parfait ! fut la réponse. Le crayon notait toujours.
    – C’est pas Dieu possible, chuchota Petit-Frère. On nous en a jamais proposé autant ! Est-ce que des fois on nous fusillerait demain ?
    – La ferme, et dis ce que tu veux bouffer, coupa le cuisinier.
    – Foie de cochon avec purée de pommes de terre et lait chaud avec les jaunes d’œufs… Il paraît que c’est épatant. Ce sera bien l’unique fois de ma vie que je pourrai l’essayer.
    – Pour moi, poulet avec haricots verts et pommes frites, dit en français le légionnaire.
    – Je ne connais pas ça. Comment est-ce en allemand ?
    Le légionnaire lui tendit un papier où Il avait traduit son désir : – Cherche dans un dictionnaire, mais gare à toi si je ne l’ai pas.
    – Potage queue de bœuf, avec 10 poireaux au beurre et des spaghetti. Et 15 œufs sur le plat avec des oignons poêlés, demanda Bauer épanoui.
    – Mais oui, mon fils, dit le cuistot, et même bien poêlés tes oignons.
    Lorsqu’ils eut pris toutes les commandes, le cuisinier ferma son calepin et le mit sous sa casquette.
    – Vous aurez tout ça, grands imbéciles, c’est l’ordre de von Barring. Il paraît que le bataillon a mis la main sur un ravitaillement de première. Que le capitaine en fasse du gâchis, moi je m’en fous, pourvu que vous ne mettiez pas les pieds à ma cantine !
    – Et toi ? Qu’est-ce que tu auras ? dit Porta inquisiteur.
    – Pieds de cochon avec choucroute, légumes hachés, grives au gingembre, pigeons rôtis et poulet rôti. Si je peux bouffer davantage, je m’enverrai un pudding.
    Muets, nous le suivîmes des yeux tandis qu’il disparaissait dans la tranchée. Pluto regrimpa sur son arbre pour retourner à ses chaussettes et Alte se tourna vers Peters, qui, selon son habitude, se tenait à l’écart.
    – Au fond, dit-Il, qu’as-tu bien pu faire pour aboutir au 27 0  ? Raconte un peu.
    Peters regarda Alte un instant, vida sa pipe puis la bourra avec des gestes lents et réfléchis.
    – Tu veux savoir pourquoi je suis ici ? – Nos visages attentifs parurent l’encourager : – Après tout, c’est ton droit. As-tu entendu parler de Schernberg, près de Salzbourg ? Non ? Alors, voila : en 33 la famille de ma femme parvint à une situation très importante, vu que mon beau-père était chef du groupe des nazis de l’endroit. Moi, je

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