Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
dans la forêt.
    Petit-Frère et le légionnaire se glissèrent entre les arbres et revinrent peu après, accompagnés d’une dizaine de soldats allemands et de quelques civils russes hommes et femmes. Alte avait ordonné de fouiller les prisonniers. Visiblement nerveux, Il paraissait attendre quelque chose, une inspiration peut-être, qui ne vint pas ; alors, Il haussa les épaules et fit signe â Porta.
    – Tu sais ce qu’il y a à faire. Nous ne pouvons pas les emmener et pas davantage les laisser ici, car nous aurions aussitôt un bataillon à nos trousses.
    Porta se mit à Rire : – N. K. V. D. et S. S. sont des individus que je descends avec plaisir !
    Il fit signe à Bauer et à Petit-Frère : – Emmenons-les dans le bois.
    Un soldat qui faisait partie du convoi s’avança : – Qu’on me donne un fusil, je veux abattre ces monstres. Hier soir, Ils ont assassiné 105 hommes de notre compagnie et martelé une douille vide dans le front de notre chef de section le lieutenant Hube. Il y avait aussi, au départ, bien plus de civils russes, mais Ils les ont tués en route.
    Pluto lui jeta une mitraillette russe : – Vas-y !
    Le soldat disparut avec les autres, dans les arbres on entendit quelques salves que l’écho répéta, des cris, puis le Silence retomba. Porta revint en se dandinant dans l’uniforme du lieutenant russe mort.
    – C’est ma seule chance de passer officier pendant cette guerre. Filez Crapules, ici camarade en chef Josephski Portaska !
    – Assez de criailleries ! gronda Alte.
    Petit-Frère se contenta d’une casquette à Croix verte et d’un naganka dans chaque main, avec lesquels Il prétendit exécuter une danse cosaque. Mais Il se prit les pieds dans les longues lanières et chut la tête la première dans l’eau. On se remit en route. Un kilomètre plus loin, nous découvrîmes les corps des 150 hommes que les N. K. V. D. avaient tués d’une balle dans la nuque et nos regards s’appesantirent sur ces cadavres recroquevillés où déjà grouillaient les fourmis et les mouches.
    La marche reprit, mais un peu plus loin, une femme s’écroula en sanglotant, incapable d’aller plus loin. Elle montrait ses bottes de feutre trouées d’où sortaient ses pieds en sang. Un haussement d’épaules lui répondit. Ses cris d’animal traqué nous suivirent pendant quelque temps, puis la forêt les étouffa, les ombres s’allongèrent, la nuit enveloppa les vivants et les morts et les abandonnés : celui-ci, par exemple, qui avance, trébuchant, priant, gémissant, le crâne fracturé et qui appelle ses camarades absorbés par la forêt ; cet autre qui cherche toujours en pleurant le lance-grenades ; ce caporal N. IL V. D. qui saisit en mourant une douce touffe de mousse et l’arrose de ses larmes en appelant une mère lointaine, dans les montagnes de Georgie ; cette fille ukrainienne, qui, à demi folle, tourne en rond dans les ténèbres ; la nuit enveloppa aussi les vingt-huit soldats allemands et les quatorze rescapés russes qui avançaient en jurant à travers les fourrés noirs.
    A l’aube, nous avions atteint les nouvelles premières lignes, mais Il fallut encore se cacher tout le jour dans l’épaisseur du bois. Recrus de fatigue, nous dormions sur nos armes et tout notre corps était douloureux. Porta avait retiré ses bottes et contemplait, pensif, ses pieds ensanglantés dont Il coupait de grands lambeaux de peau sous l’œil intéressé de Petit-Frère. Le légionnaire couché sur le dos et les mains repliées sous sa tête dormait profondément. Stege et le S. S. camouflés dans un arbre faisaient le guet. A la nuit tombante, nous reparûmes, abandonnant encore quelques traînards. Porta marchait en tête sur l’étroit sentier, la longue capote russe enveloppait son corps maigre et le bonnet de fourrure avait remplacé le haut-de-forme. A sa hauteur, sur le bas-côté trottaient le légionnaire et Pluto.
    Soudain, une toux rauque nous figea sur place. Porta, rapide comme l’éclair, poussa Stege devant lui et cria :
    –  Iidisa dar ?
    Ungrand Russe surgit dans l’obscurité et lui intima le Silence d’un ton furieux, mais l’homme s’adoucit et entendant Porta chevroter en russe.
    – J’ai pris un Allemand.
    La sentinelle estima qu’il valait mieux tuer le prisonnier sur-le-champ, et, saisissant son revolver, le Russe força Stege à s’agenouiller en essayant de lui faire courber la tête. Mais au même instant on entendit un

Weitere Kostenlose Bücher