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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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Alte ne s’était pas cramponné à moi, j’aurais été abattu sur-le-champ.
    Nous enterrâmes Pluto dans la forêt sous un sapin. Porta traça une croix dans l’écorce de l’arbre et y grava le nom de notre ami.
    – Encore un des vieux de 39 ! soupira Alte,
    Nous restions bien peu nombreux comme anciens.
    Petit-Frère fut profondément secoué. – Ce sera mon tour la prochaine fois, gémit-il, sa ligne de vie était à peine plus courte que la mienne.
    Personne ne lui répondit. Stege fit l’inventaire de la fortune de Pluto : un vieux porte-monnaie contenant des marks et des roubles ; une petite photo d’amateur presque effacée où l’on distinguait encore une jeune fille tenant une bicyclette ; un canif, trois clés, une bague artistiquement taillée dans un os et deux timbres bleus, plus une lettre inachevée à une fille de Hambourg : c’était tout ce que possédait sur la terre le soldat de 1r e classe Gustave Eicken.
    Nous perdions un excellent camarade. Jamais nous n’irions avec lui, comme c’était convenu, nous asseoir au bord de l’Elbe et Cracher dans l’eau pour faire des ronds. Nous restâmes longtemps sans proférer une parole.
    « J’ai le regret de vous faire savoir que votre fils est mort au champ d’honneur. Fidèle à son drapeau, Il est tombé comme brave dans le combat pour Adolf Hitler et le grand Reich allemand.
    Heil Hitler ! Le Führer vous présente ses condoléances et vous remercie pour votre sacrifice. Dieu vous récompensera. »
    C’est par milliers d’exemplaires que cette lettre fut envoyée pour un seul régiment.
     

UNE NAISSANCE
     
    L e régiment venait de toucher de nouveaux chars « Tigres ». Porta, enchanté, gambadait tout autour, Petit-Frère remplissait les réservoirs d’essence et le légionnaire serrait tendrement sur son cœur une lourde grenade S. Le grand canon de 8,8 fut essayé plus de vingt fois, les deux mitrailleuses révisées et l’optique contrôlé.
    Lorsque Porta mit le moteur en route, la terre en frémit. Il faisait nuit noire quand vint l’ordre de départ ; les lourdes chaînes d’acier cliquetaient à travers sous-bois et marais et les petites huttes tremblaient sur leurs bases au passage de ces gros chars de combat.
    – Qu’est-ce qu’on doit faire ? cria Porta du haut de son siège. On nous donne l’ordre de départ sans nous dire pourquoi. J’aimerais tout de même savoir ce qui en est.
    – Tu pars parce que c’est la guerre, voila tout, interrompit Petit-Frère. Quand tu verras des Russes, préviens-moï, que j’envoie des balles dans la gueule à Ivan.
    – Tais-toi donc, tête de lard, tu sais même pas ce que c’est que la guerre.
    Pendant une halte, au nord d’Orlovsk, les commandants rassemblèrent les chefs de compagnie et leur assignèrent leurs missions respectives. Dans l’ombre, on apercevait les silhouettes des grenadiers et des tirailleurs, puis quelqu’un fit remarquer la présence inhabituelle de nombreux pionniers lance-flammes. Qu’allait-Il donc se passer ? Nous nous penchâmes pour mieux voir quelques petits hommes, lourdement chargés, portant sur le dos les grands étuis des lance-flammes. Silencieux renfermés, Ils ne répondaient que pas monosyllabes aux questions que nous leur posions sur leur atroce métier. Petit-Frère demanda à l’un d’eux si le travail était dur : – Non, dit l’autre, on aime ça, imbécile ! – Il lui jeta un des étuis :
    – Essaie de courir avec ça sur le dos quand Ivan vous tire à la mitrailleuse ! Tu verras ce que c’est !
    Petit-Frère le regarda méchamment : – Excuse pour la question, pauvre cul !
    – Quoi ! Cria le feldwebel, est-ce que par hasard tu voudrais que je t’en mette un sur la tronche ?
    Petit-Frère se tapa les cuisses : – Jésus, Maria ! IL y a un fœtus parmi les noirauds qui a la folie des grandeurs !
    Avec la vitesse de l’éclair le poing du feldwebel arriva sur le menton de Petit-Frère. Celui-ci ne broncha pas ; un second coup de poing l’atteignit au ventre sans plus de succès, un troisième à la ceinture, mais le géant avait déjà saisi l’homme et le tenait suspendu au-dessus du sol.
    – Tâche d’être sage, sans ça, tu auras la fessée !
    Il repoussa le soldat qui roula à terre et sans un regard, grimpa dans la tourelle du char. Il se mit alors à entamer avec Porta et le légionnaire une longue discussion sur les critères qui rendaient une fille particulièrement

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