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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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rit. 
    – Tant mieux ! Kean met déjà assez de romantisme dans ses rôles. 
    Il la dévisagea, surpris. 
    – Vous n’aimez pas jouer avec Kean ? 
    – Ah non, alors ! Il sent le whisky et il est beaucoup trop petit. 
    – Quoi, le fameux M. Kean que tout le monde encense ? 
    Elle fit la moue. 
    – Sans doute plaît-il dans les loges. Mais quand on le voit de près… 
    Son franc-parler détendit Jack, qui en oublia Tranville. Il eut l’impression qu’ils étaient de nouveau à Somerset House. Ils discutèrent de la pose qu’il convenait de donner à Cléopâtre. Debout ou assise ? Il se sentait impatient de commencer. 
    Ariana reposa sa tasse et se pencha en avant. 
    – Dois-je poser à présent ? Je peux faire Cléopâtre sur son trône. 
    Elle se transforma instantanément en reine arrogante qui regarde de haut le reste du monde – le dos droit, le menton insolent. 
    Cette métamorphose le déconcerta. 
    – Restez ainsi ! 
    Il rapprocha la table à dessin de sa chaise et plaça une feuille sur la surface inclinée. Puis il se mit à dessiner d’une main preste au fusain et au pastel. Il ne réfléchissait pas, laissant simplement sa main courir sur le papier. 
    Ariana tenait la pose, presque aussi immobile qu’une statue. 
    Il écarta le dessin et le remplaça par une feuille vierge. 
    – Levez-vous à présent et bougez. 
    – Bouger ? 
    – Oui. Marchez comme le ferait Cléopâtre. 
    Les mouvements vifs et gracieux qu’il avait tant admirés chez elle furent remplacés par une démarche royale, tandis qu’elle allait et venait devant lui. 
    Il se mit à dessiner hâtivement. 
    – Je me sens un peu stupide… 
    – Mais non, vous n’avez pas l’air stupide. C’est exactement ce qu’il me faut. 
    Il lui fit prendre d’autres poses, assise et debout. Une dizaine de pastels s’amoncelaient déjà, l’idée du futur tableau se précisait. 
    Puis il examina son travail. 
    – Puis-je regarder aussi ? 
    Elle vint se placer près de lui devant la table de dessin, l’enveloppant d’une suave fragrance d’eau de rose. L’un après l’autre, elle passa en revue tous les dessins et en disposa trois côte à côte. 
    – Remarquable ! Vous dessiniez si vite… Jamais je n’aurais imaginé qu’ils seraient si ressemblants. 
    – Hum… Ils ne sont pas encore au point. Je n’arrive pas à savoir pourquoi. 
    Il avait posé par terre, au pied de la table, les croquis qu’il avait faits d’elle après leur rencontre à Somerset House. Ariana les aperçut. 
    – Et ceux-là ? 
    Il resta vague à dessein. 
    – Oh, rien ! De vieilles esquisses. 
    Elle les ramassa et les considéra. 
    – Ils sont différents des autres. J’ai l’air… 
    Elle hésita dans le choix du mot. 
    – Séduisante, acheva-t–elle enfin. 
    Son visage s’éclaira d’un sourire. 
    – Vous les avez faits après l’exposition, n’est-ce pas ? 
    Il n’eut pas envie de lui mentir. 
    – C’est exact. 
    – Je les aime, dit-elle simplement. 
    Il se sentit rougir de plaisir. 
    – Sur ces dessins, vous avez fait de moi une femme attirante. 
    – Peut-être. Mais ce n’est pas assez. 
    Heureusement, elle ne lui demanda pas pourquoi il avait eu envie de la dessiner ce jour-là ; il n’était pas sûr de pouvoir lui répondre. Elle le regardait comme si elle pouvait lire en lui tout ce qu’il avait ressenti ce jour-là. Des sentiments qui lui étaient interdits désormais… 
    Il se ressaisit. Allons, assez de ces pensées ! Aujourd’hui, il voulait simplement la peindre. 
    – Cléopâtre aussi doit avoir l’air séduisant, déclara-t–elle. 
    Elle promena un regard autour d’elle et avisa une chaise longue, qu’elle rapprocha du bureau. Elle s’étendit sur le siège, appuyée sur un coude et le visage tourné vers Jack. L’effet était à la fois sensuel et royal. 
    Jack en eut le souffle coupé. 
    – Vous n’aimez pas ? 
    Elle voulut changer de position mais il l’arrêta d’un geste. 
    – Ne bougez pas ! Laissez-moi vous dessiner ainsi. 
    Elle s’immobilisa. 
    – Ça se passe bien aujourd’hui. Vous ne trouvez pas ? 
    Il se contenta de hocher la tête, concentré sur son travail. 
    – J’ai l’impression que tout est redevenu entre nous comme avant, quand nous nous sommes rencontrés à l’exposition. 
    Il leva les yeux vers elle, mais ne répondit pas. 
    – Hier, il s’est passé quelque

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