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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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chose. J’ai eu l’impression que vous m’en vouliez. Me direz-vous maintenant ce que c’était ? 
    Il s’arrêta net. 
    – Rien du tout. 
    Elle inclina la tête, puis parut se rappeler pourquoi elle était là et reprit la pose. 
    – Je ne vous crois pas. Ma présence vous a mis mal à l’aise, c’était flagrant. 
    – Mon humeur était peut-être due à autre chose, qui n’avait rien à voir avec vous. 
    – Alors dites-moi ce que c’était, fit-elle avec une sincère sympathie. Vous sembliez si triste… 
    – Je ne m’en souviens plus, prétendit-il. Ce n’était sans doute pas grand-chose. 
    Elle se tut un instant et Jack reproduisit la couleur de sa robe, la nuance de son teint sans défaut. 
    – Avez-vous beaucoup d’amis à Londres ? s’enquit-elle après un instant. 
    – Pas beaucoup. Je viens de Bath. 
    Le visage de la jeune fille s’illumina. 
    – Vraiment ? J’ai joué là-bas L’Opéra du Mendiant . L’avez-vous vu ? C’était il y a deux ans… 
    Il secoua la tête. 
    – Je devais être encore en Espagne. 
    Elle le regarda avec compassion, mais laissa tomber le sujet. 
    – Moi non plus je n’ai pas beaucoup d’amis à Londres. 
    – Votre mère ne vit donc pas ici ? 
    Elle agita la main, puis se souvint qu’elle était censée demeurer immobile. 
    – Ma mère n’est pas exactement une amie. On a besoin d’amis pour se distraire. 
    Jack avait peu de place dans sa vie pour les distractions. Il haussa les sourcils. 
    – Vous savez, se promener au parc, aller dans les boutiques, manger une glace au Gunter… Il y a mes camarades comédiens, bien sûr. Mais les distractions, pour beaucoup d’entre eux, incluent trop souvent la taverne. 
    Jack la laissait parler. Son bavardage ingénu le distrayait agréablement de sa tâche et le dessin coulait bien mieux ainsi. Il changea de feuille et commença à croquer son visage seul, occupant tout l’espace du papier. 
    – Vous et moi devrions être amis, reprit-elle. 
    La main de Jack se figea et il leva les yeux sur elle. 
    Elle lui sourit. 
    – Si nous étions amis, je vous appellerais Jack et vous me diriez simplement Ariana. 
    Il ouvrait la bouche pour répondre quand on frappa à la porte. Jack posa son pastel, s’apprêtant à aller ouvrir, lorsque la porte pivota sur ses gonds. 
    Lord Tranville pénétra dans l’atelier. 
    – On est au travail ? Parfait, parfait ! 
    Il ôta son chapeau et s’inclina devant Ariana. 
    – Bonjour, ma chère. Je passais par là et j’ai eu l’idée de venir voir où en étaient les choses… 
    Jack se raidit. 
    – Ce n’est que la deuxième séance, Tranville. A quoi vous attendiez-vous ? 
    Il glissa son dernier dessin sous les autres. 
    – J’aimerais voir, dit le général. 
    Et sans attendre la permission, il passa derrière la table à dessin. Jack garda la main sur la pile afin que Tranville ne puisse voir que le croquis du dessus, celui qui représentait Ariana dans le fauteuil. 
    Le général coula un regard vers la jeune femme. 
    – Vous faites un délicieux modèle, ma chère. 
    Elle ne répondit pas et il examina de nouveau le dessin. 
    – Hélas, vous ne ressemblez en rien à Cléopâtre. 
    Il tourna la tête vers Jack. 
    – Donnez-lui l’air égyptien, au nom du ciel ! 
    Jack serra les poings. Ariana intervint. 
    – Vous attendez trop d’une unique séance, milord. Pensiez-vous que j’allais débarquer ici costumée et maquillée comme au théâtre ? 
    Jack se sentait parfaitement capable de défendre son œuvre face à des gens comme Tranville. L’intrusion de ce dernier lui était insupportable, mais moins que sa prétention à afficher son droit de propriété sur Ariana. 
    Tranville adressa un sourire à la jeune actrice et Jack vit son regard s’attarder complaisamment sur ses formes. 
    – Si vous êtes contente, ma chère, alors je le suis aussi. 
    Jack dut se détourner pour cacher son dégoût. 
    – Avez-vous fini pour aujourd’hui ? s’enquit le visiteur. J’ai l’intention de raccompagner miss Blane jusque chez elle. 
    Ariana se redressa, visiblement agacée. 
    – Ce ne sera pas nécessaire, monsieur. 
    – Mais je ne peux pas vous laisser aller seule, insista Tranville. 
    Il jeta à Jack le genre de regard qu’échangent deux hommes prêts à se disputer une conquête. Que Tranville osât faire parade de sa liaison avec Ariana devant le fils de son

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