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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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ancienne maîtresse mit Jack hors de lui. Seule la promesse qu’il avait faite à sa mère le retint de saisir le général par le collet et de le jeter dehors sans autre forme de procès. 
    – Nous n’avons pas terminé, rétorqua Ariana, qui reprit sa pose de Cléopâtre. 
    Tranville prit une chaise et s’assit. 
    – Aucune importance. J’attendrai. 
    Jack rangea les dessins et remit ses pastels dans leur boîte. Il ne tracerait pas une seule ligne de plus tant que Tranville serait là. 
    – Nous avons fini, déclara-t–il sèchement. 
    Ariana sauta sur ses pieds et lui lança un regard de reproche. Sans prononcer un mot, elle rassembla les tasses et rapporta le plateau dans la cuisine. 
    – Vous n’avez pas à faire cela, protesta Tranville. C’est un travail de servante. 
    – Aucune importance, rétorqua-t–elle en l’imitant. 
    Jack la suivit derrière le rideau. 
    – Laissez cela, je m’en occupe. 
    – Pourquoi lui avez-vous dit que nous avions fini ? Ce n’était pas vrai ! 
    Bien qu’elle s’exprimât d’un ton calme, elle était à cran. 
    – Je ne peux pas travailler tant qu’il est là à nous regarder. Il me coupe tous mes moyens. 
    Elle croisa ses bras sur sa poitrine. 
    – Quand dois-je revenir en ce cas ? 
    Il haussa les épaules. 
    – Disons demain ? 
    – Très bien. Je serai là à 14 heures, si cela vous convient. 
    – 14 heures, ce sera parfait. 
    Elle revint dans l’atelier. Tranville lui tendit son manteau qu’il l’aida à endosser, en laissant ses mains s’attarder sur ses épaules. 
    Jack fit mine de s’affairer avec la vaisselle et ne se retourna pas avant d’avoir entendu la porte se fermer sur eux. 

Chapitre 5 
    Ariana accepta à contrecœur le bras de Tranville. Les propos plaisants qu’il crut bon d’égrener tandis qu’ils descendaient la rue n’étaient rien d’autre qu’un bourdonnement irritant à ses oreilles. 
    Elle tremblait, si furieuse qu’elle avait peine à se contenir. En vérité, elle ne savait qui la mettait le plus en colère – Tranville pour son intrusion ou Jack pour ne pas l’avoir jeté dehors. 
    Car pour elle, il était désormais Jack . Elle sentait qu’une intimité s’était déjà établie entre eux, bien qu’il ait à peine commencé à se détendre en sa présence. Cela avait été une étrange expérience de poser pour lui. Elle était intensément consciente de son regard sur elle. Mais en même temps, elle avait l’impression que le papier, les couleurs et les lignes mêmes qu’il traçait maintenaient entre eux une distance. 
    Si seulement Tranville n’avait pas fait irruption… Elle entendit soudain sa voix : 
    – A quelle heure a lieu votre séance demain ? 
    Elle préféra répondre par une autre question : 
    – Vous semblez être un familier de M. Vernon. Comment l’avez-vous rencontré ? 
    Il eut un petit rire. 
    – Jack est le fils d’un ami. Je le connais presque depuis toujours. 
    L’intérêt d’Ariana s’éveilla aussitôt. 
    – Ah, vous êtes un ami de son père ? 
    Tranville hésita un instant. 
    – Plutôt de sa mère. Mais j’ai aussi connu son père… euh… quelque temps avant sa mort. 
    – Je vois…, murmura-t–elle. 
    Une simple connaissance du mari défunt et un ami de la veuve… Hum. Elle tâcha d’en savoir davantage. 
    – Y a-t–il longtemps que le père de M. Vernon est décédé ? 
    Il eut un geste négligent de la main, comme si la chose était de peu d’importance. 
    – Seize ou dix-sept ans, je crois. 
    – Je devais avoir six ans à l’époque, commenta Ariana, qui tenait à souligner leur différence d’âge. M. Vernon devait être très jeune lui aussi. 
    Il se renfrogna. 
    – Oui, en effet. 
    Mme Vernon avait-elle été l’une des conquêtes de Tranville ? Voilà qui aurait expliqué l’évidente animosité de Jack à son égard. 
    Ils traversèrent Maiden Lane. Dieu merci, elle était presque chez elle. 
    – Vous ne m’avez pas dit à quelle heure il vous attend demain, insista Tranville. 
    Elle détestait devoir lui répondre. 
    – 14 heures. 
    – Je viendrai vous chercher. 
    Ariana lui lâcha le bras et se tourna vers lui. 
    – Je vous prierai de n’en rien faire, et surtout de ne plus vous inviter aux séances de pose. 
    Il parut offensé. 
    – Je vous demande pardon ? 
    – Vous avez gâché la séance. Votre survenue a brisé la

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