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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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quelque chose à propos de Jack. Il se croit peut-être supérieur à tout le monde, mais sa mère n’est rien d’autre qu’une vulgaire catin. 
    Elle faillit le gifler, outragée pour Mary Vernon. Mais une seconde de réflexion suffit à la calmer. Mieux valait laisser Jack en dehors de cette histoire. 
    Elle se pencha vers Edwin et prit le ton de la confidence pour lancer négligemment : 
    – Quelqu’un a appliqué un jour ce vocable à ma mère, monsieur Tranville. Savez-vous ce qui s’est passé ? Elle en a informé son amant, qui a logé une balle entre les yeux de l’impudent. 
    Edwin se rejeta en arrière. 
    – Faites attention à ce que vous dites, monsieur Tranville. Vous pourriez bien vous retrouver sur le pré à l’aube, avec un pistolet braqué sur vous. 
    Elle s’éloigna sur ces mots et se joignit à un groupe où se trouvait M. Arnold. De loin, elle vit Edwin se frayer un chemin vers le coin de la salle où son père et Ullman conféraient. Il était d’une pâleur mortelle. 

Chapitre 11 
    Jack se leva de bon matin. Il était encore si tôt qu’il renonça à réveiller sa mère et alla prendre son petit déjeuner dans la cuisine. La cuisinière lui apprit que Tranville n’avait pas dormi là cette nuit. Cela lui fit plaisir, mais quant à savoir si c’était bon ou mauvais signe… Perplexe, il retourna à l’atelier préparer une nouvelle toile en attendant Ariana. 
    Vêtu simplement d’un pantalon et d’une chemise maculés de peinture, il entreprit la tâche très physique de construire le cadre et de tendre l’étoffe encollée, ce qui avait le mérite de le distraire de sa fébrilité. La seule idée de revoir Ariana le surexcitait. Leur excursion de la veille à l’Egyptian Hall avait été gâchée par la présence d’Edwin ; mais aujourd’hui, avec un peu de chance, il n’y aurait pas de Tranville pour gâcher leur travail. 
    Car aujourd’hui, c’était le travail et non le plaisir qui devait les réunir. Il ferait bien de ne pas l’oublier, même si le souvenir de leurs ébats lui incendiait encore les veines. Dieu savait qu’il brûlait de la soulever dans ses bras pour la porter sur son lit, et au diable la peinture ! 
    Il se mit à rire tout haut. Qui espérait-il tromper ? Peindre Ariana l’excitait presque autant que de coucher avec elle. Il voulait que ce tableau comble les désirs de la jeune femme. Puisse cette image qu’il allait créer d’elle préserver pour toujours sa beauté, l’essence même de sa personne ! 
    Lorsqu’il eut fini de tendre la toile, il la posa sur son chevalet et alla préparer ses peintures dans la cuisine. Il lui fallait une bonne quantité de céruse pour enduire le fond. Le blanc de zinc, plus coûteux, servirait pour le tableau lui-même. 
    Sur une pierre plate, il mélangea le pigment en poudre avec de l’huile de lin et ajouta quelques gouttes de térébenthine, jusqu’à obtention de la consistance souhaitée. Puis il préleva la mixture avec son couteau de peintre et en remplit un sachet, étalant le reste sur sa palette. 
    Il revint ensuite à son chevalet, choisit un large pinceau et se mit à recouvrir le lin d’une mince couche de blanc. Une fois sèche, la toile serait prête à l’emploi. Certains artistes achetaient des toiles déjà apprêtées, mais il aimait le côté méthodique de cette tâche, qui l’absorbait assez pour l’empêcher de penser. Sans compter l’économie d’argent… 
    Ceci fait et une fois l’atelier rangé, les rues alentour trépidaient de bruit et d’activité. Ariana n’allait pas tarder ! 
    Il disposa la chaise longue de manière à obtenir le meilleur effet de lumière et échangea la toile qu’il venait de préparer contre une autre, déjà sèche. Puis il jeta un coup d’œil par la fenêtre et ne fut pas surpris de découvrir Ariana sur le trottoir, les yeux levés vers lui. 
    – Jack ! cria-t–elle, le visage resplendissant de plaisir. 
    Elle se jeta dans ses bras dès qu’il eut refermé la porte sur elle et lui offrit ses lèvres. Un baiser qu’il attendait depuis l’aube, il s’en rendait compte à présent. Elle l’embrassa avec passion, tout en ôtant son chapeau et ses gants. Une grêle d’épingles à cheveux s’abattit sur le parquet, tandis que son épaisse chevelure auburn se déployait jusqu’à ses hanches. Jack dégrafa le col de sa cape, qui glissa de ses épaules sur le sol. Déjà, les mains d’Ariana se

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